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Retardé par la faillite de SPV, propriétaire d’InsideOut, le retour du désormais quasi-mythique Pain of Salvation est à nos portes. Après le controversé Scarsick (2007) et la sortie cette année d’un excellent CD/DVD live, le groupe annonce ses nouvelles couleurs avec la sortie d’un EP qui précède un double CD promis pour début 2010.

Si la cover de Linoleum ne peut que faire penser à celle de The Perfect Element, les premières seconde suffisent à établir un constat. Évolution musicale oblige, le groupe a entrepris une transformation majeure de son son. Il faut dire qu’après divers changements de bassistes et de batteurs, les Suédois doivent vouloir respirer un peu d’air frais. C’est un son définitivement tournée vers les ‘70s qui accueille l’oreille au début de la pièce titre. Guitares et batteries possèdent ce son légèrement crasseux sorti tout droit d’une autre génération d’instruments et d’amplis, et le clavier rejoint parfois ces sonorités d’orgue électronique que l’on associera à l’époque des pionniers du rock progressif. Linoleum s’avère une pièce très Rock n’Roll, avec un refrain très accrocheur et ses riffs Hard-Rock. Pourtant, et même si l’impression d’entendre un groupe vieux de 30 ans est persistante, le chant de Daniel Gildenlow lie ce nouveau (le mot est fort) son à l’identité profonde et progressive du groupe. Cette identité progressive mais immersivement émotionnelle est d’ailleurs ravivée par un break tranquille où les guitares et le piano s’amalgament aux voix de Daniel et de Joan Hallgren. Mortar Grind, quand à elle, est marquée par un clavier au feeling versant dans l’étrange et par une voix râpeuse, voire criée en fait de refrains.

If you Wait tempère les ardeurs avec un son beaucoup moins typé seventies, un tempo plus lent et des guitares au son réverbéré très marqué. Léo Margarit, nouveau batteur du groupe (et Français) y va d’un jeu très technique et bien axé sur les cymbales, jouant parfois même dans les contre temps pour contribuer à cet effet un peu psychédélique soutenu par les guitares. Léo assure d’ailleurs bien sa présence au fil des pièces, et prends pleinement sa place en prouvant sa polyvalence et sa capacité d’insuffler beaucoup de feeling dans les lignes rythmiques. Gone s’avère aussi très convaincante dans son mélange, comme Linoleum, de couplets remplis de feeling et de passages beaucoup plus métal.

Malgré l’inévitable surprise initiale, les sonorités musicales ont changé dans la forme, mais le fond est fidèle. Pain of Salvation est fidèle à lui-même dans ce qu’on attend du groupe et dans cette capacité intrinsèque de nous surprendre avec une musique hétérogène et profonde. Les quatre pièces originales de l’EP sont complétées par un extrait studio loufoque dont je ne dévoilerai pas le sujet, et par une reprise assez réussie de Yellow Raven (Scorpions). Difficile de donner une note à un EP qui se veut en faire un avant-goût du concept complet encore inconnu. L’immersion est bien sûre difficile avec seulement quatre pièces, et l’appréciation du son prendra un peu de temps, un 8 s’avère donc une note appropriée, mais temporaire. On s’y revoit début 2010.

0 Comments 16 novembre 2009
Whysy

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