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Aujourd’hui est heure de revanche. Un premier combat titanesque eut lieu en 2005 avec cette affiche pleine de promesse : Mors Principium Est vs Dark Tranquillity. C’est après plusieurs semaines de souffrance que le verdict tomba. L’élève venait de dépasser le maître. Nos petits finlandais venaient de triompher de la plus grande machine métal suédoise avec un second album en forme de déclaration de guerre. J’ai déjà assez fait l’apologie de l’unique perfection de « The Unborn » qui, d’une très courte tête, se dressait devant l’immense « Character ». Toute la concurrence – Arch Enemy, Soilwork, In Flames - ayant été éliminée nos deux entités étaient vouées à régner en maître sur le death métal mélodique scandinave, et chaque nouvelle sortie de ces prodiges allaient remettre en question bien des acquis.

Aujourd’hui est heure de revanche. Nous sommes en 2007, nos deux concurrents ont eu tout le temps nécessaire pour préparer et entraîner leur nouvelle monture. Elle s’appelle « Liberation = Termination » pour l’un, « Fiction » pour l’autre. Je ne peux vous dire qu’une chose : le combat s’annonce un nouvelle fois rude, violent et sans merci ! A cette heure nous sommes réunis pour parler du premier concurrent. Ils sont jeunes, talentueux et n’ont pas peur de titiller la crème suédoise de l’extrême mélodique. Leur nom ? Mors Principium Est ! Leur cheval de bataille ? « Liberation = Termination » !

L’album attaque d’entrée de jeu avec « The Oppressed Will Rise » : une chanson hyper rapide au refrain dévastateur et au solo démoniaque. Le doute s’efface, car nos finlandais n’ont rien perdu de leur superbe et au contraire ! Ce nouveau disque marque une avancée dans le son du combo, la musique se montre plus agressive, les arrangements de clavier – oeuvrant à l’ossature mélodique et à l’épanouissement des ambiances – sont plus discrets mais toujours d’une grande importance. Les sonorités restent très modernes, très froides car c’est un climat mélancolique qui s’installe comme en témoigne l’instrumental final « Lost Beyond Retrieval ». L’ensemble est d’une technique hallucinante qu’il s’agisse de la grande diversité rythmique ou du feeling guitaristique. Jori Haukio (également principal compositeur) est un prodige et chacune de ses perles virtuoses - d’une profondeur vertigineuse – est un plaisir avoué des sens. Malheureusement ce dernier a décidé de quitter le groupe, il sera donc intéressant de voir ce que nous réserve le futur.

Mors Principium Est signe de nouveaux classiques comme l’impressionnante ouverture « The Oppressed Will Rise » , « Cleansing Rain » , « It Is Done » ou « Sinners Defeat ». Tandis que de telles chansons appuient l’excellente santé du combo, d’autres en découvrent de nouvelles facettes. L’une des grandes surprises provient de « The Animal Within » : une chanson à l’ambiance à la fois électro et arabisante aux vocalises féminines très discrètes. Nous sommes en présence d’un album très agressif, aux influences thrashy et au rythme assez incroyable. Bien heureusement « The Distance Between » marque une césure nette par son tempo lent et son ambiance lourde presque claustrophobique. C’est avec une telle alchimie des rythmes, des mélodies et des ambiances que Mors Principium Est peut prétendre à la plus haute marche du podium. On reconnaît ces guitares aux mélodies d’une grande richesse, ce clavier pourvoyeur d’ambiances et la patte unique du groupe prend toute sa signification. Cette capacité à écrire des chansons d’une grande liberté aux nombreux breaks, changements de rythme et montées en puissance. Comment décrire l’excellence du pont technoïde sur « Sinners Defeat » ?

Si certains reprochaient à Ville Viljanen une certaine linéarité vocale, ils seront contents d’apprendre que notre homme s’est pris au jeu de la variation. Il alterne entre son chant death très guttural (période « The Unborn ») et un chant plus écorché et aigu (période « Inhumanity ») pour un résultat vraiment convaincant. Bien évidemment il n’y a aucune voix claire.

« Liberation = Termination » est un album excellent et de loin l’une des meilleures sorties de la nouvelle année toutes catégories confondues. D’une impressionnante richesse musicale il n’en demeure pas moins très catchy. Son aspect très brut le rend plus brutal que la moyenne des albums sortant dans le style, et c’est un gage de qualité. Malheureusement il est bien trop court (38 minutes !!!) et toutes ces qualités ne parviennent pas à le hisser au niveau de « The Unborn » - album qui tutoie les sphères célestes. La bataille s’annonce terrible et on attend Dark Tranquillity de pied ferme pour le dénouement !

…TeRyX…

0 Comments 25 février 2007
Whysy

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