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Si Falkenbach n’a jamais réussi à émerger réellement de l’underground (et au vu de la qualité de ces albums, on est largement en droit de se demander pourquoi…) il a néanmoins réussi à générer un peu d’attention autour de lui en sortant à un faible intervalle de temps les excellents « Ok Nefna Tysbar Ty » et « Heralding – The Fireblade ». Les ayant découvert avec ce dernier, la musique de ce groupe a été pour moi un tel coup de cœur, m’ayant tant séduit et fait rêver que j’ai voulu savoir ce qu’il en était avant, bien avant, à la source….

Ecouter cet album, le second réalisé par le groupe, c’est ainsi remonter comme aux origines du monde lui-même, là où rien n’existait et où tout restait à faire… Cet album m’évoque une œuvre aux bases déjà remarquablement solides, et où pourtant, tout reste à construire…


A la sortie de cet album, en 1997, Vratyas Vakyas était seul à la tête de son projet. Un seul homme pour diriger le drakkar vers les horizons glorieux du viking metal, un seul homme pour écrire cette musique toujours saisissante et grandiose à chaque seconde… C’est vraiment impressionnant. L’homme à tout faire semble vivre son art si intensément, que, malgré les quelques défauts de jeunesse qui handicapent légèrement cette œuvre, l’ambiance est toujours réellement prenante, merveilleusement évocatrice.

Et malgré le côté immature de certaines compositions, notre islandais caché en Allemagne a déjà fait de notables progrès. Son chant clair est ainsi bien plus convaincant que sur le premier opus, et le son est devenu largement meilleur et plus clair, contribuant beaucoup au plaisir d’écoute. En dehors de cela, l’album, comme son successeur, n’est pas extrêmement long (une quarantaine de minutes) et comporte 6 pièces épiques dont les durées oscillent entre 5 et 9 minutes chacune.

En revanche, pour ceux qui ne jurent que sur « Ok Nefna Tysbar Ty », il va falloir se faire à l’idée que cet opus est quand même plus ancré dans le black metal que son successeur. Attention, point ici de batterie épileptique, de guitares crades et malsaines et de chant possédé, non, ici chaque morceau trouve son tempo dans le mid, plus adapté à retranscrire des ambiances comme celles-ci. Mais le son des guitares est légèrement moins propre que sur l’opus suivant (où l’acoustique se taillait une bonne part dans les compositions), et le chant black encore assez présent, selon les morceaux.


La force de cet album est que les compositions sont globalement assez variées : On retrouve une version « épurée » mais déjà génialissime du morceau « Heathen foray » du dernier album sorti, appelée ici « Heathenish foray », mais aussi un morceau instrumental de toute beauté, l’excellent et inquiétant « Baldurs tod », aux superbes mélodies de claviers. Ces morceaux sont contrebalancés par des pièces où le chant black est roi (« ..Where blood soon will be shed… ») ou encore des morceaux fièrement vikings, tout aussi excellents que ce que le groupe proposera sur les opus suivants (« ...When Gjallarhorn Will Sound... » et « Walhall », très certainement les meilleurs morceaux de l’album). On regrette l’absence d’un vrai groupe comme ce sera le cas par la suite, par contre. Le chant clair de Tyrann étant quand même meilleur que celui de Vratyas, et l’absence d’une vraie batterie faisant légèrement défaut.

Alors, le problème, c’est que la musique est toujours assez linéaire. Chaque morceau propose son univers propre et témoigne du bon niveau d’inspiration du grand Vratyas, mais au sein d’un seul morceau, les changements sont plutôt rares… En fait, quand le compositeur a une idée, il l’exploite à fond. Mais il est possible que certaines pièces, notamment le second morceau, gagneraient à être très légèrement raccourcies. Personnellement, cela ne me gène pas outre mesure, étant donné que ces longueurs permettent mieux de s’immerger dans l’ambiance, mais je reconnais que c’est parfois un peu trop, et que cela peut lasser !

En dehors de cela, la recette pratiquée est toujours la même, riffs heavy-blacks puissants et inspirés, batterie certes artificielle, mais efficace malgré tout, légères et savoureuses touches folkloriques, chœurs puissants et épiques, rares passages narrés pour soutenir les ambiances, et bien sûr cette atmosphère indescriptible qui rend la musique du groupe si authentique, si viking tout simplement et qui donne envie de revêtir son casque, de prendre son épée et de parcourir de longues étendues verdoyantes…


En conclusion, je dirais que cet album et son successeur peuvent être tout aussi recommandables pour découvrir le groupe, la discographie du groupe étant homogène en terme de qualité. Cet album est encore une fois un magnifique recueil de récits païens, mais il souffre encore de certains légers défauts, pour l’essentiel gommés sur l’opus suivant. Un mot sur le livret, particulièrement beau, plus soigné et original que de coutume, illustré par de très belles images collant à merveille à l’univers retranscrit. A tous ceux qui veulent découvrir le Viking Metal, ce « Magni Blandinn Ok Megintiri » reste de toute façon indispensable…

Gounouman

0 Comments 01 août 2006
Whysy

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