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Je me suis toujours demandé ce qui nous faisait aimer tel ou tel style de musique. Pouvant s’exprimer d’innombrables façons, la musique trouve toujours son public, ne serait-ce qu’une poignée d’individus, pour l’apprécier. Tenez, mes groupes préférés font de la si magistrale musique à mes yeux (mes oreilles en l’occurrence), qu’il m’est inconcevable d’imaginer vivre sans m’abreuver de leur nourriture sonore. Pourtant d’autres l’ignorent ou la détestent. De même, certains ressentent une attirance aussi forte, mais pour d’autres vecteurs musicaux qui me sont insupportables. Pire, de pauvres individus restent toute leur vie insensibles à toute forme de musique.

Serions-nous programmés avant notre naissance pour apprécier tel ou tel style musical ? Certains psychologues et autres psychanalystes de mes deux affirment que notre attirance musicale s’explique par notre vécu, notre caractère, notre personnalité. Sans avoir complètement torts, ils oublient l’élément principal, insondable, sorte de facteur réceptif inhérent à notre âme, de résultante chimérique des tortueuses profondeurs de notre subconscient, qui fait que nous sommes des Métalleux.

Mais je dois laisser de côté mon introduction inutilement existentielle car j’ai quand même un disque à vous chroniquer, il s’agit du premier album de VelvetSeal, groupe hongrois qui performe dans le Metal symphonique à chanteuse. Ça me fait d’ailleurs penser que j’ai oublié de vous dire que parfois l’attirance musicale, pour la gente masculine, tient aussi de la beauté de la chanteuse. Et comme les membres de VelvetSeal le savent et qu’ils sont malins, Gabee (oh Gabee !) la chanteuse de VelvetSeal, figure sur la pochette. Rien de vulgaire, tout cela est ma foi très sobre, presque romantique. Songeuse, la belle a replié ses ailes de jais pour se ressourcer dans l’atmosphère particulier des hauteurs urbaines et nocturnes de Gotham City, et y laisser vagabonder son âme ténébreuse…

Pour vous parler de la musique de VelvetSeal, je vous dirais qu’on a affaire à une sorte de croisement popisant entre Epica et Leave’s Eyes. Epica pour les arrangements symphoniques, Leaves’s Eyes pour cette douce légèreté musicale qui caractérise le groupe de Liv Kristine, et dont on retrouve certains effluves sur Lend Me Your Wings. Ce qui est bizarre, c’est que VelvetSeal se revendique Dark Metal, je trouve que la définition de Dark ne colle absolument pas à cet album. En effet le côté pop des mélodies, allié aux sonorités symphoniques plutôt soyeuses voire Disneysantes, n’a rien de Dark. Quelques passages à peine rendus épiques par l’ajout de chœurs peuvent justifier parfois l’emploi d’un tel adjectif, et encore.

Très propre au niveau de la production, et brodé d’éléments symphoniques, Lend Me Your Wings frise pourtant l’échec. Quel dommage que le niveau des compositions ne soit pas à la hauteur. L’ambition symphonique est en grande partie sapée par une inspiration friable et un rendu un peu trop facile. En plus, si Gabee chante juste, je lui reproche un cruel manque d’énergie, elle ne se lâche quasiment jamais et en devient soporifique. Même si elle n’est pas capable de prouesses comme certaines sopranos (les quelques montées dans les aigus trahissent la faible étendue vocale de la belle), une chanteuse doit savoir dégager du caractère dans sa gamme vocale bon sang !

C’est donc avec un certain ennui que j’ai subi les premières écoutes de ce disque. Pourtant, je dois avouer que j’ai fini par m’habituer à cet album puis par trouver un certain charme à deux ou trois titres (The Divine Comedy, Torn Within, Where Statues Cry). Cela suffira pour que cet album très accessible et dépourvu de chant extrême atteigne la moyenne.
[right]Chris[/right]

0 Comments 06 juin 2009
Whysy

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