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Quelques moments de grâce…voilà comment on pouvait résumer les impressions procurées par le métal néo classique riche et enivrant que les Français de M.Z. proposaient dans leur dernier album Nostalgic Heroes, le premier réalisé avec et pour un chanteur. Mélodique, technique et précieux, le métal de M.Z. est  animé par la volonté de transcender leur musique par le souffle, la grandiloquence, la puissance du classique. Et après quatre albums instrumentaux et une première expérience chantée, le temps est venu, pour les Français, de produire un enregistrement public. L’intérêt d’un album live, c’est de proposer un best of déguisé, des expérimentations extérieures à la discographie du groupe et une ambiance qui galvanise les compositions.

Ce live 2008 répond-t’il aux attentes traditionnelles de l’exercice ? Le rendu scénique d’une musique complexe fait il honneur au talent des musiciens ? Le public peut il apporter quelque chose aux titres néo-classiques de M.Z. ? C’est à ces épineuses interrogations que nous allons répondre, amis lecteurs dans cette chronique.

M.Z. explose les standards des shampoings deux-en-un en proposant un enregistrement public complet et dense que l’on peut subdiviser en trois parties :

- Tout d’abord, la formation met en lumière la qualité des titres de son dernier album en date totalement sur-représenté sur ce disque. En effet pas moins de six titres sont issus de Nostalgic Heroes et personne ne devrait s’en plaindre tant les compositions retenues semblent s’imposer naturellement. Les interprétations live du dernier album en date sont magnifiques : Rising to the throne, l’épico-onirique Last of A long line (rappellez vous fidèles d’Heavylaw, votre serviteur avait choisi ce titre dans son blind Test 2007) ou encore l’hypnotique Before the Sun goes down (merveille des merveilles). Les transpositions mettent en avant la luminosité de tels morceaux et la qualité de leur exécution. Les musiciens sont aussi affûtés que Mister T rentrant d’un stage de Gym tonique avec Véronique et Davina : Le chant de JJ Fanciulloti est brillant dans une veine de Mats Leven/Mark Boals (exceptionnel sur ses titres comme sur les reprises, ah cette prestation sur Crash and Burn!!), quant au guitariste Zan Dang il est éblouissant ce jeune homme !!!Enfin la section rythmique n’est pas en reste, puisque la tracklist nous fait la surprise de reprendre le solo de basse Polytheist, toujours de Nostalgic Heroes. Ce morceau de Markus Fortunato est très bien maîtrisé, il rappelle la réussite d’un Ark Storm en aérant le concert à mi parcours. Le prochain album prévoit d’ailleurs de réitérer l’expérience, avec un titre Law Tarantella puissant d’évocation. J’en salive d’avance.

- Le deuxième point caractéristique de ce live est la place non négligeable accordées à certaines des influences du groupe : 6 morceaux sont en effet des reprises ou des adaptations. Ce second volet du disque fait la part belle à l’œuvre d’Yngwie Malmsteen, virtuose iconoclaste de la musique néoclassique. Les Français ne pouvaient pas ne pas rendre hommage à la carrière du suédois, influence majeure et tutélaire du groupe qui s’est d’ailleurs mué récemment en tribute band du Suédois, le M.Z’s shining Force pour une série de concerts. Les trois reprises du maestro sont excellentes, je préfère même leur dynamique Crash and Burn à l’original sur The Seven Sign. Les relectures de Liar et de You don’t remember, I'll never forget sont plus fidèles, classiques intemporels du pavé Trilogy (1986). Le panorama des reprises  est complété par un The Show must go on Queenien  moins exalté cependant et une adaptation électrique très réussie  deBeethoven (Pathetic sonata). Enfin, le dernier titre est une relecture  studio de This is Halloween de Danny Elfmann. Ce morceau surprend à l’écoute par son univers échevelé et burtonien mais il ne dénote pas dans ce parcours d’hommages en clin d’œil que délivre le groupe. Intéressant et courageux, cette grande place laissée aux reprises laissent seulement un regret : l’auditeur néophyte de M.Z. aurait souhaité plus de titres de leur propre répertoire.

- La rétrospective bienvenue du passé de la formation est en effet bien maigre et rassemble seulement deux titres studios, en fin d’album. Romantic (2005) est ainsi le seul ancien opus mis en valeur avec trois titres (Pathetic Sonata, Storm on Ocean et Sanctus benedictus)Pourquoi ne sont ils pas enregistré en live ? ça rappelle le live de Kamelot, The Expédition, excellent au demeurant mais qui se concluait par trois titres studio. On ne peut qu’appréhender ces titres que comme des bonus alors qu’ils développent des ambiances, des atmosphères, des sonorités différentes (Storm on the ocean est une petite perle de mélodie  tandis que Sanctus Benedictus s’impose par sa grandeur néo grégorienne) Ce court passage antérieur à Nostalgic Heroes est bien sympathique mais une nouvelle fois bien trop court.

Enfin, si la réalisation globale de Live 2008  est d’excellente facture, l’ambiance du public reste assez discrète comme les interventions du groupe. On présuppose l’atmosphère feutrée d’une salle moyenne mais le public n’a pas su souligner, emporter, magnifier les morceaux. Ce  point est essentiel pour un album live et sera donc le plus grand regret de cet album, excellent au demeurant.

Le Live 2008 de M.Z. est un best of réussi qui révèle les capacités de transposition scénique d’une musique technique et chaleureuse. Des reprises très diverses apportent un intérêt supplémentaire et particulier à cet album qui s’impose en magnifique carte de visite du groupe.

0 Comments 12 octobre 2009
Whysy

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