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Retour en terres danoises un an après la sortie de Mulmets Viser pour retrouver les musiciens du groupe au nom imprononçable : Svartsot. Pour l’anecdote, et histoire de commencer cette chronique en beauté, Svartsot signifie “leischmaniose viscérale” en vieux danois, qui est en fait une maladie qui rend la peau du malade noire. Tout un programme. Si l’épidémiologie vous intéresse, vous pouvez toujours pousser plus avant les recherches par vous-mêmes parce que les quelques paragraphes qui vont suivre seront uniquement consacrés au pendant musical de ce charmant patronyme. Mettons donc de côté les jaunisses et les images peu ragoûtantes auxquelles elles renvoient et voyons ce que vaut le nouveau disque des danois intitulé Maledictus Eris.

Autant le nom du groupe peut sembler funeste, autant le musique qu’il propose repose sur des notes plus alertes. Pas vraiment plus joyeuses mais plus enlevées. Folk metal oblige : le côté sombre des chansons est contrebalancé par les envolées légères des flûtes, accordéons et autres mandolines. Il en découle des passages instrumentaux sympathiques et assez inspirés. Ainsi, passé un titre d’introduction inutile, “Gud Giv Det Varer Ved!” donne tout de suite le ton et lance les festivités avec entrain. Et malgré toutes les réticences que l’on peut avoir vis à vis d’un genre où se côtoient le pire et le meilleur, malgré toute la retenue dont on veut faire preuve, difficile de ne pas trouver Maledictus Eris et Svartsot attachants, voir réussis. Surtout que plusieurs titres viennent appuyer cette première impression : “Holdt Net Af En Tjorn” et “Om Jeg Lever Kveg” par exemple. Les danois parviennent à insuffler un peu d’air des grands espaces à leur musique et avec eux on respire à grands poumons et on écoute à grandes oreilles.

Seulement, ce Maledictus Eris est loin de safisfaire sur tous les domaines. En effet, les passages instrumentaux, durant lesquels l’auditeur est en mesure de prendre pleinement conscience de l’ambiance et de l’univers du groupe, sont noyés dans la masse et quand je dis la masse, je veux en fait parler du chant et la batterie qui ont tendance à prendre le pouvoir sur le reste. La batterie peut s’avérer assez irritante à force d’asséner violemment les mêmes rythmes (“Kunsten At Dø” et “Spigrene” qui finit avec un break sans intérêt) avec un son moyen. Quant au chant, on en vient carrément à penser que Svartsot gagnerait en s’en débarrasser définitivement. “Den Forgængelige Tro”, qui commence pourtant si bien, perd en intensité lorsque Thor Bager commence à pousser la chansonnette.

C’est bien simple le chant et les growls sont les points faibles de cet album. Thor Bager possède une voix rauque mais qui manque diablement de puissance mais surtout, et c’est beaucoup plus grave, de relief. Résultat, on se retrouve avec un chant monocorde, qui m’émeut pas. On s’en rend surtout compte sur “Spigrene” qui fait office de ballade sur Maledictus Eris. Alors que les musiciens adoucissent leurs accords et que la musique se veut plus émouvante, Le chanteur nous laisse complètement de glace, bien qu’il tente de mettre sa voix au diapason. En conséquence, le titre a la puissance d’un pétard mouillé et on se demande vraiment ce qu’il vient faire sur cet opus.

En gros, le nouvel album de Svartsot manque cruellement de profondeur. Tous les morceaux sont plus ou homogènes, et dans leur construction et dans leur durée. On regrette donc la présence de titres plus longs, plus étoffés qui auraient donné de la subtilité à Maledictus Eris. Et je ne parle pas de la pseudo-ballade “Spigrenne” qui est un bel exemple de chanson parfaitement dispensable mais bien d’un effort de construction, de montée en puissance, de fluidité enfin, qui font défaut tout au long de l’écoute. Ainsi, l’opus se termine “Og Landet Ligger Så Øde Hen” mais rien ne la distingue vraiment du reste du disque. Cette conclusion n’a pas l’air d’être plus importante que ça. C’est simple : on l’écoute et on l’oublie. Il manque l’envie de frapper fort, de trouver le bon rythme et cela risque de perdre l’album dans les méandres touffus du folk metal.

Au final Maleticdus Eris n’est pas mauvais, il est juste passable. Il reste quand même quelques titres efficaces et quelques mélodies qui font balancer les têtes doucement. L’ensemble, bien que bien trop semblable, s’écoute tout de même sans peine grâce aux passages instrumentaux. Tout n’est donc pas perdu ! Il faut travailler les petits défauts (et réviser ce chant bancal) et la prochaine fois le vrai plaisir d’écoute arrivera peut-être...

Nola

0 Comments 21 septembre 2011
Whysy

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