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Holà ! Si je me présente à vous de la sorte c’est que j’ai à vous parler d’un groupe qui nous vient de là où ça sent le soleil : Espagne. Mais ces derniers ont choisi un nom un peu plus enneigé que leur pays, le nom d’Avalanch. Le groupe est déjà formé depuis 1988 où il avait vu le jour sous le nom de Speed Demons, ce qui en dit déjà beaucoup sur les ambitions musicales. Mais depuis ces temps ancestraux, le groupe a fait peau neuve et a expulsé nombre de ces membres de base dont certains ont formé le groupe Warcry.
Le groupe en est déjà à son 6ème album. C’est sur Los Poetas Han Muerto qu’Avalanch va pouvoir expérimenter son nouveau line up. En effet, seul le bassiste et le guitariste Alberto Rionda sont présents dans le groupe depuis 1993, les autres sont de nouveaux arrivants.

Amuse-gueule préliminaire, une sublime pochette qui nous touche par sa sensualité. Rien d’étonnant, il s’agit d’un dessin du grand Luis Royo avec un style toujours assez dénudé. Le titre suggère également un bon album puisqu’on évite déjà les histoires de « Mighty Warrior Under The Burning Sun ».

Alberto Rionda semble trouver les mots justes pour parler de sa manière de composer, « el fin de una letra es la intención de transmitir un sentimiento ». Et bien des sentiments, des idées, des expériences en veux-tu en voilà :
Quoi de mieux qu’une chanson romantique telle Lucero, pour exprimer tout cela, le tout est emmené avec sensibilité, les notes émanant de la guitare sont choisies avec soin et ce, de manière plutôt originale. A cela on ajoute un chanteur, que dis-je, une voix en laquelle s’incarne les sentiments que Lucero contient. Le solo de guitare fait preuve de feeling, de technique, et d’originalité. Soit un sans faute pour Lucero. Le chant pratiqué dans la langue maternelle aide sans doute à trouver les mots justes, et font de cette première piste une poésie musicale.
S’ensuit une compo plus heavy, aux couplets pesants et au refrain puissant et entêtant. Les lignes de chants dégagent une sensibilité rare. Cien Veces connaît un break très original, inspiré d’un univers extra-mettalien que je ne saurais identifier, mais le tout est réussi et confère intelligence à la composition.

Nino est un parfait recueil de tendresse sur un thème particulièrement émouvant à savoir les enfants orphelins qui se trouvent sans protection. Le tout est orchestré de manière magistrale, des paroles inspirant la tendresse « Prend ma main que je te guide… », un break au piano achève de nous convaincre du pas fait avec cette chanson. Des paroles bien écrites parfaitement en phase avec une musique riche et recherchée, près de huit minutes désertées par le spectre de l’ennui.
Jamas dénonce les manipulations de la presse qui donnent l’image du monde qu’elle veut. Cette chanson est une affirmation de ses propres rêves et idées qu’il faut défendre. Le tout est orchestré à coup de riff heavy très mélodique, cette composition bien qu’originale n’arrive pas au niveau d’un Nino, d’un Lucero ou bien d’autres pistes que je vais évoquer plus loin.
Alborada, soit une des plus belles ballades qu’il m’ait était donné d’entendre. Emmenée par le charme du piano et de la voix exceptionnelle de Ramon, cette chanson est gorgée de feeling et ne manquera pas d’émouvoir aux larmes les plus sensibles. Alberto s’est inspiré pour cela d’une véritable histoire d’amour, c’est pourquoi le thème lui tient particulièrement à cœur et ne l’a mis sur cet album seulement parce qu’il est merveilleusement interprété.

Vous commencez à entrevoir la portée de cet album où chaque piste est un monde à lui seul mais qui reste maintenu par le fil rouge, le son Avalanch qui fait la cohérence de cet album. L’album se poursuit donc avec des compositions bien écrites et musicalement impeccables. Le groupe ira même lorgner magnifiquement sur des tempos plus speed avec des compositions comme Del Cielo a La Tierra, puissant, convaincant ou on entreverra même la voix du grand Andre Matos lors du refrain. Les frissons nous parcourent sans merci et on exulte de bonheur. On s’empresse de lire les paroles mises en scène de manière impériale. Le groupe retournera dans ces tempos plus speedés avec Madre Tierra qui est vraiment un chef d’œuvre, véritable ode à mère nature qui nous prodigue la vie, et se moque d’être reconnu par ses enfants. Mais Alberto n’est pas comme les autres et lui rend ici hommage de la plus belle manière. Il viendra enrichir sa musique d’influences arabisantes qui donneront un ton chatoyant à cette composition.
J’en arrive au self titled, Los Poetas Han Muerto, où une fois de plus Avalanch compose une petite merveille, hommage cette fois aux artistes et à la culture qui se désagrège par nos pratiques. Alberto considère ses artistes comme des âmes pures et leurs rend hommage ici par des mélodies recherchées, un chant infaillible.

L’album s’achève sur une power ballade dédiée aux anciens à qui on doit le respect selon Alberto car c’est d’eux qu’on hérite la terre. Donc une fois de plus, des paroles intelligentes pratiquées avec conviction et puissance. Le piano ouvre le tout avec brio, avant l’entrée des autres musiciens qui nous livrent ici encore une très bonne chanson, emplie de feeling comme en témoigne le magnifique solo. On ne pouvait rêver mieux pour achever cet album.

Vous l’aurez compris, Avalanch nous offre ici un recueil de poésie, d’émotions, composé avec intelligence et originalité aussi bien au niveau de l’instrumentation que des paroles qui sont évidemment complémentaires. Cet album fût une révélation pour moi et m’a incité à découvrir le métal hispanique car il serait bien bête de laisser passer de si beaux albums. Les chansons sont toujours interprétées avec conviction et c’est sans doute grâce à leur texte, il est bien plus facile de sentir sa propre mélancolie, ou nostalgie aux égards d’une de ses histoires d’amour ou des blessures du monde que de se mettre dans la peau d’un Mighty Warrior chasseur de dragons. Une claque qui servira peut-être de leçon

Dreamer

0 Comments 30 mars 2006
Whysy

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