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Il en est de ces groupes qui ont beau exister depuis plus de dix ans sans que pour autant quiconque en ait entendu parler. Dans le cas de Mystic Prophecy, nous avons affaire à un combo allemand de gros heavy metal qui en treize ans d'existence affiche tout de même huit albums au compteur et dont Gus G ("Firewind", "Ozzy Osbourne") a fait partie durant quatre ans. Groupe qui en son début a un peu attiré l'attention et qui depuis demeure relativement inconnu mais régulier et au rendez-vous tous les deux ans, voici donc Mystic Prophecy et son nouvel album "Killhammer". Le nom est cliché, les titres aussi, à quelle sauce allons-nous être mangés ? On penche entre deux options : 1) un album qui déchire tout et sublime les codes du heavy pour en faire une œuvre surpuissante au point d'occulter le fait que Kill the Beast et Armies of Hell c'est super naze comme titre ou alors 2) du heavy basique qui se complait dans des paroles simplistes, des thèmes vus et revus sans grande conviction.

La réponse est malheureusement la deuxième. Non pas que ça soit un naufrage, on a vu bien pire mais on peut rapidement faire une liste de pourquoi NOPE :
[list]
[*]les refrains sont primitifs et même pas fédérateurs
[*]le chant est limite
[*]la structure des morceaux est sans ambition
[*]c'est toujours pareil
[/list]

En quelque sorte, on tient là typiquement l'album de heavy sans grand intérêt qui ne fait qu'incrémenter le stock déjà faramineux d’œuvres de ce style.

Mais vous vous dites "ohlala, c'est bien beau de dire que c'est pas bien, mais on veut de vrais arguments !", soit. Prenez le premier morceau, Killhammer. Le riff c'est du sous-"Primal Fear" (peut-on donc dire du sous-sous-"Judas Priest" ?) qui a oublié de foutre quelque chose derrière histoire, je ne sais pas, de donner un peu de consitance au morceau. Le rythme est pataud, il faut balancer plein d'harmonies vocales pour que le résultat soit potable, ça se traine et le refrain est tellement un gros stéréotype à lui-même qu'on le passera sous silence.

On rigolera aussi sur le refrain super lourdaud de Hate Black et ses "ATTACK ! ATTACK ! ATTACK !" et on restera perplexe sur les contrastes entre les phases musclées genre "on est méchant" et celles remplies d'harmonies genre "on a quand même des sentiments". On appréciera malgré tout des morceaux comme l'entrainant Armies of Hell ou bien 300 in Blood qui se démarque de par son intro un peu atmosphérique mais pour le reste, on fait copier-coller et nous voilà avec un album rempli de morceaux pas intrinsèquement mauvais mais qui ne procurent comme réaction que "Meh".

Et si une reprise de "Crazy Train" vient donner un peu de piment à un album peu enthousiasmant, elle dénote de par son caractère joyeux alors que le groupe nous a dépeint pendant trois quarts d'heure une musique musclée et sans concession.

Franchement, que dire de cet album à part qu'il est quelconque ? On aimerait pouvoir en dire plus, vous parler de l'ingéniosité des riffs, de la performance vocale de Roberto Dimitri Liapakis, de l'aspect surprenant des morceaux. Mais en fait non. A la limite, le son n'est pas trop mauvais et rythmiquement le groupe est en place. Et avec un peu de bon sens on n'aura aucune peine à imaginer qu'en live ça doit plutôt bien marcher. Voilà, il faudra vous en contenter.

0 Comments 13 octobre 2013
Whysy

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