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Cette année Andromeda fête les dix ans d’Extension Of The Wish, son premier opus. Depuis cette date, le groupe s’est forgé étape par étape un nom sur la scène progressive où la concurrence est pourtant rude. Avec The Immunity Zone, un album solide paru en 2008, une nouvelle étape avait été franchie, au niveau de la production ainsi que de la popularité et c’est fier de cette désormais longue expérience que le quintet nous propose aujourd’hui Manifest Tyranny, sa quatrième réalisation. Deux faits marquants concernent celle-ci : elle sera la dernière avec Fabian Gustavsson à basse, aujourd’hui remplacé par Linus ‘Mr. Gul’ Abrahamson, un ami de longue date. Ensuite, depuis son dernier album, le groupe a changé de label pour passer sous la bannière de Inner Wound Recordings.

L’album est, comme on en a maintenant l’habitude avec Andromeda, une œuvre engagée aux textes dénonciateurs sur toutes sortes de sujets tels que la guerre en Irak, la crise des banques, la corruption… On trouve ainsi à quelques moments clés des discours intégrés au fond sonore, un peu comme un certain Pain Of Salvation l'a déjà fait... Manifest Tyranny a donc la prétention de comporter des textes forts, en plus d’une musique techniquement recherchée. Un pari tout à fait à leur portée si l’on en croit les productions précédentes.

C’est avec, Preemptive Strike, une chanson très courte d’à peine 2 minutes et demi que les festivités débutent. Une mise en bouche qui témoigne de la puissance des instruments et de la production bien plus gonflée que par le passé. Après cette claque, le groupe enchaîne avec Lies R us, plus lente et plus lourde encore. « Premier temps fort de l’heure », pensais-je avant de me rendre compte que c’est en fait la quasi totalité des titres qui séduit ! Car oui, j’arrête de maintenir le suspens, Manifest Tyranny est un excellent album, dont Stay Unaware constitue la preuve: un titre groovy au possible, bourré de bons arrangements et magnifiquement exécuté qui prouve qu’on peut tous balancer la tête sur des rythmiques progressives, et oui !

Pour tout vous dire (car je n’ai aucun secret pour vous chers lecteurs), en écrivant ces lignes, je cherchais un titre un peu en dessous des autres qui pourrait nuancer mon propos, mais aucun ne s’est révélé susceptible de m’aider… Chaque morceau possède une identité propre, malgré la longue durée de l’œuvre. De plus, le fil rouge qu’offrent les textes permet de donner une cohérence certaine au tout ainsi qu’une logique. David Fremberg et ses cordes vocales témoignent d’une forme et d’une sensibilité envoutantes, servis par des instruments qui ne cherchent jamais à se mettre en évidence inutilement, comme c’est trop souvent le cas dans la musique progressive. Cette homogénéité permet au groupe de créer une atmosphère qui plonge l’auditeur dans une autre dimension, notamment sur « Survival Of The Richest », petit bijou de production ou encore sur Go Back To Sleep.

Je pourrais passer tous les titres en revue en trouvant à chaque fois quelque chose de nouveau à dire, mais il me semble que les chroniques de bons albums n’ont pas besoin d’être longues. Evidemment, Manifest Tyranny n’est pas parfait. On pourra par exemple reprocher sa durée à l’ensemble, quelques sons de guitares parfois trop lourds et étouffés ou encore des éléments trop conventionnels. Mais à ce stade, ce serait faire la fine bouche, car même si il n’opère pas une véritable révolution musicale, l’opus s'avère tout à fait réussi.

En conclusion si vous ne connaissiez pas encore Andromeda, Manifest Tyranny est une excellente occasion de palier ce manquement à votre culture musicale. Si vous les connaissiez déjà, vous devriez être satisfaits par ce qu’on fait les suédois. Cet album trouve un –si fragile- équilibre entre élaboration et accessibilité qui est souvent la marque des plus grands. Après la critique, il va désormais devoir affronter sa deuxième épreuve de taille: le temps.

Rom’

0 Comments 10 novembre 2011
Whysy

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