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Myrath est un excellent groupe, personne ne dira le contraire. Le groupe tunisien a en effet toujours été plébiscité pour son mélange adroit, rare et efficace d’un metal progressif à la Symphony X et d’une musique traditionnelle et locale rarement entendue dans le genre de musique que nous affectionnons tous. Oui, les 3 premiers albums de Myrath sont très bons, mais il manquait toujours à mes yeux un petit quelque chose qui sortirait ce groupe de la curiosité et du statut de l’éternel futur espoir auquel il a toujours été attaché… Et, comme un signe, cet album « éponyme » représente la vraie (re)naissance de Myrath, sa première vraie pierre angulaire qui fera date dans l’histoire du metal…

La campagne de crownfunding lancée quelque temps avant la sortie du disque, sensée financer le clip du premier single de l’album, « Believer », aurait pourtant dû me mettre la puce à l’oreille : oui, Myrath pensait déjà tenir quelque chose de gros, et voulait marquer les esprits. Le contrat est ainsi parfaitement rempli. Clip à l’ancienne (contextualisé, comme c’était fortement à la mode dans les 80’s), mais bluffant visuellement parlant (pour un groupe de cette envergure, c’est même quasi inespéré), « Believer » est surtout un titre qui représente parfaitement ce qu’est Myrath aujourd’hui : un faiseur de titres immédiats et ultra accrocheurs qui n’oublie jamais un aspect technique à la hauteur et des mélodies parfaitement maîtrisées. C’est bien simple, je ne pense pas avoir reçu une telle baffe « ethnique » avec une telle fraîcheur et une aussi grande efficacité depuis le « Holy Land » d’Angra

Le reste de l’album, et c’est finalement là que se situe la prouesse, est du même niveau. S’éloignant enfin des ressemblances gênantes des ténors du genre, Myrath développe son propre style, et multiplie des morceaux marquants qui ne quittent plus votre mémoire au bout de deux écoutes. Qu’il s’agisse de morceaux vraiment metal (« The needle », imparable, « Get your freedom back » ou encore « Storm of lies ») ou de titres plus aventureux (le très oriental « Nobody’s lives », « Endure the silence »), l’objectif est systématiquement atteint. Et que dire des musiciens ? On le sait, Malek Ben Arbia est un excellent guitariste et l’excellente production de l’album rend vraiment honneur au mélange musique orientale / symphonique / metal de l’œuvre. Mais la vraie claque se trouve au niveau de Zaher Zorgati, qui nous offre une prestation fabuleuse tout au long du disque, et se hisse instantanément au niveau des meilleurs, en adaptant parfaitement son chant aux différentes ambiances de chaque morceau. Comment, ainsi, ne pas avoir la chair de poule en écoutant la ballade « I want to die », ou encore « Duat », qui, à elle seule, résume parfaitement la symbiose parfaite des styles développés par un groupe au sommet de son art ? Pour rester dans les comparatifs, cette prouesse vocale et tellement en adéquation avec un album aussi millimétré me rappelle les sensations à la première écoute du « Burn the sun » de Ark

Vous l’aurez compris, je vais bientôt manquer de superlatifs pour détailler les fabuleux moments qui ont constitué la découverte de ce disque. Ce dernier s’impose ainsi instantanément comme une référence marquante d’un style qui appartient maintenant parfaitement à ses auteurs, et qui aura sans doute beaucoup de mal à être dépassé à l’avenir. Il est toujours difficile de trouver les mots quand on se retrouve à critiquer ce qui s’impose instantanément comme un chef d’œuvre qu’on écoutera avec le même plaisir dans quelques années en se disant « qu’on y était » (ces moments se faisant de plus en plus rares depuis une dizaine d’année, il faut bien l’avouer). Alors ne ratez pas cette opportunité, faites vous plaisir et entrez dans le monde merveilleux de Myrath. « Legacy » en est la plus belle porte d’entrée…

0 Comments 19 février 2016
Whysy

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