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Mine de rien l’année 2010 a été une année majeure pour le Stoner : il y a eu la réactivation des légendes vivantes Kyuss ainsi que les nouveaux albums de Spiritual Beggars, Karma To Burn et Monster Magnet, les fers de lance de la scène désertique. Mastermind le dernier rejeton de ces derniers est, d’ailleurs, l’objet de la présente chronique. Ça fait 20 ans que les américains traînent leur carcasse sur les planches avec leur musique aux relents d’huile de moteur, de cigarettes qui font rire et de tempête du désert.

L’histoire de Monster Magnet est faite de hauts et de bas. Ainsi le groupe connait le succès en 1998 grâce à Powertrip mais aussi la descente aux enfers avec l’overdose de leur frontman et leader Dave Wyndorf en 2006. Cependant une des forces du groupe est, tel le phœnix, de se relever de ses cendres et revenir plus fort encore qu’auparavant. Car Mastermind ne manque pas d’arguments même si deux ou trois défauts l’empêche de tutoyer les sommets.

Toujours est-il que l’album démarre assez bizarrement avec une chanson à mi-chemin entre introduction et véritable piste laissant une impression assez mitigée (“Hallucination Bomb”), comme si le disque avait du mal à démarrer le moteur. Mais le groupe remet bien vite les pendules à l’heure avec un brûlot dont il a le secret. Bored With Sorcery arrive à 200 km/h pour mettre un grand coup dans les esgourdes de l’auditeur. Puissante et dynamique, la chanson est une petit perle du genre.

Deux décennies de compositions, ça en fait de l’expérience! Et cela se ressent dans la lecture du CD, Monster Magnet arrive à varier de façon magistrale son savoir faire pour proposer de quoi se délecter à son auditoire. Tout y passe : chanson rentre dedans, mid-tempo (“Time Machine”), planante (“The Titan Who Cried Like a Baby”), etc...  On ne peut pas reprocher aux américains de rester dans une seule et même idée d’écriture.

Mais malgré l’effort du groupe pour proposer une musique changeante et variée, le CD se révèle un peu trop long. Toutes les chansons possèdent des bonnes idées mais le CD aurait gagné à être un peu percutant dans son format. C’est le même reproche que l’on entend à propos des derniers Avantasia (dans un genre tout à fait différent il est vrai). Quelques chansons ont du mal à se terminer (“Dig That Hole”) d’autres à commencer (“Mastermind”) ce qui gâche un peu le plaisir d’ensemble. Et globalement le disque se trouve être moins intéressant en fin d’écoute que lors de la première partie.

Il n’empêche que les musiciens ont mis les petits plats dans les grands pour proposer quelque chose d’original et entraînant. La guitare s’en donne à coeur joie et délivre riffs et soli psychédéliques (“Gods and Punks”). La batterie propose, quant à elle, une assise rythmique simple mais diablement efficace ! La basse est plus discrète même si, de temps en temps, elle arrive à se faire une place au soleil (l’intro de “100 Millions Miles”). Mais, la vrai star de l’album c’est Dave Wyndork. En effet, le chanteur délivre une performance de haut vol et entraîne ses compagnons dans son sillage. Sa voie, si caractéristique, sait se faire dure (“Bored With Sorecry”) mais aussi coulante et chaude (“Dig That Hole”). C’est lui, et lui seul, qui dicte la cadence musicale de ce Mastermind (“Gods and Punks”).

La bonne impression de l’ensemble musicale est renforcée par la production et le mixage qui arrivent à donner un côté “brut de décoffrage” lors de l’écoute du disque. Pas de panique toutefois le son n’est pas “raw” pour autant. L’ambiance sonore est à l’image de ce qu’on attend d’un canon du genre.

Vous l’aurez compris, Mastermind est une belle réussite et un bon album de Stoner. S’il souffre de défauts pas forcément communs pour un disque du genre comme la longueur générale de l’album ou son côté monolithique, le dernier Monster Magnet n’en reste pas moins un de ses albums qui se découvre au fil des écoutes et qui dévoile toujours de nouveaux secrets lors de chaque passage. Et c’est bien le principal.

Balin

0 Comments 05 février 2011
Whysy

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