Elles sont sexy, elles sont américaines, plutôt jolies et elles aiment le métal ! Ces quatre petits bouts de femmes ont décidé de faire du bruit et proposent un premier disque intéressant dans son traitement sonore. Entre un son assez crade, très lourd et des guitares accordées dans les graves, nos quatre filles démontrent dès l’ouverture « Ignite Us » qu’elles aiment le gros son. Une musique forgée dans un métal à l’américaine, c'est-à-dire parsemée d’influences aussi bien rock ‘n’ roll, néo métal que thrash et heavy métal ou même hardcore. Ainsi si « Relax » et « Suck A Fist » illustrent la facette la plus « trendy » du groupe, d’autres comme « Chain Reaction » n’hésitent pas à blaster sévère. Ce premier album éponyme des Level-C est plein de promesse et propose des choses, bien qu’il reste parfois assez bancal, trop simpliste dans sa composition, et surtout très court (38 minutes).

Entre une basse groovy à souhait et une batterie qui manque de précision lors des passages énervés, « Level-C » s’appuie sur une composition simple, manquant de mordant, faite de riffs rythmiques pauvres et illustrant fortement les influences néo et hardcore. L’ambiance quant à elle est plutôt réussie et sait mettre l’accent sur la bivalence de l’album. Le disque navigue entre des chansons calmes parfois douces « Misery » et d’autres très énervées « Chain Reaction » , « No Control » dont l’élément primordial est la voix de Christine Maynard. Un timbre chaud, suave et plutôt intéressant dans sa texture agressive et criée. Elle manque toutefois de maîtrise lors de passages demandant de l’émotion. La composition sait la mettre en valeur en variant les tempos et les ambiances au sein d’un même morceau comme « Chain Reaction ». Malgré des chansons dans l’ensemble simples et taillées pour le live, on retrouve de bonnes choses, notamment les solis qui apportent un plus mélodique non négligeable. J’en prends pour preuve « Relax » illuminée par sa partie de guitare centrale.

Il faut revenir en 2002 pour la formation de Level-C. Les filles n’ont jamais rencontré de véritable succès et les 10 chansons composant l’album présent, éprouvées en live, apportent toutefois une certaine maturité à l’album. La chanson « Back To My Roots » présente un pont acoustique / solo d’excellent effet. Il est cependant dommage que la production n’ait pas bénéficié d’un peu plus de puissance dans le traitement de batterie, qui se voit obscurci par la grosse saturation des guitares et le son très puissant de la basse, d’où un son « garage ». Cela n’enlève en rien l’aspect « groovy as hell » des compositions et surtout des refrains ! Plutôt réussis dans l’ensemble, même si extrêmement simplets, ils entrent dans la tête. Prenez « Blackout » et ses gros riffs, « No Control » ou « Relax ».

« Level-C » est un album plutôt agréable lors de son écoute, mais il n’en reste pas moins assez anecdotique. L’aspect dépouillé des compositions ne pousse pas vraiment à y revenir, et ce malgré quelques bons riffs, soli et refrains. Il y a des idées et un certain potentiel, mais la concurrence est rude, et nos quatre américaines doivent encore étoffer leur musique pour la rendre plus sexy aux yeux d’un public de plus en plus exigeant.

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