Nouveau venu sur la scène folk métal –déjà bien encombrée-, Yggdrasil nous vient de Suède et nous offre son premier album au nom imprononçable: Kvaellningsvindar oever nordroent land (hiou ça c’est fait!). Pas besoin d’être sorti de Saint-Cyr pour comprendre que le groupe officie dans un univers viking, puisqu’il a choisi de se nommer Yggdrasil, soit le nom de l’Arbre-Monde de la mythologie nordique, celui qui supporte les neufs mondes. La pochette de l’album représente assez bien cette ambiance de terres du nord à perte de vue, les sommets venteux au fin fond.

L’intro de I Nordens Rike nous emporte de suite vers quelque chose de sensible, doux, et l’on espère de suite moult choses pour les 50 minutes à venir… Malheureusement, on découvre juste après un univers folk black déjà mille fois entendu.  La batterie douteuse et  le mixage très moyen au niveau des guitares et de la voix n’aident pas à se plonger dans l’univers viking des suédois. Des riffs pas du tout novateurs, une voix black et claire très moyenne et quelconque… C’est un peu la misère! L’ensemble comporte de nombreuses maladresses, l’album sonne assez plat, et ce n’est pas l’apport d’une voix féminine et de chœurs mâles ça et là  qui changeront la donne.  A ce propos, le joli morceau Alvadansen, doux et mélancolique, faisant penser à du Carved in Stone  est gâché par la voix crispante de la demoiselle sur la fin. On se demande si elle n’était pas poursuivie ou menacée par un quelconque barbare, vu l’interprétation qui est plus du cris que du chant. C’est par exemple ce genre de maladresse qui entache certains morceaux.

Pour ceux –comme moi- qui cherchent bien plus, il faut tout de même donner la chance à cet album. Car sous l’apparence du déjà entendu se cachent des structures et des mélodies tout de même intéressantes, avec un niveau correct. Hormis I nordens Rike que j’ai déjà cité, Alvadansen, Frid, Gryningstid  pour son ambiance et son solo de guitare, et I Nattens Timma pour son interlude très belle, font partie de ces morceaux à sauver. Certains morceaux dégagent donc un charme inexplicable. Une douce impression qui fait que l’on arrive tout de même à donner sa chance à cet album.

Il est clair que ce n’est pas un album mémorable que l’on a ici. Mais comme il a été dit plus haut, quelques points positifs font espérer un avenir meilleur pour Yggdrasil. Le niveau n’étant pas non plus catastrophique, loin de là, il sera donc intéressant de suivre ce groupe, et voir ce qu’il donne dans les années à venir. L’album s’adresse donc aux archi fans du style en manque de nouveaux groupes à écouter. Pour ceux comme moi qui cherchent quelque chose de fouillé, vous pouvez vous attarder dessus un petit moment pour y piocher les quelques morceaux attachants.