Heliantha est un groupe de metal symphonique progressif en provenance de Lille. Après quelques changements dans leur line-up, ils débarquent avec «Manea».

Malheureusement, la belle pochette cache un contenu un peu moins satisfaisant, qui passe notamment par des compositions ayant trop de mal à se distinguer. On se retrouve avec quelques bonnes idées, mais trop mal agencées pour convaincre …
Les titres sont trop déconstruits, et absolument pas accrocheurs. Le metal prog dans tous ses plus mauvais travers reproduits, à savoir longueurs, traînements et manque de respiration au sein de pistes qui s'étiiiirent longuement, parfois on en vient à se demander quelle en est la raison, et les bonnes idées (petites ambiances sympathiques dissimulées de temps à autre) sont trop camouflées derrière ce problème important de composition.

Tout n'est pas à jeter. «Demented Insanity» accroche un peu plus l'oreille, et nous expose de bonnes choses : le chant est plutôt bon, en dépit de quelques faiblesses, et, sur cette composition au moins, les français prouvent qu'ils savent où ils vont, avant de se perdre de temps à autre dans le labyrinthe, et ainsi, «Never Ending Search» mais surtout «Deceitful Memories» ne sont pas bonnes, trop enfoncées dans des clichés progressifs encore trop peu maîtrisés. Le manque de maturité se fait parfois un peu sentir, un point à corriger ...
De plus, si la ligne de chant est intéressante sur les titres, elle manque encore d'expression et donne le sentiment d'être trop linéaire, même si la voix d'Audrey n'est pas mauvaise du tout, assez maîtrisée (même si certains aigus paraissent difficiles).

Autre problème : la production ne rend absolument pas hommage à «Manea », bien au contraire, c'est le principal reproche. Il est difficile pour de jeunes groupes d'avoir un son à la hauteur, les moyens, etc. Mais ici, c'est insupportable, malheureusement, et cela devient le fardeau d'Heliantha : le son de la batterie est ignoble, et cela fait mal au crâne très rapidement …

Je pense qu'il n'est nul besoin de s'étendre plus longuement, une synthèse globale semble plus appropriée : du potentiel subsiste pour Heliantha (ils savent créer de belles ambiances, surtout grâce à un très bon clavier), et le côté progressif deviendra un atout une fois celui-ci maîtrisé. Mais la production et la faiblesse des compositions sont difficiles à corriger, et ainsi, le groupe français n'est encore pas au niveau suffisant pour pouvoir convaincre.
Du travail et de la persévérance sont ce que l'on souhaite pour Heliantha ! Plutôt que bon courage, souhaitons-leur bon travail, pour concrétiser pleinement tout leur potentiel !