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Eden, UNSU, Mindcrimes sont surement des titres d'albums qui vous rappellent peut-être vaguement quelque chose ? Des albums qui s'emballent compulsivement dans la célérité et la puissance au service du genre extrême. Et quelle fierté de découvrir que ces hyper-productions sont issus de l'hexagone ! Cocorico ! Des Français se sont fait petit à petit de la place dans l'univers de la musique, en imposant leur marque et en devenant une référence du Métal Moderne. Ces précurseurs reviennent cette année pour délivrer une fois encore une nouvelle offrande. Locust confirmera-t-il le statut du groupe en poussant la formation dans les lauriers ?

Pour couper court aux discussions, je pense que Locust fait partie de la classe des albums qui ne vont pas chercher leurs auditorats et qui restent distants. En effet, à cause de son effroyable imperméabilité, son homogénéité et du manque d'idées sur la construction musicale, en plus clair Lyzanxia semble essoufflé sur cet opus. Aux vues du résultat, c'est à se demander ce qui a barré la route aux musiciens ? C'est comme si on avait trop pressé sur leur sens artistique et qu'avec une paille on avait tout sucé jusqu'à la moelle pour n'en laisser aucun résidus. Du coup, les Angevins passent pour des jeunes inexpérimentés pleins de fougue, n'arrivant pas à canaliser cette énergie dans de redoutables chansons à la capacité d'emprise fulgurante.
On ne peut pas dire que ça ne groove pas, et au contraire c'est grâce à ses structures alambiquées sur certains riffs de guitares et aux refrains balancés au rythme d'une césure vocale intéressante ("Prime Thrill") que Lyzanxia se démarque. Néanmoins, beaucoup de choses ont été reprises sur les autres projets de Potvin comme One-Way Mirror pour le coté groovy, ou par des groupes du même milieu musical comme Mnemic pour les aspects déchainés.

Avec Locust ça bastonne sec, la batterie joue le jeu de la polyrythmie, les cordes n'arrêtent pas de se faire remarquer au travers de riffs, soli ou leads en tout genre ("Tommorow Died"). C'est bien joli, mais l'accent n'a pas été assez apporté sur le coté catchy des musiques. En plus net, cet album, glisse, dévale les notes à une vitesse incroyable mais se laisse oublier aussi tôt car il n'y a pas d'accroche sur les chansons, ni l'ombre d'un refrain restant en tête alors qu'on ne l'avait pas invité à y rester. Le groupe semble s'être mis hors sujet suite à un manque de réflexion et de recul mélodique. La sanction est donc sans appel, la maturité dont le combo faisait preuve auparavant s'est évaporé et la structure trop "simpliste" n'attire ni l'oreille ni l'esprit sur un terrain propice aux découvertes. L'évidence tombe comme le couperet, il n'y aura malheureusement aucune surprises quant au reste.

Locust souffre tellement de son uniformité que chaque morceau se confond avec son précédent et son suivant. Le groupe provoquera très peu de sursauts car ils nous plongent littéralement dans la torpeur. Cependant, "Parasitic Growth" dénotera par son tempo ralenti et une structure plus lourde, " The Clamp " par son riff à la fois compulsif et hypnotisant, son refrain prenant et ses sonorités électroniques. Le reste c'est du quasi remplissage. Désolé d'être si restrictif et dire ça froidement mais les faits sont là, les musiciens n'ont pas su retenir mon attention ni même susciter une envie de me replonger dans la tracklist pourtant si bien étoffée. Avec tant de titres, on aurait pu s'attendre à énormément de belles promesses, mais mis à part une technique indémontable rien ne transparait si ce n'est l'ennui.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 21 mai 2010
Whysy

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