Le Canada, Terre Glacée où cohabitent des millions de bûcherons et trappeurs de caribous. Le seul Pays qui se lève et brûle des voitures, saccage les magasins, lorsqu'une transaction d'un joueur de Hockey s'est faite sans leur consentement. Le Pays qui ouvre à grand bras la culture métallique et qui accueille des groupes que vous ne verrez peut-être plus jamais dans votre chère et belle république...le Canada c'est aussi les Folleries.com, les Têtes à Claques, mais c'est également Garou, Isabelle Boulay, Natasha St-Pier, Roune, bref du Canada, vous en mangez au pti'dej, au déjeuner et au souper.

C'est à mon tour de manger du Canadien (j'en mange peut-être pas assez), et plus précisément, une toute jeune formation de heavy/sympho/mélancolique à teinture progressive. Le groupe s'était déjà fait remarquer avec leur première démo sortie en 2005. Le tout manquait pas mal de convictions, mais on sentait le génie créatif qui hantait l'esprit de ces Ontariens. Trois ans plus tard, ils viennent bousculer l'ordre des choses en nous proposant leur tout premier album Lux Aeterna. Sans vous mentir, je me suis pris une bien belle petite claque. Le groupe nous plombe les oreilles d'arrangements symphoniques de toute beauté le tout agrémenté de paroles qui te prennent aux tripes.

Musicalement, difficile d'associer Gates of Winter à une autre formation. On pourrait parler de progéniture de Karelia, qui à mon sens, est le groupe dont ils se rapprochent le plus d'un point de vue atmosphérique.. Je caractériserais bien leur musique comme de la "Poésie Symphonique". Le chant est un medley de chant clair et de chant rauque, qui donne plus de profondeurs à des titres comme Burning Kingdom II - Heavenly Insurgence ou Winterflight.
J'apprécie également l'insertion de mandoline (je pense que c'est ça) dans le titre qui ouvre l'album, cela donne une petite touche d'exotisme qui est toujours bonne à prendre! Le côté symphonique est pas mal présent tout le long de l'album et renforce cette poésie parfois malsaine. L'esprit tantôt électronique, tantôt speed, tantôt power, tantôt atmo, fait de cet album, un panache assez bien réussi de ce que l'on peut trouver sur le marché.

Après 49mn, le génie créatif des Ontariens n'est plus à démontrer, cependant, l'album est autoproduit, et quelques faiblesses au niveau de la production se font parfois ressentir. Notamment sur la concordance de certains instruments avec le chant qui au final donne un truc pas mal brouillon. Heureusement pour nous, cela n'est pas trop récurrent. Mais un vrai producteur, histoire d'aiguiller la jeune formation, n'aurait pas été du luxe. Mais c'est en se mouchant que l'on devient moucheron!

Niveau compos, j'ai vraiment accroché sur Gates of Winter, Winter Flight, Burning Kingdom II qui sont des titres qui reflètent bien l'esprit du groupe. Il y a également Burning Kingdom I - A Dark Affliction et son chant féminin très oriental. From The Flesh est le titre le plus sombre et glauque. Malgré son rythme power, il nous montre une nouvelle image du groupe qui n'était pas très présente sur les autres titres. Difficile donc de donner un seul et même style pour le groupe tant l'album est varié. Il suffit de l'écouter pour vous en faire une idée.

Au final, je suis conquis, difficile de rester insensible à cette musique qui vient te chercher là où tu n'y t'attends pas. Ma note justifie largement la qualité de l'album et de ce qui peut en ressortir. De plus, cet album est en téléchargement libre et gratuit (en utilisant ce Torrent), il n'y a donc aucune excuse pour que vous n'y jetiez pas une oreille. Assurément un album coup de coeur. Un grand album, qui assure de  bonnes choses pour la suite! Duck