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On ramène souvent l'Italie à un simple nid enfantant pléthores de Rhapsody en couche-culotte, ayant malgré elle crée le genre sujet à raillerie que le "speed italien". Et pourtant, dieu sait qu'il n'y a pas que ça dans ce drôle de pays en forme de botte. Pour preuve, Overmaster, le groupe qui nous intéresse aujourd'hui est une jeune formation nous venant tout droit d'Italie qui, après 4 ans  d'existence et une signature chez "Cruz del Sur Music" présente son premier album "Madness of War", œuvre tantôt heavy, tantôt speed, mais lorgnant nettement plus du côté "guerrier" que du côté "dragon", si cela peut vous aider à vous faire un idée.

Overmaster nous propose donc un heavy costaud, regorgeant de mélodies diverses, porté par un chanteur de haut niveau, pouvant rappeler Tobias Sammet par moment mais disposant globalement d'un timbre plus écorché, collant parfaitement aux missiles incendiaires que cette galette nous envoie une heure durant. Car, si le groupe s'octroie une pause avec la longue ballade Nameless Hero (presque 7 minutes, et le plus long morceau de l'album), relativement classique mais bien exécutée, remplissant bien son cahier des charges avec des couplets calmes couplés à des guitares acoustiques, un refrain mélancolique rétablissant le courant du côté des six-cordes et un solo sonnant comme un instant de bravoure, le reste de la livraison se résume en quelques mots : riffs de bucherons, rythmes effrénés et une certaine efficacité, à défaut d'avoir l'originalité.

En effet, on ne peut pas vraiment dire qu'Overmaster invente ici la poudre, mais le travail reste de très bonne facture, à l'image de l'intro, étonnamment sobre et poignante, proche d'une musique de film, nous plongeant immédiatement dans le bain, transformant votre lieu d'écoute en champ de bataille, et vous laissant le choix de l'interprétation. Moi j'y ai vu un immense navire...

Et bien sûr, le premier morceau, Marble King arrive toutes voiles sorties, comportant tous les passages obligés de la tuerie "speed guerrier" et ouvrant donc l'album avec panache. D'une longueur en moyenne assez consistante (tous autour des 5 minutes), les 10 morceaux de "Madness of War" se révèlent complets, riches, efficaces, et jouissent d'une très bonne enveloppe sonore, l'album n'étant jamais surproduit et sonnant juste, aspect remarquable pour un premier album. Globalement, l'heure est à la vélocité, même si, en plus de Nameless Hero, viennent s'ajouter Children of the Sand et Revolution World, mid-tempi lourds à souhait, montrant la relative adaptabilité des musiciens à ralentir la cadence et faire taire la double pédale l'instant de quelques morceaux.

Pour le reste, ça va à toutes berzingues, un peu trop, affichant au final une certaine homogénéité un peu trop prononcée, peu de morceaux n'arrivant à se démarquer en définitive de ses camarades. On pourra toujours remarquer Spartan Warriors, placé en deuxième position (sans l'intro) et venant donc truster les emplacements mémoires affectées aux morceau speed, laissant peu de place aux autres, même si on retiendra Jungle of Madness pour son début allègrement copié sur "Halloween" d'"Helloween" (et ce n'est pas exagéré, c'est pour ainsi dire la même entame, à la note près).

En définitive, cet album est difficile à juger. Foncièrement réussi, mais ne faisant preuve d'aucune originalité, il y a peu de chance qu'il fasse date dans l'Histoire. Ceci dit, ce serait bête de passer à côté, tant il est rare de nos jours de pouvoir mettre les mains et les oreilles) sur des albums sans titre réellement faible. En tout cas, pour un premier album, "Overmaster" peut être fier du travail réalisé, ne leur reste plus qu'à s'affirmer pour un prochain opus.


0 Comments 29 août 2010
Whysy

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