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Mastercastle est un groupe dont on entend souvent parler mais sur lequel il n’y a pas grand chose.
Le groupe était parti avec «Phoenix» pour coudre son blason dans le tissu du «heavy power métal mélodique» bien connu des groupes à chanteuses. Il revient avec un «Last desire» bien plus heavy, mordant, que son prédécesseur. On y gagne, et on y perd aussi. Voyons pourquoi.

«Last desire» est un concept album, si l’on est bilingue ou si l’on s’astreint à la lecture des paroles (c’est rapide). En effet, cela ne saute pas aux oreilles, car c’est textuel. Comme le nom de l’album l’indique, les paroles des chansons évoquent toutes des désirs variés, sur lesquels on reviendra éventuellement en parlant des titres. Mais déjà, disons que du morceau d’introduction sur le désir de connaissance que l’homme a de lui-même au dernier, évoquant la célèbre courageuse Scarlett d’«Autant en emporte le vent», chaque morceau est marqué par cette thématique.

Alors que le premier album était apparu comme assez banal, à l’instar de ce que peut faire «Magica», agréable, mais sans plus, ce deuxième album relève un peu la barre. L’avantage majeur est le côté «guitar hero» de Pier Gonella qui nous abreuve de démonstrations de virtuosité fort sympathiques (si l’on goûte la chose, évidemment). L’inconvénient inversement proportionnel c’est que Giorgia Gueglio, elle, est un peu moins à l’aise sur des montées dans les aigus et ne maîtrise pas totalement la subtilité nécessaire pour suivre les variations que Pier impose par sa guitare virevoltante. On la sent moins tranquille que sur «Space», au refrain tubesque du dernier album. Cela peut être parfois un peu agaçant, comme sur «Jade Star», ballade dispensable sur laquelle son chant apparaît vraiment insuffisant.

Donc, la guitare fait vraiment beaucoup pour le disque. Deux instrumentaux sont là pour le prouver. Si «Space Trip», particulièrement technique, en ennuiera certains, «La Serenissima», plus prog, avec ses flyods, aura sûrement la sympathie d’une majorité d’auditeurs. Ce qui malheureusement pour les talents de composition du groupe n’est pas dû à leur génie mais à celui de la formation Rondò Veneziano (quelque chose de particulier sur lequel je vous laisse vous renseigner à vos heures perdues).

Quant aux dix autres titres, ce sont donc des chansons qui ont délaissé le gothique pour le headbanging non stop. Pas de sentiment (hormis, on l’a dit, la tentative de ballade qu’est «Jade Star»), mais une efficacité béton des mélodies, même si elles ne sont pas toutes percutantes (on évitera ainsi l’accusation de facilité que des puristes ne manqueraient pas de faire surgir de leur panoplie de critiques dépréciatives).
«Misr» est un peu à part : c’est la chanson arabisante de l’album, à croire qu’aujourd’hui, ce type de morceaux est en passe de devenir un moment obligé pour les groupes comme de ce style. Que dire alors de plus ? Difficile de passer après «Salomé» de Xandria, qui a consacré un album à cette tendance… Chanson agréable, évidemment consacré aux potions envoûtantes, mais pour ce qui est de «come in [her] spicy dream»… Bof.
Évidemment, il y a la chanson éponyme «Last desire» : peaufinée comme on aurait aimé que le soient toutes les pistes de l’album, avec le chant de Giorgia qui nous rappelle plus Floor que Liv, pas de doute, «Last desire» rocks !
«Wild spell», chanson d’espoir (on l’aurait compris à entendre la chanteuse projeter l’avenir dans toutes les dernières syllabes), «Away» aux flyods structurants, «Cat-House», mettant en scène une prostituée et son client aux désirs contradictoires qui sonne bien aussi : chansons carrées, ce qu’il faut. «Toxie Radd» n’ayant quasi pas de paroles est un peu lassant par contre.

Ce qu’il faut donc, mais sans doute manque-t-il encore quelque chose à Mastercastle. Sans être par trop perfectionniste, le groupe aurait pu attendre un peu avant de sortir un second album pour que le suivant ne semble pas trop homogène, ce qui apparaît malgré les deux instrumentaux.

Certainement le troisième album doit déjà être en gestation, alors attendons ! Je ne critique pas, je constate.

0 Comments 26 juillet 2010
Whysy

Whysy

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