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Iron Maiden ne fait pas vraiment partie de ces groupes qui aiment perdre leur temps. Pour Steve Harris et sa bande il est clair que le succès n'attend pas le nombre des années, et la nouvelle coqueluche du public anglais (Iron Maiden atteint d'entrée la 4eme place des charts en Grande Bretagne, sans compter les deux singles) compte bien se donner les moyens de confirmer toutes les espérances placées en elle par EMI Records...

La tournée en compagnie de Kiss l'a bien confirmé, le potentiel live de la vierge de fer est colossal : Paul Di'Anno s'avère un frontman de grand talent, et l'énergie communicative du groupe sur scène séduit immédiatement les fans partout dans le monde. Il va donc maintenant s'agir de poursuivre le travail de charme en studio : Pour cela le groupe fait appel au célébrissime producteur Martin Birch (ancien producteur de Deep Purple) qui imprimera de sa marque l'image de Iron Maiden en lui donnant ce son si caractéristique qui fera son succès planétaire dans les années à venir.

L'objectif affiché est l'évolution vers plus de professionnalisme. Mais également comme le souhaite Steve Harris, vers une musique moins propre, plus dérangeante et impertinente, allant traîner en direction du glam, du punk, et particulièrement du Metal. La première victime de ce changement d'orientation est le guitariste Dennis Stratton, qui ayant osé contester les choix du maître, sera promptement remercié et remplacé au pied levé par Adrian Smith... retenez bien ce nom car vous risquez d'en entendre parler !

Si on le prend dans son contexte, «Killers» représente clairement une évolution de style et de dimension par rapport à la fraîcheur et à l'énergie du premier album. Plus glam, plus punk, plus enjoué même souvent tout en jouant sur des thématiques sombres et sordides (lorgnez un peu sur la pochette). «Killers» joue sur ses contradictions, et sur le timbre « sooo rock’n’roll » de Di'Anno pour s'inscrire en complet contre courant avec la tendance du Hard Rock du début des 80's. C'est par cette originalité que Maiden va construire son succès et paver la route qui l'emmènera vers «The Number Of The Beast» et l'âge d'or du milieu des années quatre-vingt.

Que reste t-il de «Killers» vingt-cinq ans plus tard, à l'heure de re-visiter cette grande période de la vierge de fer? Déjà il est clair qu'on regrette encore aujourd'hui cet esprit rock et décalé qui faisait toute la recette de la bande à Steve Harris à l'époque. Des titres sombres et peu engageants comme «Murders In The Rue Morgue» ou «Killers» qui révèle dans toute leur splendeur les talents de guitaristes de Murray et Smith (l'intro de la première), et de bassiste du maître Steve qui imprègne la musique au point de structurer les mélodies de la plupart des titres (l'ouverture de «Killers», celle de «Innocent Exile» sans oublier la cultissime «Wratchild»). On garde aussi le meilleur de ces instrumentales aux mélodies entêtantes dont «Genghis Khan» est un bon exemple. Ah... nostalgie quand tu nous tiens !

Pour le reste je trouve que «Killers» n'est pas l'album de la vierge qui a le mieux vieilli... la faute sans doute à un trop grand nombre de chansons anecdotiques, et peut-être à une longueur préjudiciable. En effet onze titres c'est beaucoup pour du Maiden, et nombre d'entre eux n'ont pas vraiment les moyens de passer à la postérité : je pense notamment à «Drifter» qui clôt l'album en puissance, «Purgatory» ou «Another Life», qui sont des titres rock plaisants mais très loin d'être des grands chefs d'oeuvres. Heureusement le reste est digne de louange, l'intro martiale «The Ides Of March» donne des frissons, comme les tubes en puissance que sont «Wratchild», «Killers», «Innocent Exile» ou encore «Genghis Khan»... sans oublier les deux longs titres du disque «Murders In The Rue Morgue» et «Prodigal Son» qui dévoile Paul Di'Anno dans toute sa grâce et dans toute la diversité de son registre, on ne le sait pas encore mais ce sera la dernière fois qu'on entendra ce bad boy londonien sur un album de Iron Maiden !

Le succès de «Killers» reste relatif en Angleterre et dans le monde, seulement douzième outre-manche et relativement loin dans les autres hit-parades l'album ne trouve pas son public qui attend un vrai engagement : soit vers le rock, soit vers le Metal. Il ne faudra pas longtemps à Steve Harris pour trancher, le talentueux Paul Di'Anno symbolique de ce mélange des genres sera remercié et remplacé par l'inconnu Bruce Dickinson... la grande histoire d'Iron Maiden peut enfin commencer !!!

SMAUG...

0 Comments 25 mars 2007
Whysy

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