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Deux ans après le surprenant Gaia II : La Voz Dormida, les madrilènes de Mago De Oz reviennent colporter leur bonne humeur. La tâche n’est pas une mince affaire, fournir un digne successeur à Gaia II n’est pas chose aisée tant ce chef d’œuvre était imposant par la quantité de matière (deux cds) et le talent mis dans ses compositions qui laissaient une grande place aux envolées instrumentales, si bien qu’on pouvait le qualifier sans rougir de honte, de disque progressif. De plus le concept et les paroles étaient assez recherchées, toujours très marquées idéologiquement, anti-religieuses, prônant la liberté de choisir qui l’on aime quelque soit son sexe et épicuriennes à souhait.  La présentation de ce nouvel album intitulé La Ciudad de Los Arboles nous brossait brièvement le portrait du concept: « La ville des arbres est un conte nous faisant découvrir l'histoire d'un bosquet d'arbres enchanté où les arbres sont en réalité des personnes qui à leur mort n'ont pas pu traverser la limite entre la vie et la mort. » On apprend dès la chanson éponyme que ces arbres sont des âmes en peine, le reste de l’album semblant être leurs complaintes abordant des sujets comme la violence du monde que le groupe récuse à l’aide de ses instrumentations folks, donnant souvent un message d’espoir.  Musicalement, les morceaux sont beaucoup plus courts que sur leur précédent album, ils tournent, pour leur majorité, autour de quatre minutes et quelques à l’exception de La Ciudad de los Arboles et de Mi Nombre Es Rock N Roll qui culminent à six minutes. Par conséquent, les structures restent assez simples avec souvent deux couplets et un refrain, par moment moult fois répétés, tombant ainsi un peu dans l’excès comme c’est le cas avec Deja De Llorar aussi entrainant soit-il. Le côté heavy métal de Mago de Oz s’est estompé en regard à son prédécesseur. Les rythmiques s’organisent, en effet, principalement autour de mélodies, dansantes et entrainantes. Le côté métal reviendra dans l’OVNI Mi Nombre es Rock En Roll qui concentre les clichés de celui qu’on appelle communément le « true », sans amour, sur sa moto, devenue comme un cinquième membre, et qui sent la sueur, le hors la loi par excellence, el Rockero. Pour illustrer ce que je viens de dire au niveau de la musique festive et pas très métal je citerai Y Ahora Voy A Salir qui raconte l’histoire, somme toute assez commune, de quelqu’un allant noyer une déception amoureuse dans un bar. La musique fait alors place à des sons de trompettes et d’accordéons qui relèguent la batterie et la guitare à un second plan. On appréciera tout de même les chansons légèrement plus métal, même si la guitare discrète : No Queda Sino Batirnos, Deja De Llorar.  Le groupe réadaptera également le titre 39 de Queen, renommé Resacosix en La Barra où on retrouve quelques jolies parties vocales. Une nouvelle fois ça se passe dans un bar. L’alcool, les amours déçus, de rares thèmes plus sociaux et religieux qui jalonnaient pourtant le précédent album. La Cancion de los Deseos reste sans doute la plus sociale, refusant la logique violente du monde, mais laissant miroiter un semblant d’espérance pour les générations futures. La noirceur des paroles contraste très bien avec la musique très dansante et rarement noire. On ressent quand même dans El Rincon de los Sentidos une noirceur palpable émanant des notes d’orgue. Mais le refrain se change presqu’en une célébration de la vie. Ecoutez ça par temps de grisaille, de froid ou de pluie, et je vous garantis que ça vous redonne le sourire.  Si les parties métal ne priment pas, il convient de dire quelque chose sur les parties plus folks. Le style de Mago de Oz est identifiable parmi mille, mais c’est aussi un peu le problème. On aura vite l’impression que ce sont les mêmes mélodies que le groupe nous ressasse à chaque album. On pourra regretter aussi qu’ El Spiritu del Bosque se contente d’ouvrir et de fermer cet album, alors que tout cela paraissait fort délectable et aurait donc mérité de plus amples développements.  Si La Ciudad de los Arboles possède des arguments pour convaincre son auditeur, compositions entrainantes, bonne humeur palpable ; les plus fines bouches ou ceux à qui manque le côté métal auront des choses à redire. On est bien loin des compositions hyper travaillées de l’album précédent, l’album s’écoute bien, trotte dans la tête, mais on en a, quand même, relativement vite fait le tour.  Dreamer

0 Comments 16 novembre 2007
Whysy

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