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"Love is dead....

Saturnus est un combo danois officiant dans le Doom Metal mélodique, au sens le plus noble du terme. Les ayant découvert avec leur excellent dernier opus, « Veronika decides to die », paru en 2006, je me devais d’enquêter sur la discographie du groupe et de découvrir leurs frasques précédentes, sur lesquelles les amateurs du genre semblaient intarissables d’éloges.

Car, avec seulement trois albums en dix ans d’existence, Saturnus s’est déjà construit une fan-base solide, et affirmé comme un incontournable de ce genre souvent oublié d’une large frange du public Metal… Le doom. Sa lenteur caractéristique, son humeur dépressive, ses mélodies langoureuses ne peuvent que rebuter les auditeurs en quête d’ambiances immédiates ou d’émotions instantanées. Et ce « Martyre » n’échappera pas à la règle… Il serait pourtant bien regrettable de passer à côté.

Car malgré les propos que j’énonçais précédemment, Saturnus évite beaucoup d’écueils difficiles, et « Martyre », album incroyablement attachant, profond mais aussi très accessible, pourra probablement convaincre un plus large public que beaucoup d’autres albums du genre.

L’introduction de l’album surprend. Il s’agit en fait d’une parfaite illustration de l’illustration de couverture (« La Jeune Martyre », tableau de Delaroche), où le morbide côtoie la grâce. Des chœurs féminins d’une pureté céleste nous invitent donc, en toute intimité, à se détendre pour mieux pénétrer les secrets de cet album.. Et la seconde piste, « Inflame thy heart », de nous captiver par un début assez direct, qui rend l’immersion immédiate. Des guitares lourdes et très mélodiques, un chant death sachant se faire profond (et excellent) ou bien parfois, légèrement plus « semi beuglé » (et surprenant, comme sur l'efficace "Empty Handed"), un jeu de batterie typique, jouant beaucoup sur les cymbales, une basse très présente aux parties superbement ouvragées, une rythmique simple et précise à la fois, des claviers discrets mais toujours enchanteurs, des notes aiguë créant des harmonies à se damner … Tout est là, il n’y a plus qu’à se laisser porter.

Et cet album s’avère être l’un des recueils musicaux les plus reposants qu’il m’ait été donné d’entendre ! Ici, point de dépression ou d’images macabres, simplement une douce rêverie, une humeur relaxante, pour se laisser aller en toute quiétude…Avec bonheur et sérénité, transporté par l’expression sublime d’une tristesse aussi sincère que touchante, par un groupe qui maîtrise si bien son propos que c’est un plaisir de se laisser aller !

L’avantage de cet album est qu’il joue beaucoup sur des variations de tempo. Jamais la lourdeur ne se fait étouffante, et c’est simplement et sereinement que l’on se laisse convaincre. Il est même certain que nous tenons là l’album le plus accrocheur de Saturnus ! Riffs inspirés, leads mélodiques caractéristiques du groupe (qui décidément, possède vraiment sa vision personnelle du Doom), petits arpèges mélancoliques.. Certains morceaux sont directs et plutôt efficaces (la plus soutenue « Empty handed » et son riff puissant, la très évocatrice « Noir » et son très émouvant refrain en chant clair, ou encore la fort jolie ballade « Thou art free ») ; le combo danois sait imposer sa patte tout en se faisant relativement accessible, abordant presque les rivages du Gothic Metal. La production, irréprochable, facilite encore notre immersion dans ce décor aux couleurs éthérées incitant à la nostalgie…


Cependant, vous l’aurez deviné, quelques minuscules points noirs viennent ternir ce bilan presque parfait. Bien que cet album possède beaucoup de moments forts et un charme opérant subtilement, mais profondément, reste que les variations ne sont pas si nombreuses, et que l’écoute de l’album au complet est rendue fastidieuse parce que… « Martyre » est très long. Bourré à capacité de très bons morceaux, oui, mais eux aussi, assez longs. Ce qui fait que, même si l’on se régale de quelques titres de temps en temps, il est bien difficile d’écouter tout cela d’une traite. Et même si l’opus se déguste avec un grand plaisir, je trouve que l’on frissonne moins, par exemple, que sur l’album suivant, qui reste un cran au dessus de ce « Martyre »… Qui ne s’en avère pas moins un superbe cru de doom mélodique, comme on en voudrait plus souvent. Un album qui a accompagné beaucoup de beaux moments et de douces rêveries…. A découvrir, c’est indispensable !


...and Thou Art Free"


Gounouman

0 Comments 11 juillet 2009
Whysy

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