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Certains groupes ne commencent pas leur carrière de la manière la plus exemplaire, avec quelques hontes dans leur discographie. Xandria ne fait pas exception, au vu de la médiocrité de «Ravenheart» et du suivant «India».
Sauf qu'au commencement il y en a eu un autre, «Kill the Sun».

Et on ne peut pas dire qu'il soit beaucoup plus inspiré. Seulement, il est assez différent.
Plutôt que de puiser (voir de pomper) les influences sur Within Temptation, Xandria avait, avant, d'autres modèles. C'est donc sur Paradise Lost ou Tiamat époque «Wildhoney» que «Kill the Sun» va chercher des influences, perceptibles sur des pistes du calibre de «Mermaid» ou «Calyx Virago». Sauf que là où «Ravenheart» plagie littéralement les néerlandais, «Kill the Sun» utilise le même procédé, à tel point que l'on se demande où est la quelconque personnalité de Xandria. Les influences sont trop présentes et ne permettent ainsi que de se placer encore que comme un satellite de telle ou telle autre formation.

Mal qui suivra Xandria pendant pas mal d'années de leur carrière, la voix de Lisa Middlehauve, très peu convaincante et souvent fausse. Peu à l'aise lors des montées, ne disposant d'aucune énergie (ce qui a tendance à ramollir les morceaux qui pourtant, instrumentalement, peuvent se révéler bons), elle pénalise le combo même dans les essais les plus convaincants. Finalement, son départ par la suite ne serait-il pas la meilleure chose arrivée aux allemands ? (même si sur «Salomé», elle est plus à l'aise). Sa voix manque énormément de variations et de charme, ce qui leur rendra difficile la concurrence avec Within Temptation par exemple. Leur originalité de l'époque, de «Kill the Sun», c'était une femme sur un registre à la Tiamat. Encore aurait-il été préférable que le rossignol chante convenablement.

Pourtant, dans la médiocrité, on peut dégager quelques titres intéressants. Pas des masses, mais quand même, certains seront au-dessus du lot. La mélodie de «Ginger» est imparable, et même si Lisa n'excelle pas, son chant ne sera pas trop désagréable. L'énergie qui s'en dégage et son refrain qui reste en mémoire nous prouvent que Xandria possédait de bonnes idées, malgré une production pas franchement excellente. «Casablanca» n'est pas repoussante non plus par sa mélodie orientale, son feeling et sa guitare qui fait un excellent travail. Les lignes mélodiques sont très travaillées et nous montrent une formation en forme. Enfin, «Isis/Osiris» (dont le titre «Save My Life» du même groupe pompera soigneusement l'intro) joue sur des lignes de chant intéressantes, et également sur le dynamisme. Simple mais efficace, elle pourrait même faire son effet en live.

En fait, un autre problème de Xandria, c'est d'être tout simplement banal. Et des titres qui ne sont pas mauvais, mais qui n'ont franchement rien d'intéressants (en clair, ceux qui ne sont pas des massacres), il y en a quelques uns, 3 aussi. «Kill the Sun» commence bien, son intro avec uniquement la voix de Lisa sur un fond mystérieux électronique nous donne envie de continuer. Mais la suite est moins réjouissante, la section rythmique ne fait pas son boulot correctement et le refrain est foncièrement plat. «Mermaids» commence par un joli piano, mais c'est tout, le reste est peu séduisant, manquant réellement de punch. L'atmosphère ne prend pas, et quand Xandria veut jouer atmosphérique, le groupe se casse la figure irrémédiablement. «So You Disappear» est monotone et trop commune, mais pas non plus complètement ruinée. D'autres seront pires.

Xandria a un autre don : composer des titres sans queue ni tête, et là, on ne comprend pas. «Calyx Virago» n'est pas horripilante (contrairement à la seconde), mais elle est bizarre, manquant de cohérence, alors que ça aurait pu être l'une des meilleures avec son côté sombre. Non, là, c'est «Wisdom» qui plombe tout. Catastrophique, c'est le raté de l'opus, un titre qui ne sert à rien, on se demande même pourquoi il est là. Mauvais, chant exécrable, incohérente, plate, les qualificatifs ne manquent pas.

Il reste «She's Nirvana», en duo avec une voix masculine. Les deux chants sont faux, ça ne passe pas du tout. Enfin, «Forever Yours» se veut prenante, mais se révèle parmi les gros ratages. Plutôt que de décrocher une larme, on offrira à la cantatrice un bâillement bien mérité.

Tout ce qui ressort de cet album c'est qu'il est étrange, mais pas dans le bon sens. Les bonnes idées sont là mais peinent à ressortir. L'ambiance est présente, mais trop superficielle et pas assez creusée. Ce point de départ aurait pu être bon, mais «Kill the Sun» est plombé par une Lisa décevante. Mais ce n'est pas le plus mauvais de leur discographie («Ravenheart» sera encore bien pire), et ce début aurait presque pu être honorable. Mais non.
A garder quand même : «Ginger», «Casablanca», «Isis/Osiris» (le meilleur titre) et «Kill the Sun» (mais de peu). Les autres seront trop faibles pour rester en mémoire.

0 Comments 28 janvier 2012
Whysy

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