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Subway To Sally, encore un groupe à la discographie longue comme le bras, qui, en bon élève revient tous les deux ans nous présenter son nouvel album, mélangeant toujours métal et mélodies folk mélancoliques, et ce depuis 1994 et le bien nommé "Album 1994". Les spécialistes diront que ce rythme effréné (4 albums de 1994 à 1997, puis un album tous les deux ans) dessert le groupe et appauvrit son propos, l'empêchant d'être bien peaufiné et instaurant une certaine lassitude, ce qui est le risque d'une telle démarche, adoptée par Motörhead et Dream Theater entre autres. Mais malgré tout, un dixième album, ça force toujours le respect, preuve d'une certaine persévérance, donc voyons de quoi il retourne ici.

Et bien, l'étiquette "folk metal" n'est ici pas usurpée car cet album propose des accompagnements et riffs classiques délivrés par les guitares, destinés à mettre en valeur les instruments typiques du genre, à savoir violons, flutes et autres orgues. On peut même dire que le groupe excelle dans le style car ici, tout est fluide, chaque mélodie déboule naturellement et les voix conjuguées masculines et féminines (quand elles apparaissent) vont à merveille ensemble, voire un peu trop. En effet, tout est à sa place, parfaitement exécuté, et une légère sensation de pilotage automatique se fait ressentir sur l'écoute globale de ce "Kreuzfeuer", même si, prises individuellement, les chansons le composant sont de très bonne qualité, excepté Niemals et Vater, toutes deux assez quelconques.

La première moitié d'album est à ce titre très réussie, propulsant trois titres bien costaud d'entrée de jeu, dont le terrible Aufstieg avec sa guitare de plomb et son violon joyeux. Son successeur Judaskuss joue aussi très bien le rôle de mammouth avec son riff oriental sur les bords et ses couplets calmes et acoustiques qui semblent être là pour accentuer l'effet rouleau compresseur du refrain. Quant à Besser Du Rennst, on a là un morceau de facture plus classique mais suffisamment rentre-dedans pour ne pas faire retomber la pression. Dans le genre "gros riff qui tache", on a aussi Die Jagd, pas forcément impérissable mais efficace comme il faut.
Alors oui, cette première moitié n'est pas forcément très originale: gros riffs bien lourds, mélodies entraînantes et morceaux ne dépassant que très peu les 4 minutes. Mais ça ne serait pas un problème si la deuxième moitié, résolument plus "folk" savait se montrer aventureuse.

Seulement voilà. Les morceaux sont bons, mais il manque la petite étincelle qui fait que Komm In Meinen Schlaf émeut et laisse une certaine trace derrière lui. C'est sûr, les 3 morceaux folk, à savoir Angelus avec sa mélodie asiatique, Krähenkönig  et Versteckt ne sont pas dénués d'intérêt, mais on aurait apprécié qu'ils prennent plus au tripes, surtout placé en fin d'album, aux côtés de Niemals et Vater, pas forcément les mieux placés pour rehausser l'album.

Au final, on sent l'expérience du groupe, sa maîtrise évidente du sujet, mais aussi une certaine paresse qui le voit se complaire dans un album classique, bon mais pas surprenant. On pourrait même reprocher au chanteur, rappelant celui de Die Apokalyptischen Reiter, de ne pas se sentir très investi, ce qui, vous vous en doutez, ne tire pas les chansons vers le haut.

Un album moyen pour un groupe confirmé qui s'endort sur ses lauriers ?

0 Comments 09 août 2009
Whysy

Whysy

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