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La réservation de promo, au sein d’Heavylaw, est une activité périlleuse. Chacun des chroniqueurs est prêt à se battre férocement pour pourvoir garder la chronique qu’il souhaite réaliser. Le choix des albums, quant à lui, est déterminé suivant les attachements de chacun. Certains d’entre nous sont galvanisés par les groupes qu’ils suivent depuis leur début : par exemple Teryx et Dark Tranquility. Certains sont enthousiasmés dès qu’un de leurs musiciens favoris intervient sur un album : par exemple les multiples présences de Piet Sielck pour Duck. Certains se réfèrent au style musical du groupe pour choisir leurs albums : par exemple tout ce qui se rapproche du dark/doom/symphonique sera pour Gounouman. Ou c’est encore la provenance d’un combo qui facilitera le choix de certains : Dreamer et son attirance vers les groupes provenant des Etats-Unis.
Pour ma part, aucun critère en particulier ne m’entraîne à prendre un album plus qu’un autre. Je me fie surtout à mon instinct. Ici c’est peut-être le style et la provenance de Cain’s Dinasty qui a déterminé mon choix. Ah, je suis désolé, mais MelonMan veut me dire quelque chose :

- « Tu te foutrais pas un peu de notre gueule Doryan là, ne me dis pas que la pochette de Cain’s Dinasty ne t’a pas influencé ? »
- « Ah…euh…ouais, … je n’avais même pas vu… ça par hasard… !

Il est vrai que, comme me l’a fait gentiment remarquer MelonMan, la pochette de ce tout nouveau groupe espagnol est vraiment spéciale. Choquante pour certains et aguichante pour d’autres, on pourrait penser que Cain’s Dinasty sévit dans un porn death horrifique métal. Mais cette pochette n’est qu’illusion, si le côté horrifique est bien là, la musique jouée par Cain’s Dinasty n’est autre qu’un bon power/speed métal des familles.

C’est Melodica Records, nouveau label français, qui a fait signer cette formation espagnole. La production de leur premier album est signée Fernando Asensi (producteur d’Opera Magna et de DragonFly entre autres) qui réalise là un très bon travail et qui ne va pas tarder à devenir le Sasha Paeth espagnol. Le son est d’excellente qualité et même si tout ce petit monde provient de la péninsule ibérique, il est étonnant de constater comme Cains Dinasty sonne suédois !

Pas d’introduction, avec Cain’s Dinasty, on rentre directement dans le vif du sujet. Des guitares tranchantes, un son lourd, une double pédale folle, un refrain décapant, la première piste éponyme est un pur concentré de power heavy/speed couillu. Comme je le disais, la production parait suédoise tant elle met en avant un subtil mélange de riffs massifs et de mélodies bien pensées et imparables. Les nappes de claviers et la voix death en retrait donnent ce côté horrifique que suggère la pochette. En bref, Cain’s Dinasty frappe fort dès le début et nous laisse présager le meilleur pour la suite.

Les pistes suivantes sont structurées de la même manière. Que ce soit « Two Seconds To Forget Your Name », « Under The City Lights » ou encore « The Journey », l’efficacité est le mot d’ordre de ces trois pistes. Certes la musique jouée par le groupe est classique et très cliché mais comment résister à ces refrains guerriers, à ces rythmes ravageurs et à ces solos guitares puissants. Le charme opère instinctivement et quand l’une des trois donzelles de la pochette vient pousser la chansonnette sur « Two Seconds To Forget Your Name », l’extase n’est plus très loin. Elle aurait été là si « Remember The Tragedy » ne gâchait pas cet entrain avec une voix irritante sur le refrain qui reste, cependant, mélodiquement très bon. Cette première partie nous livre une très belle performance des espagnols et ne peut laisser insensible tous les fans de Helloween, Gamma Ray, Edguy et autres ténors du style.

Malheureusement ce souffle ravageur va retomber. Cette efficacité qui occultait cette relative banalité des compositions a de plus en plus de mal à s’imposer. « Tears of Pain » et « Infancia Eterna » (la seconde chantée en espagnole) souffrent d’un manque de percutant à cause de mélodies assez pauvres. Les refrains paraissent bien pâles comparés aux hymnes des premiers titres. En somme le côté stéréotypé prend le dessus en cette fin d’album. Ces deux pistes restent tout de même assez intéressantes. La ballade « Come to Me » et ses six minutes trente (la plus longue piste de l’album) est complètement ratée. La cause à une mélodie niaise et une durée bien trop longue.
Mais attention, il ne faut pas enterrer les espagnols dans leurs tombes trop tôt. La dernière piste «Taking A Look » renoue avec la vertu du début. Une ambiance plus que jamais « vampirique » pour le compte d’un refrain et d’une mélodie entraînants. Une bien belle sortie en la matière.

Au final, Cain’s Dinasty arrive, en un seul album, à marquer les esprits. Et même si leur musique semble avoir été entendue des centaines de fois, la puissance et l’efficacité qui s’en dégagent agissent de belle manière et éclipsent toute la prévisibilité des enchaînements. La personnalité du groupe ressort quelque peu dans l’ambiance vampirique qu’il distille par le biais des nappes de claviers et des quelques passages extrêmes. Il serait intéressant, dans le futur, que le groupe appuie et mette en relief ce côté sombre de leur musique avec pourquoi pas une accentuation de la voix death. Une piste à envisager. Sans oublier de garder ce goût si alléchant pour les belles pochettes !

8/10 pour les inconditionnels du genre, 7/10 pour les autres.

Doryan.

0 Comments 25 mai 2008
Whysy

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