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A la sortie de Glory To The Brave en 1997, le Heavy métal se trouvait dans ce qu’on pourrait gentiment appeler une période creuse. Ventes aux plus bas en Europe comme partout ailleurs, notoriété en berne et inspiration artistique absente ou presque. Les prises de risques étaient inexistantes et les nouveaux groupes ne parvenaient pas à percer sur une scène plus assoupie que jamais. L’arrivée des templiers d’Hammerfall, avait provoqué sur le coup un immense succès, qui laissait entrevoir une période de renouveau (qui allait se poursuivre dans les années à venir avec l’arrivée sur le devant de la scène de formations comme Edguy ou Sonata Arctica).

Il n’est pas forcément difficile de trouver les clés de la réussite d’Hammerfall, à une heure ou le Heavy Metal se cherchait une identité, les suédois ont tout simplement réinventé le genre, ramenant au goût du jour des idées enfouies dans les catacombes de l’oubli. Glory To The Brave s’appuyait sur un Power Metal très mélodique, efficace à souhait et par-dessus tout limpide, agréable et envolé. En clair loin des compositions alambiquées qui envahissaient la scène jusqu'à présent, Hammerfall vient séduire les auditeurs métalliques avec une musique agréable et diablement jouissive, en prenant le parti de proposer une musique simple voir parfois basique. C’est logiquement en gardant en tête cette recette miracle, que Joacim Cans et ses potes nous reviennent un an plus tard avec un nouveau bébé : Legacy Of Kings avec le but avoué d’enfoncer le clou encore plus profond, et de poursuivre le massacre de nos malheureuses cervicales à peine remises du précédent opus et d’une année de headbang intensif.

Et ce ne sont pas les idées qui manquent sur ce nouvel album, en gardant ce même type de riff, simple et ravageur, ces mêmes structures de chansons (pas plus de quatre minutes par titre) et ces mêmes choeurs guerriers assourdissants, Legacy Of Kings enchaîne les brûlots et les hits avec une régularité qui force le respect. Le son moins gras et plus léché n’y est pas pour rien, tout comme l’arrivée à la basse de Magnus Rosén, qui apporte à la section rythmique une puissance insoupçonnée. La progression de Joacim Cans au chant est également bien perceptible, le bougre donne plus de ferveur dans ses vocaux et comble ainsi l’un des plus gros défauts du précédent disque. Une combinaison de facteur qui me permet de dire que Legacy Of Kings est un cran au dessus de Glory To The Brave, album à la fraîcheur appréciable, mais sur lequel le groupe cherchait encore son identité.

Et ce n’est pas les faits qui vont me contredire, car l’album démarre en trombe avec la speed «Heeding The Call» et son solo tout droit inspiré d’«Eagle Fly Free» le hit des citrouilles. L’entrée en matière est plus que réussie, mais ne permettait pas d’espérer par la suite une telle débauche de puissance, et pourtant coup après coup ce Legacy Of Kings va tout écraser sur son passage, avec le morceau éponyme exempt de tout reproche, et l’incroyable «Let The Hammer Fall» dont les choeurs résonnent encore douloureusement dans mon encéphale torturé (meilleur titre du groupe avec «Stone Cold»). La suite est dans la droite ligne des premières chansons, avec les tubes imparables en live que sont «Stronger Than All» (quelle rythmique et quel refrain) et «Back To Back» (splendide reprise des Pretty Maids), et malgré quelques déceptions comme la triste ballade «Remember Yesterday», ou la speed «Dreamland» classique et terriblement caricaturale. J’émets également quelques réserves sur la ballade de la fin «The Fallen One» qui malgré un pont assez intéressant ne vole pas très haut (décidément Hammerfall ne brille pas dans ce périlleux exercice de style). Je conclurai sur une note ultra positive avec les deux perles de la fin, «Warriors Of The Faith» et la génialissime mid-tempo «At The End Of The Rainbow» (il faut l’entendre en concert) sur laquelle Joacim donne littéralement tout ce qu’il a dans les tripes. L’album est court, intense, en 45 petites minutes tout est fini, seul un champ de bataille dévasté témoigne encore du massacre perpétré par Hector et ses complices… Malgré tout, on est en droit de se demander combien de temps les suédois pourront se renouveler ainsi dans un domaine aussi restreint, et quelques petites innovations n’auraient pas étés de trop pour assurer une pérennité au groupe. Ne crions pas au loup, mais je garde une réserve pour les prochaines productions du combo, qui devront absolument présenter une évolution sous peine de répétition abusive.

Hammerfall s’est présenté en 1998 plus soudé que jamais, avec un chanteur plus rageur, des guitaristes plus affirmés, un professionnalisme bien rodé. Et il a littéralement tout détruit sur son passage, j’adore l’album et je le conseille vivement à tous les fans de Power/Heavy Metal. A tous ceux qui croient que la révolution des «Templiers d’acier» n’est pas une utopie, mais bien une réalité.
Enfin une chose est sûre, en 1998 avec ce Legacy Of Kings les suédois sont dans la rue!!!

SMAUG...

0 Comments 22 octobre 2005
Whysy

Whysy

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