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Sur Heavylaw, on aime bien compléter des discographies de temps en temps, et l'anglaise Sarah Jezebel Deva n'échappera pas à la règle. Bon, les disques solos de la jeune femme sont encore en nombre limité. Après «A Sign of Sublime» et «The Corruption of Mercy», deux disques en deux ans, il fallait bien que notre amie britannique tienne la cadence. Bingo, on aura le droit en 2012 à «Malediction» qui n'est pas réellement un album à proprement parler, mais plutôt un EP, le temps de nous faire patienter pour l'opus à venir. Pas bête, la SJD. Alors donc qu'en est-il de «Malediction» ?

Pour commencer, il y a un point essentiel à aborder en parlant de cet EP : les guests. Dani Filth et Bjorn Strid viennent poser leur voix sur deux titres : «This is My Curse», l'opener, et «Lies Define Us», la seconde piste sur les trois morceaux présents. Leurs interventions sont plutôt judicieuses et apportent une bonne complémentarité vocale à Sarah, surtout sur le premier morceau, où Dani et Sarah peuvent se donner la réplique, voler la vedette à l'un et à l'autre à tour de rôle et chanter à l'unisson. Et ça fonctionne. Il y a ce petit quelque chose qui fait que leur utilisation, leurs lignes, tout cela est franchement une réussite. Alors serait-ce le secret de Sarah ? Devoir utiliser des guests pour briller ? Ce serait regrettable, d'autant plus que la belle semble déjà plus en forme vocalement parlant sur ce brûlot que sur «The Corruption of Mercy».

En effet, Sarah livre une prestation tout à fait digne. Elle n'a pas à rougir cette fois-ci, pas comme sur son affreuse reprise de «Zombie», qu'elle massacre littéralement (pour cela, veuillez vous référer à la chronique de «The Corruption of Mercy» par moi-même, merci). Mais elle ne rayonne pas tellement non plus. Ses lignes sont parfois trop banales, comme sur «When ''It'' Catches Up With You», qui n'est pas folichonne. En clair, le constat est bon mais sans plus, et il manque encore à madame Jezebel Deva LE petit quelque chose qui fera d'elle une déesse du metal. Elle a de bonnes idées, cependant, comme ce chant très varié, parfois plus aérien sur «This is My Curse». Un point qu'il faut creuser !

A ce propos, il faut bien avouer que «This is My Curse» est un titre de très bonne facture, dans le haut du panier de ce que la dame nous a composé, qui aurait pu être dans «A Sign of Sublime», mais dans le meilleur de cet album alors. L'osmose Dani / Sarah n'est pas le seul bon point du morceau : sa construction est tout aussi intelligente que les lignes de chant. Le titre table, à la fois, sur de l'atmosphère angoissante et de l'accrocheur, preuve en est avec des guitares qui peuvent, quand elles le souhaitent, nous asséner quelques excellents riffs. Mais parfois c'est le clavier qui reprend ses droits, pour contrebalancer, et là, c'est très bon une fois de plus. Voilà la formule qui marche, voilà ce que Sarah devrait faire dans l'avenir !

Car cet EP va en decrescendo. Alors qu'on tenait le bon bout sur «This is My Curse», «Lies Define Us» n'est pas mauvaise du tout mais moins intéressante, un peu plus banale dirons-nous. Mais elle reste tout de même très écoutable, disposant d'une mélodie plutôt mémorisable qui sera plaisante à entendre. Donc on reste toujours dans une certaine qualité, qualité qui s'évapore sur «When ''It'' Catches Up With You» qui ne décolle pas. Elle nous ennuie, et il est bien dommage de constater que cette fermeture d'EP ne soit pas plus convaincante, terminant l'écoute sur du négatif.

«Malediction» reste toutefois un essai convaincant et prometteur. Si Sarah continue à composer des titres à l'instar de «This is My Curse» alors l'album à venir pourrait promettre du bon. Pour le moment, on ne sera donc qu'à moitié séduit. Mais qui sait quelle surprise l'anglaise peut nous réserver ? A surveiller de très près, tout comme cet EP reste à écouter, ne serait-ce que pour se tenir au courant des travaux récents de Sarah Jezebel Deva.

0 Comments 15 octobre 2012
Whysy

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