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Les groupes sympho à chanteuse, même plus besoin de se pencher pour les ramasser, il y en a tellement qu'ils virevoltent devant nos yeux, et si l'on ne fait pas attention, on risque d'en avaler un en mangeant.

Bon, voilà, il fallait une intro, c'est fait. Le groupe du jour ? Yotangor. C'est du bon gros death qui nous vient de la Loire et...ouais bon d'accord, aujourd'hui, c'est du Metal symphonique...à chanteuse. Enfin, pop/rock/metal symphonique serait plus juste, car ce tout jeune combo (2 ans) nous venant de Toulouse nous propose ici ni plus ni moins qu'un double concept-album (et oui !) et mélange tout au long des 26 morceaux qui garnissent les deux galettes les styles, œuvrant certes dans du Metal symphonique, mais privilégiant les structures simples et directes, seuls 3 morceaux dépassant ici les 5 minutes et n'hésitant pas à verser par moments dans une mixture assez inédite de Hard-Rock symphonique bien dynamique (All We Are, What Are You Made For ?), pour aller dans des horizons plus pop/rock dans l'esprit (About Love, In This World,...). Enfin bon, on ne va pas énumérer tous les morceaux présents, mais faisons plutôt un tour d'horizon de cet album, répondant au nom de "King Of The Universe" et narrant l'histoire d'un "dictateur des temps modernes". Chose "inhabituelle", on retrouve dans la formation deux claviers, tous deux tenus par des femmes.

Le début d'album est très prenant, voire surprenant. En effet, l'ouverture n'est autre qu'un discours du dictateur, que l'on jurerait prononcé par Eric Adams (Manowar). Et cette ouverture est suivie par une véritable intro "sympho" coupée en quatre mouvements, à savoir une mélodie de clavier épique doublée par une batterie qui, lorsque l'on croit qu'elle va décoller, s'arrête pour faire intervenir des chœurs acclamant ce "King of the universe", qui, à leur apogée lancent le premier riff de l'album qui, il faut le dire, est aussi court que réussi, tant il sonne l'auditeur et s'efface au profit du retour des chœurs avant que l'on ait le temps de l'adopter. L'album va enfin démarrer se dit-on, mais non ! Silent Words est un titre instrumental où guitares et claviers s'ébrouent durant près de trois minutes et nous plongent un peu plus dans l'univers créé par le groupe.

Il faut donc attendre la 4e piste et Try Again pour voir pointer le premier morceau dit "classique", c'est-à-dire pourvu de riffs, de couplets, refrains, etc... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce démarrage "tardif" n'est pas là pour cacher une quelconque faiblesse des morceaux standards, tant ce Try Again fait mouche, de part son aspect direct et son excellent refrain. D'ailleurs, on pourrait résumer le reste de l'album comme cela : chaque morceau est excellent et ne s'embarrasse pas de structures alambiquées, pour aller à un propos direct et efficace. Que ça soit le "single" About Love, le joyeux Hangin' On ou encore le guerrier Power, on retient les morceaux rapidement et ils ont cette propension à rester coincés dans la tête, nous obligeant à les fredonner toute la journée. En sus, Yngrid est une chanteuse de premier plan, excellant dans un registre pop que l'on pourrait rapprocher du Nightwishpost-Tarja[ ou encore de Delain, et ne montrant aucune faiblesse, juste à chaque fois et lâchant la puissance nécessaire dès que c'est nécessaire sans sonner faux ou cliché.

Mais ce qui est un avantage s'avère être "légèrement" handicapant sur la longueur. Car, qui dit double album dit beaucoup de morceaux, et, si le premier disque est bien fragmenté avec sa triple intro, l'interlude Drums From The Earth et la magnifique ballade Motherless Child, à vous en coller des frissons, la deuxième face ne peut compter que sur l' "hispano-guitaristique" Song For The Sons en 5e position pour calmer le jeu, et il en est assez difficile de s'envoyer l'album entier dès les premières écoutes. En fait, le groupe ayant déjà une patte assez marquée, malgré l'apparente diversité proposée, il faut un moment avant de pouvoir enchaîner par exemple 8 morceaux, certes énergétiques et excellents au demeurant mais se ressemblant un peu malgré tout.

Car, au bout des écoutes, le seul défaut ressortant est une homogénéité un peu trop prononcée, venant sans doute du nombre colossal de morceaux présenté. L'éternel débat peut alors commencer : "N'auraient-ils pas mieux fait ne se concentrer sur moins de morceaux et nous pondre un album simple bourré à la gueule mais parfait ? Est-ce qu'ils auraient dû en garder pour un futur album ?". Dans l'absolu, oui. Si on avait enlevé certains morceaux, on aurait certainement l'album le plus enthousiasmant de ces dernières années. Mais, le fait que ça soit en double album lui donne une valeur ajoutée, et il faut saluer l'effort accompli ici de proposer 26 titres tous très bons et cohérents dans l'univers qu'ils développent. Un des thèmes de l'intro King Of The Universe se retrouve d'ailleurs dans Another Place, qui lui aussi de voit piquer des passages dans Shadows, histoire de tisser un lien dans l'album, un lien certes faible mais que l'on retient au final.

En plus, cette double galette comporte, parmi les excellents titres, certains joyaux. A commencer par Another Place, certainement le meilleur morceau de l'album, commençant juste en percussion pour lâcher des rythmiques de plomb couplées à des couplets tout simplement jouissifs, qui précèdent un refrain qui tue rappelant vaguement le "Poet & Pendulum" de Nightwish. On peut aussi citer Torched Blazed, ses violons sautillants et ses guitares typées hard-rock, Spirit's Dance avec son surprenant riff oriental porté surtout par la voix d'Yngrid, ou encore le plus metal Shadows,... tous ces morceaux nous montrent que Yotangor n'est pas une bande de rigolos et devrait bien faire parler d'eux à l'avenir. Et à vrai dire, tout la fin d'album pourrait être qualifiée de parfaite, tant on à rien à redire à l'écoute des Time's Off, Turn Off the Light, In This World,...

Un Fly Away où se mêlent chœurs, cris du dictateur, solis plus tard, et on réalise que vient de s'achever le premier album d'un groupe, et il fallait l'oser, d'en proposer un double comme première livraison, mine de rien. C'est pour cela qu'il va certainement falloir compter avec eux à partir de maintenant.

((l)Après des heures de dilemmes, disons que cet album vaut 8.5, arrondi à 9 pour cause de gros coup de cœur. Voilà. (l))

0 Comments 28 septembre 2009
Whysy

Whysy

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