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Le monde du Heavy Metal est cruel : en son sein les royaumes s'élèvent et s'effondrent au gré des fantaisies et la gloire y est plus traîtresse que la mer déchaînée. Dans ce monde implacable, un vieux seigneur n'est jamais à l'abri d'un poignard traîtreusement planté par un jeune loup plein d'ambitions, et depuis quelques années le colosse Gamma Ray y fait figure de monument en péril. Confronté à une féroce concurrence et à un peuple métallique avide de révolution, le vieux roi Kai Hansen va devoir réformer au risque d'assister sous peu à sa propre chute...  Land Of The Free – Part II, qui sort en ce glacial mois de novembre 2007, n'est pas de nature à rassurer les indécis et risque même de rendre encore plus véhément les révolutionnaires impatients de voir le tyran jeté à bas de son trône. En effet ce neuvième album du combo allemand n'apporte pas de réponses aux critiques qui pleuvent mais se contente bon gré mal gré de persister dans la voie tracée par les glorieux disques des années quatre-vingt-dix. Les critiques ont commencé à fleurir en 2001 avec l'excellent No World Order jugé trop influencé et pas assez ambitieux, puis sur Majestic accusé de proposer un visage trop rugueux.  Autant vous dire que le nouvel album situé à mi-chemin entre les deux précédents essais ne sera pas du genre à calmer les passions. En effet, l'influence des grands pères Judas Priest, Iron Maiden, y est très présente («Opportunity» et «To Mother Earth» sont des exemples assez peu glorieux). Et au niveau de l'ambition, Land Of The Free – Part II est plus un milk-shake de la carrière des allemands qu'un réel pas en avant. De fait les écoutes laissent toutes un amer goût de «déjà-vu», comme si on avait seulement affaire à « un album de plus » et l'auditeur est constamment tiraillé entre le plaisir de retrouver Gamma Ray après deux années d'absence, et le sentiment que quelque chose de cent fois mieux aurait pu voir le jour pour rendre hommage au grand Land Of The Free !  Pour ma part en vieux monarchiste je n'ai jamais tenu rigueur à Gamma Ray d'afficher ses inspirations, j'ai toujours admiré ce talent de Kai Hansen pour mélanger les influences afin de produire quelque chose d'unique. Mais jusque-là je pouvais dire que les allemands avaient su conserver cette régularité dans l'excellence qui fait les chefs-d'oeuvre, malheureusement cela ne semble plus être le cas tant Land Of The Free – Part II montre les signes d'un essoufflement. Des titres comme «Opportunity» (qui sent Iron Maiden à plein nez), «To Mother Earth» (réutilisation de la vieille méthode Helloween), ou les speederies sans entrain que sont «When The World» ou «Hear Me Calling» plombent un album qui pour le reste affiche de nombreuses qualités.  En effet alors, que ma mauvaise conscience me susurre des mots durs à l'oreille, mon bon fond naturel (si si...) ne peut que s'insurger devant tant de cruauté pour mettre en valeur les tueries qui parsèment ce nouvel album. En effet, la recette Gamma Ray fonctionne le plus souvent à merveille, avec de grands titres puissants comme le single «Into The Storm» qui ouvre la voie à une flopée de tubes : «From The Ashes» (avec ses airs de «Valley Of The Kings»), «Rain» (un grand, un très grand refrain), «Leaving Hell» (puissant, violent, agressif, un Kai plus affûté que jamais) ou encore la fantastique «Real World» en souvenir de la grande période !  Les bonnes surprises sont également au rendez-vous, avec la mid-tempo dévastatrice «Empress» et surtout le titre épique de l'album du haut de ses onze minutes : «Insurrection» suite naturelle du fantastique «Rebellion In Dreamland» et qui clôt le disque de manière magistrale. Les refrains sont énormes, les breaks jouissifs, tout est concentré pour fournir un vibrant hommage au chef-d'oeuvre qui a donné son nom à l'album : le sublime Land Of The Free ! Pourtant à lui seul ce grand titre est révélateur du paradoxe Gamma Ray, car si le groupe sait toujours s'y prendre pour faire chavirer les coeurs des métalleux, cela fait plusieurs années qu'il n'est plus allé de l'avant.  Comme vous l'aurez constaté dans cette chronique, ma schizophrénie ne s'arrange pas et les deux parties antagonistes de ma personnalité n'ont cessé de se battre pendant le processus d'écriture (ce qui de fait explique mon retard ^^). Cependant je dois avouer que si les défauts sont conséquents et problématiques, ils ne m'ont pas empêché de prendre mon pied en écoutant ce disque. Et finalement ma sympathie naturelle pour Kai Hansen a remporté la mise, cependant il y a peu de chance que je sois aussi tolérant si un gros effort n'est pas fait d'ici au prochain album !  SMAUG...

0 Comments 22 novembre 2007
Whysy

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