Vous recherchez quelque chose ?

Pour apprécier cet album Knights of the cross il faut prendre la machine à remonter le temps et se plonger à l’époque de sa sortie en l’année 1998. Presque 15 ans en arrière et ceci ne me rajeunit guère. Il n’y avait pas encore l’euro, le prix des t-shirt du groupe était affiché en « Deutsche Mark »  et le «fossoyeur» appliquait à la lettre le dicton « battre le fer pendant qu'il est chaud ». L’album Tunes of war était sorti en 1996 et avait fait l’unanimité de critique et de fans. De plus Tunes of war lançait le combo dans le royaume des concepts albums puisqu’il relatait l’histoire de l’Ecosse et de ses héros tels que William Wallace ou Bruce the king. Pour Knights of the cross on ne change pas une équipe qui gagne et on va plus loin. Premièrement on repart dans le concept, cette fois ci l’histoire des Chevaliers Templiers, de la naissance de l’ordre jusqu’à sa dissolution et le tout agrée d’un « excursus » historique bien documenté dans le livret. Ces lignes historiques qui retracent l’histoire des templiers sont fort agréables à lire et elles sont en anglais alors que sur Tunes of War elles étaient en allemand. Deuxièmement Grave Digger recrute à plein temps H.P. Katzenburg aux claviers. HP avait fait son apparition en tant que « guest » sur l’album Tunes of war. A partir de cet album il est le claviériste stable du groupe et il sera habillé sur scène ou sur les photos de session en noir comme la mort. On ne voit jamais sa tête mais il est bien présent et ceci s’entend : on lui doit rien que l’ouverture Deus Lo Vult.

Grave Digger est une machine de guerre en état de grâce : sauf le titre Heros of this time cet album ne recèle aucun moment de faiblesse. La structure des morceaux est vraiment basique : texte, bridge, refrain, et ainsi de suite. Deux choses néanmoins rendent cet album très intéressant : les riffs en béton et accrocheurs et certains éléments originaux.

Pour les riffs il suffit de citer Knights of the Cross, Fanatic Assassins, Lionheart, Baphomet. En deux riffs le guitariste Uwe Lulis vous prend aux tripes et il vous fait headbanger sans arrêt. De même pour les paroles rapidement accrocheuses et efficaces. La voix de Chris Boltendahl est toujours bien placée et sans aucun point faible alors que sur Tunes of war des titres comme The Bruce (The Lion King) ou The Ballad of Mary (Queen of Scots) apparaissaient par moment faibles. Des titres dynamiques, rentre dédain, efficaces, directes et assez travaillés quand même.

Grave Digger sait varier le plaisir : The Keeper of the Holy Grail est un mid tempo original en plein milieu de la tempête. La tempête est bien là car Over the Sea raconte la fuite des templiers survivants après la dissolution de l’ordre aux quatre coins du monde, pardon aux 2 coins (Portugal et Ecosse) et se termine par un arpège à la guitare sèche très émouvant. On imagine bien l’exode de ces hommes après la chute et la dissolution de leur ordre et leur abordage en milieux différents et inconnus. L’efficacité de cet arpège est double : d’un coté elle met en valeur le guitariste évidemment. Deuxièmement dans l’histoire elle permet une rupture, une pause dans le fracas des riffs tonitruants, en soulignant la mélancolie et la détresse des rescapés.

Le travail sur les chœurs est remarquable pendant toute la durée de l’album mais essentiel sur le titre Inquisition : les chœurs sont carrément la texture du morceau et le mettent en valeur. De plus, ils lui donnent un entrant à faire venir la chair de poule. Pour terminer The Battle of Bannockburn avec ses 7 minutes au compteur est un petit bijou. Intro lente et ensuite une explosion, une cavalcade qui rend très bien l’atmosphère de la bataille en cours, le tout mis en relief par des accords de puissance à tout va pendant le refrain. Ce titre narre une légende assez croustillante : les templiers réfugiés en Ecosse auraient pris part à la bataille de Bannockburn en 1314 à coté du roi Robert the Bruce. Voici les clins d’œil au précédent album : encore l’histoire d’Ecosse, la bataille de Bannockburn et l’intro à la cornemuse. Grave Digger se cite en beauté !

Vous l’aurez compris : en temps pas suspects (alors qu’aujourd’hui les Templiers sont à la mode, il suffit de regarder les unes de magazines d’histoire) Grave Digger met à l’honneur l’histoire des chevaliers  de l’ordre du temple. Si vous voulez être incollables sur ce sujet il suffit d’apprendre les textes par cœur. En outre le groupe lime certains défauts propres à l’album précédent et livre ici une prestation excellente.  Pour terminer l’édition limitée européenne contient un titre bonus : Children of the grave de Black Sabath. L’édition limitée publiée en Amérique du Sud affiche le titre bonus Kill the King de Rainbow et celle du marché japonais contient les deux titres à la fois. Sacrés japonais !

Alors n’attendez plus et découvrez ou redécouvrez cet album fort inspiré.





wanderer

0 Comments 27 janvier 2012
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus