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Lost In Violence est le premier effort des danois d’Essence qui sort chez Ultimhate Records en ce début d’année. Difficile, à regarder ces quatre petits jeunes poser pour la photo, de croire que le quatuor batave est capable de produire un album de Thrash digne des professionnels les plus aguerris. Et pourtant, c’est ce qui s’est produit avec le bien nommé Lost In Violence qui démarre sous de bonnes augures la carrière d’Essence.

Après un courte entrée en matière grâce à au titre d’introduction “Allegiance”, Essence prend le taureau par les cornes et attaque énergiquement avec “Unlimited Chaos”. Ce morceau, très dynamique et rentre-dedans, donne le ton de l’album tout entier. Porté par une mélodie râpeuse (rien à voir avec le rap) et un refrain rentre-dedans, “Unlimited Chaos” est une chouette entrée en matière. Essence tient une formule qui fonctionne et n’entend pas la lâcher... Ainsi tout Lost In Violence se construit autour de titres rapides et vifs. Seul “Oblivion” au milieu de l’opus permet à l’auditoire et aux musiciens de reprendre leur souffle. Minuscule îlot de calme au milieu de cet océan de Thrash déchaîné, “Oblivion” apparait au bon moment et permet à Lost In Violence de repartir de plus belle. Parce que le moins qu’on puisse dire c’est que Essence déploie tellement d’énergie à la tâche qu’il en viendrait presque à nous épuiser. Dans le bon sens du terme toutefois.

Lost In Violence est donc un album nerveux et rugueux. Mais Essence est aussi capable de proposer des morceaux plus complexes qui ne se basent pas uniquement sur la vitesse et le déchaînement des instruments. Par exemple, “Blood Culture” démarre avec une intro plus calme qui, petit à petit, prend de l’ampleur. On est bien loin du Thrash pur et dur. De la même façon, le titre éponyme propose un pont en milieu de chanson qui complexifie et grandit la structure du morceau. Mais ces moments éphémères servent surtout de tremplins à la musique pour repartir. En effet, Lost In Violence ne s'éternise pas dans la subtilité et redémarre ensuite avec toute la furie nécessaire pour terminer l’album.

Lasse Skov, qui officie aussi à la guitare, possède une voix rauque qui sied particulièrement bien à la musique. Son timbre éraillé, qui semble ne tenir tout au long de l’album que par l’opération de Saint Philly Byrne, aide à donner à l’album son côté brut, élevé à l’huile de vidange, authentique en quelque sorte. Rapide et incisif, le chant complète la musique jusqu’à la rendre plus violente. Il est, cependant, un peu horripilant par moments. En fait c’est assez variable : quelques fois Lasse Skov semble tout à fait coller à la musique et d’autres fois pas du tout. Sur “Pestilence” par exemple, le chant sur le refrain est un peu bizarre (mais ça vient aussi des “pestilence” scandés en choeur qui noie un peu la musique), effacé et surtout pas à son meilleur niveau.

Essence fait aussi la part belle aux instruments qui se taillent la part du lion dans l’album. Chaque titre propose sa dose de belles rythmiques et des soli inspirés juste comme il faut. “Blood Culture” est un morceau très vivant et assez varié qui tranche avec le reste de l’album. “Shades of Black” qui succède à l’instrumental “Oblivion” est plus classique mais fait toujours son petit effet grâce à des mélodies bien travaillées. La basse qui elle aussi fait des apparitions remarquées : elle rend notamment certains passages encore plus intéressants. La batterie, quant à elle, martèle tous les titres avec vigueur et détermination. Elle est toutefois un peu mécanique et répétitive sur certains titres.

Parce qu’ils ne varient pas assez le rythme, les musiciens d’Essence proposent un disque très homogène sans grandes surprises. Cependant, il faut plusieurs écoutes pour vraiment cerner toute l’ampleur de Lost in Violence parce qu’à part le premier titre qui sort du lot immédiatement, c’est un peu dur de retenir quelque chose tout de suite. Néanmoins, la rapidité d'exécution et le plaisir d’écoute compensent à peu près cette absence de variations. Pour un premier album, les jeunes hollandais s’en sortent avec les honneurs et il convient d’applaudir leur effort.

Lost In Violence remplit donc la plupart de ses promesses. C’est suffisamment bourrin et rapide pour combler les amateurs du genre mais les néophytes qui passaient par là et qui voudraient élargir leurs horizons devraient aussi trouver leur bonheur. Essence a produit un disque efficace et dynamique dont le ton moderne (mais pas trop) dont vous pouvez sans souci remplir vite votre lecteur CD. Et je vous assure que ça va carburer !

Nola

0 Comments 06 avril 2011
Whysy

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