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Nouvel album pour les français de Sidilarsen, qui sont connus pour leur mélange des genres. Déjà «Une nuit pour sept jours» était bon, ce qui suffit déjà à susciter une certaine attente : 3 ans, avant d'obtenir «Machine Rouge» à la pochette sobre mais réussie. On va espérer que ce soit la même chose pour l'album.

Pour être honnête, je suis certaine que Sidilarsen ne plaira pas à tous et que, pour apprécier la musique à sa juste valeur, il faut un certain degré d'ouverture d'esprit, c'est indéniable. En effet, les français ne se contentent pas d'un genre, ils en mixent plein à la fois. Ils font tenir dans «Machine Rouge» du neo metal, de l'electro, du rock, des textes rapés, bref, toute une ribambelle d'éléments qui demanderont à certains un temps d'intégration pour apprécier. Sauf qu'une fois que c'est fait, on peut pleinement profiter de ce nouvel album.

«Le meilleur est à venir» ouvre l'opus efficacement, et croise bien les genres. En fait, ce morceau peut déjà donner une petite idée de ce que la musique des Sidilarsen donne : un mélange d'efficacité, de complexité, de simplicité, des genres qui semblent éloignés qui, ici, cohabitent parfaitement. Et le nom de la piste est tout à fait justifiée, car la suite est tout aussi bonne.
Bon, bien sûr, il va falloir aimer le chant en français (même s'il y a un peu d'anglais sur «Back to Basics» et sur le refrain de «Fantasia», mais juste un chouïa), et la dualité entre Didou et sa voix grave, parfois rapée, et Viber qui assure bien lui aussi.

On retrouve également quelques guests sur l'opus. La chanteuse Frédérika fait une apparition sur «Back to Basics» et «Samira», et si la voix de cette dernière est plutôt jolie, elle reste assez commune et ne marquera pas des masses. De ce fait, on remarquera plus l'intervention de Mouss & Hakim sur «Offensifs», qui, d'ailleurs, colle parfaitement au titre, un mélange entre hip-hop et rock/metal dont la diversité ne fait que renforcer la bonne structure et composition du titre, l'un des meilleurs. «Densité» sera accompagnée par Soufiane Djaffer qui pose quelques lignes de chant en arabe, un choix plaisant car ce-dernier possède une belle voix.

L'originalité est donc une qualité qui prime chez Sidilarsen, et cela se ressent bien. Et tant mieux, car les toulousains se démarquent réellement de tout courant musical en proposant un cocktail assez unique où se côtoient les genres, sans empiéter l'un sur l'autre. De plus, la production aux petits oignons aide vraiment à ressortir la diversité dont «Machine Rouge» est imprégnée. Mais on sera moins convaincu sur quelques titres où le mélange prend un peu moins : «A ton ego», malgré les paroles travaillées (comme dans le reste de l'album d'ailleurs), est une ballade assez gnangnan et sans grand intérêt, de même qu'«Absolu» est assez ennuyeuse, manquant d'énergie. Dommage, cela tranche avec un «Fantasia» de grande envergure, car le reste de l'album est excellent.
«Fantasia» est la meilleure, Didou excellant véritablement, et le refrain ne fait qu'accentuer cette superbe atmosphère, avec une guitare lourde en fond.

Sidilarsen ne se contente pas de faire une musique qui sur la forme est intéressante, elle l'est aussi sur le fond. Les idées sont là, bien travaillées et cohérentes, toutes les ficelles reliées entre elles, et permettent de créer une certaine ambiance qui, au fur et à mesure, se déconstruit et se reconstruit sans troubler. Homogène dans la qualité, on sent le désir des français de vouloir se démarquer, et en même temps de conserver une sincérité dans leur musique. Ces points-là font pencher la balance très positivement.

Une très bonne note est donc totalement justifiée, à la hauteur du talent des toulousains. Si l'on excepte deux titres moins bons et de temps à autre des moments moins marquants, «Machine Rouge» est extrêmement solide et rodé. Ne reste plus qu'à voir ce que Sidilarsen va nous offrir sur scène avec ça.

0 Comments 25 octobre 2011
Whysy

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