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Décidément, on peut dire que les Reiter n’ont pas chômé en cette belle année 2008 ! La conclusion de la grande tournée entamée par le groupe deux ans plus tôt à la sortie de l’excellent « Riders on the storm » s’est vue célébrée par la sortie d’un gigantesque double dvd, (ayant pour principal avantage de présenter équitablement les deux périodes du groupe, les trois premiers albums plus brutaux, et la deuxième trilogie toujours barrée et créative, mais bien plus mélodique et facile d’accès), un changement de line up (exit Pitrone, guitariste du groupe, welcome Lady Catman), et l’arrivée inattendue d’un EP, suivie presque immédiatement par un septième album studio, sobrement intitulé « Licht » (lumière). Connaissant l’incroyable capacité des chevaliers à se réinventer à chaque nouvelle sortie sans jamais perdre de leur superbe, c’est avec une certaine curiosité que l’on attendait ce nouvel opus !


Et bien, autant le dire tout net, cette nouvelle livraison s’avère assez décevante. Déjà, 3 titres sur les 4 que proposait l’EP se retrouvent ici, ce qui dévalorise pas mal la valeur de l’objet précédent, qui n’était visiblement là « que » pour faire patienter les fans, et puis surtout… Où est cette fameuse créativité débridée que j’évoquais tantôt ? Oui, bien sûr, on la retrouve, par instants… Mais vraiment, cet album fait tâche par rapport aux précédents. Le groupe perd de son mordant et de sa magie en choisissant de se baser uniquement sur la force de rythmiques percutantes (l’efficace « Es wird shimmel » ou le break totalement insipide et hors de propos de « Wir Sind Das Licht »), techniques et carrées, et sur des mélodies simples et accrocheuses, mais bien moins recherchées que par le passé. Alors, aucun titre réellement faible, mais… jamais, même sur l’album précédent qui en dépit d’un charme moins aventureux proposait de superbes mélodies, on avait ressenti un tel ennui ! La face extrême du groupe continue de décroître au fil des ans (ne s’exprimant ici que dans le très beau dernier titre où l’on retrouve des passages dignes du grandiose « All you need is love »), le chant hurlé lui-même se fait plus anecdotique (malgré quelques poussées bien senties sur la très Rammsteinienne « Adrenalin »), et le côté folk lui, disparaît totalement au profit d’un son plus moderne et d’une approche bien plus commune.

Et c’est bien cela qui fait mal en fait. « Commun », le mot est lâché. Cet album se contente d’être une sympathique sortie Metal 2008. De la part d’un groupe comme Die Apokalyptischen Reiter, ce constat paraît tout simplement déprimant ! On était sincèrement en droit d’attendre autre chose d’un groupe qui jusque-là nous avait tellement impressionné… Après, objectivement, si ce n’est cette monotonie apparente, difficile de reprocher quoi que ce soit à ce « Licht », certes impersonnel, mais pas ininspiré pour autant. Le single « Der Weg » est accrocheur et sympathique, la ballade « Nach Der Ebbe » bien que classique, n’est pas dépourvue de puissance et d’émotions, et un titre que « Auf der liebe », franchement vivant et bien foutu, ne peut que vous mettre la pêche dès le matin, grâce à son super refrain et son optimisme ravageur ! Chaque membre du groupe paraît d’ailleurs au top de sa forme, Fuchs chantant toujours aussi bien, et la section rythmique étant plus dévastatrice que jamais ! Seulement, rapidement, la lassitude se pointe…


Au final, voici un album qu’on ne pourrait en aucun cas qualifier de mauvais, bien loin de là, mais qui semble manquer cruellement de passion. Disons que, comme c’est souvent le cas, on aurait bien mieux accepté cette galette si elle avait été pondue par un groupe débutant, que l’on aurait eu tôt fait de qualifier de « très prometteur », de « très bon cru »… Mais de la part des chevaliers de l’apocalypse, dont c’est le premier faux pas depuis pas mal d’années maintenant (on passera outre le son très pauvre des deux premiers opus), c’est bien une déception que l’on ressent, au sortir de cet album, qui, en dépit de son titre, ne nous apporte pas l’illumination que nous étions en droit d’espérer.


Note réelle : 6,5/10

Gounouman

0 Comments 10 novembre 2008
Whysy

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