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Même si l'organisation de cette interview fut des plus chaotiques et incertaines, finalement, à 19h un samedi soir, j'eus l'occasion d'avoir Andrea de Lacuna Coil au téléphone. Un mec cool, relax et disponible, qui ne semble cependant pas se rendre compte que l'orientation clairement avouée neo-metal de son groupe se correspond pas du tout aux attentes des fans des débuts du groupe... Lumière sur l'actualité du groupe, et sur le nouvel album, "Shallow Life", à venir le 20 avril prochain !  



Gounouman : - Salut Andrea ! Alors, qu’avez-vous fait ces deux dernières années ?

Andrea : - Eh bien, en juin 2007, nous étions partis en tournée avec Stonesour et avions fait pas mal de festivals, donc par la suite, nous avons pris six mois de repos, histoire de s’éloigner un peu les uns des autres, faire un break, se relaxer chacun de notre côté, relâcher la pression, etc… Puis, nous avons commencé à réfléchir ensemble à l’écriture du nouvel album, et ce fut une période étrange, parce que les deux guitaristes du groupe étaient en studio pour s’occuper du DVD qui s’apprêtait à sortir, tandis que Cristina et moi nous étions retrouvés pour commencer à écrire de nouveaux morceaux. Puis, nous sommes entrés en studio en août 2008, avec pour la première fois un producteur américain, dont l’anglais était (forcément !, ndg) la langue maternelle, et qui nous a donc pas mal aidés pour les textes. Nous y avons passé une dizaine de semaines, pour finir l’enregistrement de l’album en Novembre. Et là, nous revenons d’Australie, où nous avons effectué pas moins de 6 concerts en deux semaines, et nous sommes produits dans des festivals où se mélangeaient rock et Metal, nous avons pu jouer avec In Flames, Nine Inch Nails, etc…

- Deux ans après sa sortie, quelle est ton opinion sur Karmacode ?

- Nous en sommes toujours entièrement satisfaits ! Honnêtement, même si je le pouvais, je ne changerais rien, car c’était une belle expérience, que les retours ont été positifs, et au final, une grande étape dans notre carrière.


- Lacuna Coil a tourné plusieurs clips pour promouvoir l’album précédent. Dans la mesure où vous semblez accorder une grande importance à l’aspect visuel de votre travail, allez-vous sortir un nouveau clip pour promouvoir Shallow Life ?

- Oui, nous avons récemment fini de tourner la vidéo du premier single de l’album « Spellbound ». Je ne sais pas quand le single sortira, mais il bénéficiera d’une sortie à part, un peu partout dans le monde, incessamment sous peu. Pour la première fois, nous avons fait appel à un réalisateur italien pour le tourner. Nous sommes allés dans un endroit très étrange, car nous voulions quelque chose d’un peu extravagant et luxueux pour illustrer la chanson, et donc la marque « Dolce & Gabbana » a eu la grande amabilité de nous prêter un local où sont organisées des réceptions, etc… Tu verras dans le clip que l’ambiance très particulière donne vraiment quelque chose de spécial et dessert très bien la musique !



- Depuis quelques années, beaucoup de gens vous comparent à Evanescence. Il est vrai que le nouvel album sonne vraiment Neo Metal, tu ne trouves pas ?

- Ah, c’est vrai, c’est ce que tu penses ? « Karmacode » avait des influences Neo Metal, c’est certain, notamment au niveau du jeu de basse et de la structures des compositions, mais je trouve que le nouvel album n’a rien de spécialement néo, c’est plus orienté rock et metal au sens large, je pense… Les morceaux sont accrocheurs et je pense que les fans devraient l’apprécier.


- Avec le recul, comment vois-tu vos tous premiers albums, notamment « In A Reverie » ?

- Et bien, même s’il m’arrive de réécouter ces albums, il est certain qu’ils appartiennent définitivement à notre passé. « In A Reverie » a été le premier album composé par le groupe tel qu’il est aujourd’hui, avec ce line-up. C’était notre première réelle expérience studio, et à l’époque, je me souviens que ce n’était pas facile, car nous devions tous avoir un boulot à côté de la musique… Il y a certaines choses que je changerais si je le pouvais, certaines chansons auraient mérité que nous y passions plus de temps, mais comme je te le disais, c’était une époque un peu rude. Cependant, je garde un bon souvenir de nos premiers enregistrements. Nous avons fait du chemin !


- A présent, gagnez-vous assez pour vivre complètement de votre musique ?

- Oui. A la sortie de « Karmacode », c’était encore un peu difficile quand nous devions investir de grosses sommes pour les tournées ou pour la création des clips, mais depuis la sortie de notre DVD, nous pouvons enfin nous consacrer pleinement à notre passion. Ce qui, je le reconnais, est vraiment une chance.


- Es-tu entièrement satisfait de votre DVD ? Ne penses-tu pas qu’une rétrospective de votre carrière aurait été plus intéressante pour les fans ?

- Eh bien, c’est vrai, mais je pense que c’était vraiment le bon moment pour sortir un DVD, d’autant plus que cette tournée nous avait permis de tourner dans des lieux où nous n’étions encore jamais allés. Plus tard dans l’avenir, nous ferons un DVD plus complet, qui proposera également des morceaux plus anciens, des vidéos de vieilles sessions studios etc, avec une dimension plus « historique ». Mais là, nous voulions honorer cet album, qui nous avait permis d’aller au Japon, en Australie, etc… Et puis, les deux shows présentés sont très différents ! Il y a celui du Wacken 2007, l’un des plus gros festivals Metal, et celui de Tokyo, où les atmosphères sont très différentes, plus rock, avec beaucoup de lumières, etc. Et je pense que les bonus sont très importants aussi : les fans apprécient en général de voir leurs musiciens préférés dans un autre contexte que celui des concerts, des albums, ou des interviews dans les magazines. Ce DVD permet de nous voir dans des lieux et des situations différentes et de nous découvrir un peu plus en tant qu’individus et pas seulement membres de Lacuna Coil. Il y a une certaine intimité qui se développe, et je trouve ça vraiment cool.



- As-tu un morceau préféré sur le nouvel album ? Qui a écrit les paroles et de quoi parlent-elles ? Y a-t-il un concept qui lie les chansons entre elles ?

- Mmmm, une chanson préférée, non, aucune en particulier, dans la mesure où elles veulent toutes dire quelque chose pour nous. Tous les textes ont été écrits par Cristina & moi, aidés de Don Gilmore, notre producteur. Et si l’on ne peut pas vraiment parler de « concept », les chansons restent reliées entre elles et avec le titre de l’album. Il s’agit d’une réflexion à propos de la vie réelle, de l’importance de ne pas abandonner ses idées, des aspects positifs ou négatifs de la futilité (shalowness, ndg), des relations humaines et de leur éternelle complexité, bref de toutes les choses qui valent la peine qu’on se batte pour elles.


- Quel est ton opinion sur la scène Metal italienne ? Quels sont les groupes que tu écoutes ou qui t’inspirent en ce moment ?

- Malheureusement, je ne suis plus du tout la scène italienne, dans la mesure où je ne suis plus très souvent en Italie depuis ces dernières années. Je remarque cependant que le Metal commence à se faire une petite place dans les médias, et surtout, que les gens s’intéressent à la montée des nouveaux groupes prometteurs. Une évolution lente, mais très appréciable ! Quant à la musique que j’écoute, il s’agit majoritairement de rock, même si je me régale de groupes entre rock et metal, comme Black Stone Cherry. Sinon, Lamb of God, Gojira… Et pour le reste, du rock, majoritairement !



- La vie en tournée n’est-elle pas trop difficile ? Cohabiter avec les mêmes personnes aussi longtemps…

- Tu sais, dans la mesure où notre line-up n’a plus changé depuis maintenant 10 ans, nous avons appris à vivre ensemble au fur et à mesure des années. Il arrive que nous nous tapions un peu dessus lorsque nous ne sommes pas d’accord… Tu sais comment sont les italiens, ils s’échauffent vite, parlent avec leurs mains, font beaucoup de bruit, etc ! (rires) Cependant, nous avons les mêmes idées quant à l’avenir de Lacuna Coil et restons très soudés.

-
As-tu encore des rêves que tu aimerais réaliser musicalement ?

- Et bien, oui ! Mais vendre des albums et garder ma passion pour la musique chaque jour est déjà un rêve que je réalise, pour l’instant, je n’en demande pas plus…

- Un dernier mot à adresser aux fans français ?

- Merci pour votre soutien ! Même si nous n’avons pas souvent joué en France, nous gardons un excellent souvenir du public français, très chaleureux et enthousiaste. Nous allons faire pas mal de festivals cet été, notamment le Graspop et le Wacken, et nous allons tenter d’être présent partout en tête d’affiche. Surveillez notre site, beaucoup de concerts sont encore à annoncer, et nous promettons des shows tout à fait spéciaux ! A bientôt !


Gounouman
PS : Merci à Janice French pour l'autorisation d'utiliser cette très belle photo !

0 Comments 14 mars 2009
Whysy

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