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Brainstorm a démarré sa carrière il y a de ça huit ans avec Hungry en 1997, et depuis les petits n’ont pas cessé d’évoluer et de s’améliorer dans leur style de prédilection. Accumulant les albums grâce à une hyper productivité débordante (cinq albums en six ans), on sentait déjà une réelle impulsion musicale depuis la sortie de Metus Mortis sonnant plus professionnel et plus abouti. L’essai concluant de Soul Temptation (la seule production que je connaisse qui soit bourrée d’hymnes du début à la fin) mettait définitivement le combo sous le feu des projecteurs. Vous l’aurez compris, il est impossible de nier l’existence et la position de Brainstorm depuis, or le nouvel essai des teutons doit normalement concrétiser la musicalité propre à la formation et entériner sa position de leader du power mélodique.  A ce jour, Liquid Monster est l’album qui reste le plus accessible de toute la discographie brainstormienne de par ses aspects mélodiques et son agressivité domptée. Les morceaux qui composent cet opus dénotent une fragilité accrue sans pour autant perdre en efficacité. En effet, « Worlds Are Comin’ Through » ou « Heavenly » incarnent cette douceur vocale renforcée par la complicité entre le plus talentueux des vocalistes : Andy B. Franck et Carmen R. Schäfer invitée pour l’occasion. La dualité et la complémentarité des timbres confèrent de l’aplomb à la chanson dans sa globalité. Lorsque l’on parle du groupe allemand, il est difficile de passer à côté du frontman, certes bel homme et fantastique sur scène, ses prestations sont toujours aussi ajustées, variées et plaisantes. Le chanteur a cette fâcheuse habitude de créer l’émotion et à broder des variations autour des lignes vocales, ce qui je dois dire rend les titres encore plus impliqués et crédibles. Andy vit ses chansons à cent pour cent et ne se cantonne pas un style monocorde, les oscillations vocales sont multiples et cet homme sait aussi bien durcir le ton sous les riffs de guitares comme amplifier ses leads vocaux ou forcer son vibrato sur les refrains. Chaque phrase et chaque mot prononcé sont imprégnés d’une sonorité que seul Andy maitrise pour restituer une justesse à toute épreuve ainsi qu’une inéluctable part émotionnelle. Cette alchimie entre la puissance vocale et l’émergence affective est la seule recette employée depuis l’arrivée d’Andy au sein du groupe, et pourtant ça marche encore !  Cependant, les titres restent tout de même bien musclés et surtout très impulsifs. C’est justement sur ce créneau que se défend Brainstorm, les morceaux sont tous teintés d’une puissance musicale effectivement inlassable sans sombrer dans le commun des mortels (« Even Higher »). Par ailleurs, la vélocité omniprésente appuie l’aspect technique des refrains ou des soli (« Liquid Monster »). Outre ce côté puissant et rapide, des nappes de claviers ainsi que de discrets filtres viennent radicalement enrichir et harmoniser la production. A l’écoute de Liquid Monster, on a la concrète sensation que rien n’est fait au hasard et que tout prend place dans un univers maitrisé et méticuleusement pensé. Le travail conséquent sur les instruments confère ce sentiment impeccable de solidité musicale consolidant ainsi la sensibilité mélodique comme en témoigne l’intro à la guitare sèche sur « All Those Words ». Les guitaristes sont incassables sur les parties instrumentales chargées en riffs (« Lifeline ») et leur feeling hors du commun peut surprendre et donner un intérêt immédiat à cet opus. Cette constance et ces exploits permettront de faire ressortir inexorablement Brainstorm de la masse bien chargée en terme de population dans le milieu du power métal.  Je disais plus haut que la présente production est de loin l’album le plus accessible de la discographie des Allemands, en effet, avec ses lignes mélodiques bardées de charge émotionnelle, Liquid Monster se voit attribuer un admirable relief musical. Fini la folie répressive des flots enragés et tenaces comme ce fut le cas sur Unholy ou Ambiguity ! Ici chaque morceau est inspiré par un certain degré mélancolique mélangé à juste dose dans une base métallique endiablée. Les morceaux tels que « All Those Word » ou « Burn My Soul » démontreront avec facilité ce savant brassage entre passages larmoyants et entrain tout feu tout flamme prenant possession dans les lignes instrumentales. Cette confrontation perpétuelle demeure un atout majeur au sein de l’album suscitant dans un deuxième temps une curiosité grandissante pour les chansons toujours aussi élaborées. Ce qui est d’autant plus appréciable, c’est qu’on remarque que rien n’est à jeter, rien de superflu ni d’exagéré, puisque les morceaux s’enchainent dans une substantielle fluidité avec cette captation des attentions presque magnétique.  Néanmoins l’album tourne un peu les talons aux atouts majeurs de la référence du combo : Soul Temptation ! A savoir un manque incisif dans les riffs et de tranchant sur les soli. La compilation toute entière a quelque peu perdu en attaque laissant place à plus d’éléments extérieurs. Est-ce peut-être une marque d’ouverture musicale ? Quoiqu’il en soit, Liquid Monster comporte de bons morceaux tout à fait honorables mais n’arrivent pas à flirter avec le niveau atteint sur le précédent opus. Mais n’allons pas noircir le tableau maintenant, la carrière de Brainstorm semble continuer sous de bons augures. Cet opus saura faire taire les mauvaises langues et asseoira sa confortable position en tant que maitre incontestable du power mélodique. A écouter sans relâche ou à découvrir bon sang de bonsoir !   - ĦĐ -

0 Comments 19 décembre 2008
Whysy

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