Décidément après les américains du groupe Destructor  une fois encore je dois faire la chronique d’un groupe sur le retour. Aujourd’hui  c’est au tour des suédois d’Overdrive de faire son comeback via Lion Music avec un album intitulé Let the Metal do the Talking (tout un programme donc !!).
Pour résumer succinctement la carrière de ce groupe disons qu’Overdrive a eu une première vie entre 1980 et 1985 avant de se reformer de façon assez sporadique jusqu’en 2004, période durant  laquelle les  anciens albums vont être réédités.

Le groupe décide de reformer  définitivement (jusqu’à quand ?), édite en  2006 un cinq titres histoire de tâter le terrain et finalement revient cette année avec une nouvelle galette dans sa musette.
Pour la petite histoire, le groupe a quand même changé de chanteur en cours de route  pour cet enregistrement  mais c’est bien là la seule modification dans cette histoire.

En effet il semblerait qu’Overdrive ait enregistré cet album dans les années 80 avant de le conserver dans du formol et de se décider finalement à lui donner le jour en 2008. Entre la production on ne peut plus classique, les riffs de guitares éculés, la pochette guerrière vue et revue, cela ne commence pas très fort pour ce groupe qui jusqu’alors était pour moi un parfait inconnu.
Et pourtant dès Army of Darkness on sent le désir de bien faire dans un style Heavy proche de groupes comme Attacker ou Omen.

Le groupe se permet également des incursions dans le Hard Rock proche à la Whitesnake avec Let the Metal Do the Talking où l’on croirait presque entendre David Coverdale s’égosiller.
On se dit alors qu'Overdrive ne cherche pas à bouleverser le paysage musical mais cherche juste à se faire plaisir grâce à des compositions variées, à la fois puissantes, mélodiques et souvent accrocheuses.
Le groupe n’a certes pas  inventé la formule magique pour changer le plomb en or mais il s’y entend pour pondre de sacrés riffs comme avec Fight to Finish ou Den Of Iniquity, instrumental bien rock placé idéalement en milieu d’album.

Gravy Train est un titre plus Heavy avec de très belles harmonies de guitares et un esprit année 80 bien présent. Et cela n’a rien d’étonnant  car une bonne partie des titres a été composée dans les années 80. Je parlais de formol tout à l’heure et mais je crois que le terme cryogénisation est finalement plus adapté…
Du coup on retrouve ce feeling vieillot sur l’ensemble des compositions qui sonnent soit comme du Whitesnake  (le riff d’intro de Chasing Highway) soit comme du Praying Mantis et la plupart de ces groupes anglais du début des années 80.
Lodestar  aurait tout aussi bien pu être composé par Saxon et Sinister Warfare (au début j’ai cru à une reprise de Slayer) est un titre efficace de Heavy avec des guitares doublées chères à Maiden.

Pour un peu il semblerait qu’Overdrive ait emprunté un énorme shaker  à un ami pour ensuite y mélanger  un maximum d’ingrédients et d’influences pour finalement pondre un album d’assez bonne qualité. De là à dire que ce disque est le disque de l’année il y a un pas que je ne vais surtout pas franchir, ce n’est d’ailleurs même pas le disque de la semaine.
Disons simplement que malgré  des compositions aguicheuses et un sens aigu du riff qui dépote, Overdrive est un juste un groupe de plus qui cherche à refaire surface après un semblant de gloire dans les années 80.
Ajoutez à cela une fâcheuse tendance à avoir le derrière entre deux chaises (pur Heavy ou Hard Rock il faudrait peut-être choisir messieurs !!) et vous obtenez un album avec quelques bonnes idées mais qui ne marquera sûrement pas les esprits en ce début d’année 2008.