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Europe nous sort un live double CD pour son 30ème anniversaire ; et débute le concert au Sweden Rock par trois titres issus du dernier album, « Riches to Rags ».
La production est plutôt bonne, voire très bonne, le public est présent,mais curieusement certains instruments sont assez peu mis en avant voire carrément assourdis. Ainsi, la rythmique assure en arrière-plan, les claviers à peine audibles hormis sur certains titres (Drink and a smile, Sign of the times), alors que voix et guitare(s) sont prédominants.

Malgré cela, cependant, cette nouvelle sortie des Suédois est très agréable à écouter. Le côté bluesy de leur dernier effort disparaît sur scène, absorbé par l'énergie rock que le groupe dégage. Joey Tempest, très en verve, survole son sujet, la voix plus grave, plus rock que sur les disques studios, John Norum assure ses parties de guitare avec une maîtrise assumée.
La bonne surprise est justement que tout le concert se tient, et que les titres du combo, quelle que soit la période, passent tous très bien ; le public réagissant avec plus d'enthousiasme sur les « hits » tels que « Superstitious », « Carrie », « Prisonners in Paradise »,
Les titres, justement, puisés dans toute la discographie des Scandinaves sont sublimés par leur passage en live, Joey Tempest usant de phrasés plus courts, montant moins dans les aigus sur les « ballades » ; d'ailleurs, ces dernières se révèlent tout aussi voire plus intéressantes avec un tempo rock, dans une interprétation moins poignante mais plus dynamique, à l'image d'un « Superstitious » enlevé, d'un « Open Your Heart » presque acoustique étrangement ponctué d' « Oh, Johnny Boy », d'un « Girl from Lebanon » sur lequel éclate tout le talent de John Norum, ou d'un « Carrie » où l'assistance reprend en choeur les paroles.
Cependant, tous les albums ne sont pas traités avec les mêmes égards, Start from the Dark étant le parent pauvre, avec le seul titre éponyme présent.

Côté négatif, le choix des titres laisse quelque peu à désirer. Avec une telle carrière, et neuf albums à leur actif, il est certain qu'il n'y a pas de place pour tous les morceaux sur un live de 28 titres. Mais, quand même ! Pas de Cherokee ? Pas de Halfway to Heaven ? Pas de Wake up Call ?
Alors, c'est vrai, le groupe nous gratifie de deux reprises, plutôt pas mal,  Jailbreak avec Mr Scott Gorham himself, et Lights Out avec Michael Schenker. Mais était-ce vraiment indispensable ?
Pour ma part, j'aurais largement préféré un Cherokee bien musclé, assorti d'un Talk to Me pêchu...

Reste le plaisir évident qu'à la bande à jouer ensemble, la complicité de Joey Tempest et John Norum, la cohésion qui émane de l’enchaînement des morceaux dont aucun ne fait tâche. L'un des rares qui dénote un peu, The Beast, dont l'intro orientale angoissante est très inhabituelle pour un groupe œuvrant dans un tel style musical, a de quoi surprendre l'auditeur par sa férocité.
A noter, parmi les titres rarement entendus Paradize Bay, tiré du premier album.
En bonus, Ian Haughland nous gratifie d'un solo de batterie assez amusant, mené « au pas de charge » ; il s'agit du seul instrumental de ce Live.

Serait-on en présence de la compilation définitive, so far, résumant la carrière de ces Suédois qui ont su se bonifier avec le temps ? J'aurais pu répondre « Oui ! » tant ce live me plaît, s'il n'y avait plusieurs morceaux majeurs manquants, et quelques dispensables présents.


Si vous ne connaissez pas Europe, en dehors de l'ultra célèbre The Final Countdown ; si vous ne connaissez que la première ère du groupe, celle d'avant les années 2000 ; si vous cherchez un bon live représentatif de ce dont sont capables les Suédois , alors ce Europe – Live At Sweden Rock est pour vous !

0 Comments 23 janvier 2014
Whysy

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