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Le phénix renait de ses cendres… ou presque. Si cet adage est valable pour les choses qui ont bien fini d’exister, il ne demeure pas moins vrai pour le cas de The Unguided. En effet, Sonic Syndicate a quelque peu contribué à faire apparaitre cette formation dans l’univers metallistique. Les frères Sjunnensson et Roland Johansson ont claqué la porte de Sonic Syndicate pour venir fonder The Unguided en collaboration avec Henric Carlsson et Richard Schill. Et depuis, on peut aisément dire que le combo délivre des albums assez constants et dispensent une adroite synthèse du death mélodique/metalcore. En tout cas, les deux albums précédents démontraient cette capacité inventive qu’ont nos Suédois pour délivrer une frénésie dans un univers musical moins tranché.

Lust and Loathing succède donc à Fragile Immortality, et cette fois-ci la couleur prédominante de la cover est le vert. L’artwork reste dans la veine épique héroic-fantasy avec des personnages imposants très musculeux. C’est cliché mais ça reste dans l’idée. Au niveau musical, les musiciens continuent à accoucher de mélodies qui prennent naissance au cœur du synthé et sur lesquelles sont brodées des parties plus enragées de death mélodiques. « Phobos Grip » par exemple donnera le ton de ce qu’est la musique de The Unguided : une intro qui démarre relativement calmement aussitôt suivie d’une montée soudaine en puissance grâce au harsh vocals de Richard Sjunnensson et des guitares possédées diabolisées par une batterie en transe. Si on prend « Operation E.A.E. » ou « Black Eye Angel » on retrouve exactement la même formule ! Ces chansons sont de formidables brûlots de death mélodiques et soutiennent confortablement la structure musicale et des morceaux comme « Boneyard » permettent de se dégager les oreilles l’espace d’un moment.

Bien que téléphonée, la recette de The Unguided est efficace et fait mouche grâce à des talents notables. D’abord, Roland Johansson possède une voix vraiment douce et chaleureuse qui tempère radicalement les growls poussés le long de l’album. Il déploie avec une facilité déconcertante le soupçon de mélancolie qui ne laisse pas de marbre. La coexistence des deux types de chants permet d’établir un équilibre qui relance l’intérêt et empêche à l’auditeur de s’engouffrer dans une persistance musicale monotone. En outre, les passages ultra mélodiques sont emprunts d’une réelle inventivité et chaque riff reste en tête (« Boneyard », « Hearseeker », « Enraged »). Les soli de guitares impactent aussi l’auditeur de manière significative. Pourquoi chercher plus loin ? La musique vient nous cueillir avec le plus simple des apparats, alors ne lui refusons pas l’accès.

Lust and Loathing brille donc par ses arrangements d’une versatilité hétérogène sur les différentes composantes musicales et par les talents de ses protagonistes. Or, il est quand même important de noter les points qui viennent légèrement abaisser la qualité comme certaines paroles un peu trop candides comme sur « Enraged ». Par ailleurs, on remarquera quelques volontés d’étirer le spectre musical avec quelques tentatives comme sur « King of Clubs » avec un passage dubstep qui n’est pas une mauvaise idée en soi mais qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.  Et en définitive, on trouvera qu’au regard des autres opus, il manque un peu de couilles cette fois-ci.

Néanmoins, Lust and Loathing reste un album agréable à écouter et qui parvient à faire le travail malgré une longueur un peu trop réduite.  Certes, on aurait quand même apprécié une ou deux chansons supplémentaires au sein de la tracklist. Ceci dit, les musiciens envoient le bois quand il faut, la corde de la sensibilité est indéniablement touchée sur « Heartseeker » ou « Hate (and Other Triumphs) ». Alors ne boudons pas le plaisir malgré cette qualité qui baisse un poil de manière générale.

0 Comments 22 février 2016
Whysy

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