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Sortez les bigoudis et les sèche cheveux, le sleaze continue son tabassage en règle des dégarnis du bulbe!! Vous êtes sûrement passés à côté, mais il va falloir vous y faire: le Glam est de retour!!Ah ça vous ne pourrez pas dire que Papaduck ne vous avait pas prévenu: En ce début de XXIème sècle le retour du glam est précurseur, d’une vague, d’un typhon de paillette et de gloss!!
Cependant ce noble mouvement pour lequel l ’élégance est un sacerdoce se cantonnait pour l’instant à un revival US et une scène scandinave prolifique dans tous les domaines. Mais la France qui s’est ouverte à tous les horizons métalliques manquait encore à l’appel. En trois albums des jeunes et fringants savoyards viennent de combler un vide, une absence, un manque. Les dieux du Hair Metal se sont penchés sur leur berceau car il y avait statistiquement autant de chance que notre pays lance une formation Hair métal que le parti majoritaire fasse baisser le chômage et pourtant, ils sont là, ils sont beaux et déjà aussi maniérés dans leur look qu’une élève de troisième qui découvre sa puberté, ce sont les …………………….. BLACK RAIN!!!

Black Rain, le nom de cette formation est à retenir tant leur originalité dans nos contrées dénote. Ils sont jeunes mais ils peuvent déjà se prévaloir d’une certaine expérience professionnelle car ils publient cette année leur troisième album Lethal Dose of…qui a déjà tapé dans l’œil d’une célèbre enseigne de vente de disques qui en a fait un coup de cœur… et il faut dire que cette troisième réalisation présente de sérieux atouts.
Des titres rapides, énergiques, épicés et un tempo relevé, des chansons légères et entraînantes, et pas si passe partout que cela, l’album révèle dès les premières écoutes une certaine richesse à la guitare et des mélodies vocales efficaces (I need a doctor). On y revient, on s’en imprègne et on en redemande très facilement. Sur des structures musicales très calibrées, des morceaux de trois minutes qui s’enchaînent autour de refrains biens ficelés et des intros qui lézardent les sièges SNCF, Black Rain offre un récital d’Hard Rock glamouze articulé autour des riffs bien sentis de Swan, le guitariste chanteur. Mais dire cela serait réducteur si on omettait l’esprit qui anime et subjugue les titres de ce Lethal dose of.., Un sentiment d’urgence habite littéralement les morceaux, un appétit frénétique et juvénile de vivre sa vie à toute vitesse,(Bury’N’Die), de la brûler par les deux bouts, un je-m’enfoutisme gentillet qui est tout sauf arrogant,(Overloaded),un appel à courir sans jamais regarder en arrière…Vous voyez?? mais si, amis lecteurs, vous savez cette irrésistible envie de mettre le feu après un discours de François Baroin, ce garde fou qui sommeille au plus profond d‘entre nous et qu‘on a toujours voulu à un moment pulvériser, ce côté aventurier qui manque si cruellement à Pierre Sled, l’opposé absolu de François Fillon....

Bah c’est ça Black Rain, une furieuse thérapie contre la morosité et la banalité de notre époque où le conformisme aliénant du consumérisme exacerbé a asséché toute la scène métallique de la joie de vivre des années 1980. Bon c’est gentillet, ce n’est pas dérangeant encore moins punk, mais la tonalité hédoniste aveugle développée par le ton, les postures et la patte mélodique confère à ce groupe ce côté agaçant propre à le Motley Crüe (Smoking in the boys room) ou Pretty Boy Floyd (Get a gun me fait furieusement penser pour son début au Rock’N’Roll des Américains) et ces comparaisons valent les plus beaux hommages pour nos jeunes Français.

D’ailleurs ce disque sonne très américain, très punk rock college acidulé (Into the groove). La voix nasillarde typée US et assez haut perché de Swan (My Young star)qui présente des faux airs d’Axel Rose sur certains morceaux, les chœurs qui se répondent des aaaahhh et des ouououuuuuuuuh (ah les ououououh de Baby shoot me down)des gimmicks, des détonations… tous les détails de ce Lethal dose of… convergent vers une application implacable des préceptes de composition Hard Rock/Glam d’outre atlantique.. Avec son efficacité, développée plus haut, son énergie, son immédiateté et ses défauts: sa facilité (les paroles de Get a Gun ou She’s in Love laisserait poindre un léger sourire au plus indulgent d‘entre nous) et son penchant commercial (ressortir Rock your city, première chanson du précédent album en ultime piste de ce Lethal dose of… témoigne au mieux d’une redite au pire d’une tendance à céder à l’opportunisme.

Bon votre serviteur pinaille, amis lecteurs, mais le souci c’est que Lethal dose of…est propret, impeccable, limite acidulé et qu’il manque quelcque chose. Dans le monde merveilleux du glam soit on la joue cradingue zébrée subversive qui décapsule des bières avec ses dents soit on s’auto-parodie dans une veine mignon-précieux toujours zébré mais propre sur soit. Black Rain est un peu entre les deux chaises (she is in love) et on attendrait volontiers un grain de folie ou un trait d’humour supplémantaires comme sur My Young star qui rappelle Reckless Love par son ton.

Après, après, après amis lecteurs, il faut parfois arrêter de se triturer le presse agrume et tout conscientiser, de décortiquer titre à titre des albums et analyser la progression de la conchyliculture dans les piémonts Transdanubiens, l’écoute est superbement agréable, les titres sont tous efficaces et cet album me ravit.

Black Rain impose (enfin) l’hexagone dans le revival Glam de la fin des années 2000 et propose un disque brûlant, efficace et décomplexé.

0 Comments 12 mars 2011
Whysy

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