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Vous ne trouvez pas que c’est agréable, les choses régulières, sur lesquelles on peut toujours compter ? Ces petits us et habitudes, qui, indélogeables, reviennent chaque année, ne surprennent jamais mais font toujours plaisir ? C’est vrai, même si on aime les surprises, il n’y a pas de mal à être un peu pantouflard de temps en temps…Et parmi ces habitudes annuelles, il y a bien sûr la sortie d’un nouvel album de Korpiklaani ! Voilà à présent 5 ans que le groupe nous offre avec la précision d’un métronome une livraison par an… Et si certains accueillent toujours avec la même candeur chaque cadeau du shaman finlandais, d’autres voient leur plaisir diminuer d’année en année, en voyant les albums défiler sans que le groupe ne fasse le moindre effort pour varier son propos, renouveler sa musique…


L’an dernier, le bilan avait été encore plus triste : le groupe nous proposait un album identique aux précédents…En moins bien ! Au lieu d’aligner les hymnes, le clan de la forêt se contentait de répéter inlassablement ses rythmiques poussives et ennuyeuses à souhait, celles-ci soutenant des mélodies folkloriques moins vivantes et entraînantes que les années précédentes. C’est donc déjà blasé que j’accueillais cette nouvelle livraison, car, comme beaucoup de « fan des débuts », j’espérais que le groupe prendrait enfin le temps de peaufiner son œuvre, pour nous proposer un contenu plus original, à même de raviver notre fougue et notre ardent enthousiasme d’antan.

Et bon, bien sûr, le groupe n’a rien fait pour changer sa recette miracle… Cependant, à l’écoute de ce « Korven Kuningas », le roi des forêts, me voilà plus satisfait que je n’osais l’espérer.

Déjà, nous revoici avec de bien meilleurs morceaux. Très franchement, « Tapporauta », ou « Keep on galloping », ou encore « Northern Fall » ont beau sembler très faciles, des exercices de routine pour le clan de la forêt, il n’empêche que c’est toujours fichtrement bon ! Et puis, des petites variations de rythme ça et là, des plages instrumentales de qualité (« Shall we take a turn », très bon titre), une ballade soignée et légère (« Gods on fire »), bref des petites choses… Mais qui sur la durée d’un album s’avèrent bien plaisantes ! A coup sûr, si cet album avait été le premier du groupe, la note aurait été supérieure…

Et à y regarder attentivement, une surprise nous attend : le dernier titre, morceau éponyme, dont la durée avoisine les 25 minutes, un véritable record pour le combo finlandais ! Nos hommes des bois se lanceraient-ils dans une longue pièce magistrale et progressive ? Certainement pas, même si j’avoue que l’introduction folklorique et lancinante du morceau fait son petit effet… Seulement, au bout de 5 minutes bien ficelées, mais finalement pas si différentes du reste de l’album, se fait entendre un tambour, qui lentement, égraine ses notes…. Et ce sera la seule chose que l’on entendra pendant une vingtaine de minutes. Très sincèrement, où est l’intérêt ? Personne n’ira écouter ce morceau jusqu’au bout, il n’y a même pas de changement ou de surprise à la fin…. Vraiment, je trouve cette démarche curieuse, mais surtout inutile : du pur remplissage, vain.

Pour conclure cette trop longue chronique sur un bilan une fois de plus mitigé, je ne peux m’empêcher de mentionner que le groupe semble conscient de son absence chronique de prise de risque… Après tout, l’un de mes morceaux favoris de l’album ne s’intitule-t-il pas « Shall we take a turn ? » Et bien pour moi, messieurs, il y a longtemps que la question ne se pose plus !


Gounouman

0 Comments 13 février 2008
Whysy

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