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Autant être honnête avec vous, le style musical proposé par Angellore n'est pas vraiment celui que je connais le mieux ni celui que j'écoute le plus souvent... Et si je me retrouve aujourd'hui avec la délicate mission de vous présenter cette œuvre, c'est qu'il s'agit d'un des nombreux projets musicaux d'un ami (Walran) que les lecteurs d'Heavylaw connaissent sous le pseudonyme de Gounouman ! Mais je vous rassure (et je vais le faire angoisser par la même occasion...), cela ne m'empêchera pas de rester objectif quant aux qualités et aux défauts de ce premier essai !

Angellore est né en 2007 de la rencontre entre deux amateurs de Metal, Walran et Rosarius, dont la passion commune pour une musique sombre et mélancolique va les amener à composer très rapidement leurs premiers titres. De cette collaboration naitra la démo "Ambrosia", dont la diffusion reste toutefois très confidentielle, ce qui n'empêchera pas nos deux compères de figurer sur un split-CD en compagnie de l'artiste portugais Merankorii, à la demande de ce dernier ! En avril 2008, le duo décide de ré-enregistrer 2 titres ( "Weeping Ghosts" et "Evening of Solitude" ) et compose quatre nouveaux morceaux qui formeront alors l'EP dont il est question aujourd'hui, "Les Promesses de l’Aube".


* Les Promesses de L’Aube (1'33)
L'album s'ouvre sur une intro ambiante à l'atmosphère éthérée. La mélodie, simple mais entêtante, et les chœurs célestes confèrent d'entrée une aura mystique à cet opus, et nous invitent dès lors à l'introspection...

* Tears of Snow (9'00)
Avec ce morceau, on entre un peu plus dans l'univers du groupe... Un univers inspiré par Saturnus ou Draconian, où l'on retrouve la dualité du chant (extrême et clair) et la finesse de la musique. Le travail sur les claviers est somptueux et crée une ambiance ad hoc, les chœurs sont hypnotiques et le rythme lancinant de la basse se montre terriblement efficace... A noter également le final au piano, sublime !
On regrettera cependant, que les breaks inclus dans ce morceau arrivent de manière trop abrupte et cassent un peu l'intégrité du titre. L'utilisation d'une boite à rythme (il me semble) nuit également à l'ambiance du morceau, en donnant un aspect trop synthétique à une musique si "organique"...

* Valses de Brume (3'34)
Titre dont les textes sont dédiés à l' "évocation de la beauté mystique de la nature" (sic), il débute par une longue intro puis s'oriente vers une musique atmosphérique influencée par Empyrium (guitare acoustique, flutiau, chœurs, ...). A l'évidence, la musicalité de ce groupe est une source d'inspiration importante pour Angellore. Et ce morceau confirme tout le talent des français à créer des mélodies et des ambiances captivantes.

* Weeping Ghost (5'33)
On retrouve à nouveau ce mélange des genres cher à notre duo : s'entremêlent donc passages ambiants aux relents gothiques et interventions plus lourdes issus de la scène Doom/Death. Les intermèdes acoustiques sont riches en émotion tout en restant simples dans leur conception ; ici, nul besoin de surenchère ! La beauté s'exprime dans la simplicité...

* Endless Mourn (6'30)
Ce titre se détache quelque peu du reste de l'EP... Après une intro très "Ambient Black" où se mêlent claviers et guitares saturées, on plonge dans les abysses d'un Doom extrêmement lourd, au climat malsain et oppressant (chant d'outre-tombe, guitares pesantes, etc), puis le rythme s'accélère sous l'impulsion de riffs saccadés issus de la scène Indus ou Black. L'ambiance retombe ensuite au profit d'un break qui reprend l'environnement Doom du début, avant que le titre ne se termine, en douceur, au son du seul piano...
Un morceau pour le moins complexe, donc, qui prouve que nos deux compères ont des idées (et des bonnes), mais une fois encore, la succession des différentes parties ne se fait pas toujours de manière continue et naturelle, voire même de façon un peu trop brutale, ce qui nuit à l'atmosphère générale du morceau.

6) Evening of Solitude (4'18)
Pour clore cet EP, Angellore nous offre une ballade qui met une fois de plus en exergue le talent du groupe pour dénicher des mélodies simples en apparence, mais qui font mouche à tous les coups... Tels des alchimistes, ils ont su trouver la formule pour transcrire musicalement tout un flot d'émotions et de sentiments... Assurément le gros point fort du groupe !


Pour conclure, la note que j'attribue à cet EP peut paraitre sévère, mais je m'en explique :
1. on sent que le duo se cherche encore un peu parmi ses nombreuses influences, et qu'il n'a pas encore trouvé exactement sa voie, l'aspect "patchwork" étant encore trop présent.
2. la marge de progression est encore importante. Nul doute qu'Angellore nous proposera à l'avenir des morceaux encore plus aboutis et personnels.
3. la production reste encore trop "amateur" pour pleinement convaincre (petits grésillements, problème de saturation, ...) d'autant qu'un enregistrement "pro" donnerait encore plus d'ampleur et de grandiose à des compositions qui le méritent largement...

Mais ce qui laisse présager du meilleur pour la suite, c'est le talent évident de nos deux hommes pour exprimer leur émotions par le biais de leurs compositions, et leur capacité à créer des atmosphères absolument magiques. L'expérience aidant, on est légitimement en droit d'attendre de futures réalisations plus accomplies et originales... En attendant, on ne peut que les encourager à poursuivre leur aventure !

0 Comments 18 septembre 2008
Whysy

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