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Tout commence en 2001, Roland Grapow est éjecté sans ménagement de Helloween après douze ans de bons et loyaux services, et une flopée d’albums plus que controversés («Chameleon», «Pink Bubbles Go Ape»), la nouvelle surprend son monde sur le moment mais les fans se désintéressent bien vite de l’affaire. Le remplaçant de Kai Hansen n’avait jamais vraiment convaincu en tant que cultivateur de citrouilles, et son éviction aurait put donner une fâcheuse tournure à sa carrière déjà en perdition.

Roland n’est cependant pas de ceux qui se laissent démonter facilement. Bien décidé à prouver sa valeur, en montrant que la tutelle de Michael Weikath chez Helloween n’était sûrement pas le meilleur moyen d’exprimer sa créativité, il décide de fonder son propre groupe : Masterplan. Il s’associe d’une autre citrouille, le batteur Uli Kusch musicien de renom, au « curriculum vitae » plein à craquer. Ainsi qu’à Jan S. Eckert (ex-Iron Savior) à la basse, et surtout à l’immense Jorn Lande au chant. Véritable star outre atlantique ce personnage charismatique va donner au tout jeune combo une dimension insoupçonnée et provoquer la curiosité et l’impatience de pas mal d’observateurs.

Le premier effort de Masterplan se fait attendre jusqu’en 2003, et la présence de Lande va faire peser sur les épaules du groupe une pression énorme. L’attente des fans ne sera pas déçue car l’album éponyme, adulé par la critique, est parfaitement à la hauteur de toute l’agitation médiatique qu’il a provoquée! Doté d’une production impeccable assurée par Roy Z (producteur de Bruce Dickinson notamment) et d’une très belle pochette aux couleurs des quatre éléments, l’album s’impose dés les premières notes comme une référence en matière de Speed Metal mélodique. Plus libre de ses mouvements, Roland Grapow laisse libre cour à son imagination, assurant des plans de guitares très inspirés, aussi bien sous forme de chevauchés toutes plus mélodiques les unes des autres ; qu’au moyen de riffs de grande classe comme on en fait rarement dans le genre (l’envolée de «Soulburn», l’intro de «Enlighten Me» et celle de «Crawling From Hell») ! Une guitare inspirée est toujours synonyme de réussite dans le genre, et ça Roland l’a bien compris.

La grande force de l’album repose cependant (et sans surprise) sur Jorn, son timbre chaud bourré d’émotion, sachant se montrer sombre ou joyeux aux gré des chansons et des ambiances, est vraiment un must. Le norvégien nous assure une prestation d’école, toute en puissance et en retenue, en particulier sur les refrains de «Into The Light» ou «Heroes». Ses lignes de chant sont en général complexes et inventives avec les tubes «Kind Hearted Light», «Spirit Never Dies», «Soulburn» ou encore la petite dernière «When Love Comes Close». Un peu dans l’ombre des deux leaders du groupe, le batteur Uli Kusch impose cependant un jeu varié suffisamment original pour être remarqué.

Au niveau musical, ce «Masterplan» est tout simplement gonflé à bloc de tubes en puissance, renforcés par des paroles belles et inspirées (en particulier «Crystal Night» évoquant les crimes du régime nazi pendant la seconde guerre mondiale). Parmis les meilleurs titres je citerai l’incroyable ouverture qui me laisse des frissons à chaque écoute «Spirit Never Dies», avec un refrain d’anthologie et un Jorn épatant ; le single judicieusement choisi «Enlighten Me» ; et surtout «Kind Hearted Light» le meilleur morceau de l’album, une mid-tempo avec des lignes de chants uniques et somptueuses, comme on en fait plus (littéralement magique). Masterplan n’hésite pas non plus à sortir de son Heavy mélodique, pour emprunter les chemins tortueux du Power Metal, avec les puissantes et agressives «Soulburn», «Crystal Night» et «Crawling From Hell» (avec toujours autant de nuances, et notamment un break/solo de guitare à faire pleurer), c’est d’ailleurs avec ce genre de titres que le groupe affirme sa marque, et s’impose dés le premier album dans la court des plus grands.
Si l’album baisse un peu de régime sur la fin, avec un médiocre «Bleeding Eyes», c’est pou laisser place à des chansons beaucoup plus vocales comme «Into The Light» et «When Love Comes Close» sur lesquelles Jorn s’arrache et achève de conquérir mon coeur.

Alors pari réussi pour les exilés de Masterplan? Incontestablement oui, c’est un grand coup de poing dans la gueule de la scène Heavy européenne, et un avertissement pour les années à venir, pendant lesquelles il faudra sans doute compter avec ce jeune combo aux dents longues.
Un grand groupe est né. Et je pense qu’il n’aura aucun mal à confirmer…

SMAUG...

0 Comments 01 mai 2006
Whysy

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