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De nos jours, deux ans c'est long. Dès qu'une vidéo fait plus de six secondes elle en devient inintéressante alors imaginez attendre deux ans. Kissin' Dynamite a donc bien compris qu'il ne fallait pas perdre plus de temps pour venir se rappeler à notre bon souvenir. Et après avoir fait son petit effet avec "Money, Sex & Power", voici venu le temps de "Megalomania". Et oui, on ne se refuse rien ! Et si le groupe vous avait séduit avec son mélange détonnant entre power metal, glam et sleaze rock, la confiture n'est pas la même cette fois-ci et risque fort de vous surprendre !

En effet, signe de maturité ou volonté de s'affranchir d'une recette qui a fait ses preuves, "Megalomania" nous livre une musique variée et audacieuse, considérant les livraisons passées de la bande. L'ouverture en est un parfait exemple. Si le premier gros riff remplit le cahier des charges, la mélodie faisant très techno saura titiller votre curiosité. S'en suit un titre mid-tempo au refrain très "danse" et au solo assez débridé qui semblent vouloir dire une chose : "On est toujours les même mais on a changé !". Même son de cloche avec Maniac Ball au refrain maniéré et aux ambiances un peu inhabituelles pour le groupe. Bien que son tempo fluctuant handicape un peu le morceau, le message est passé.

Et si on retrouve aisément le Kissin' Dynamite qu'on connait au niveau du son et de la voix, le groupe va donc s'amuser à brouiller les pistes musicalement parlant, sans pour autant se renier. Ballade Gotthard-ienne/moyenâgeuse avec Fireflies, arrangements electro avec God in You, riff metalcore sur Legion of the Legendary, rythmiques à la Rammstein dans Ticket to Paradise, vous voulez du dépaysement, vous en aurez !

Mais le groupe a conservé sa patte dans les refrains, pourvus en chœurs et toujours dans un esprit léger et accrocheur. Deadly, Running Free et on en passe, les voix haut perchées sont toujours là, c'est davantage dans l'habillage musical que Kissin' Dynamite a fait peau neuve. Si VIP in Hell demeure un des rares témoins du "Gamma Ray Glam" (vous avez le choix avec Glamma Ray et Gamma Glam) en vigueur sur l'album précédent et accessoirement un des meilleurs morceaux de l'album, il faudra vous habituer aux martèlements de God in You, au lumineux Legion of the Legendary et à la sirupeuse ballade The Final Dance là où "Money, Sex & Power" terminait sur la décalée et presque country "Six Feet Under".

En fait, Kissin' Dynamite semble avoir muté vers une sorte d'AOR qui comme aime se frotter à des trucs un peu plus agressifs avec parcimonie. Sauf qu'ici le groupe en glisse un peu de partout tout en gardant un tronc commun assez classique. Rentrer dans le rang tout en montrant des signes de rébellion. Cependant, conséquence d'une musique au cœur moins tranchant et plus sage, le groupe abonde moins en refrains qui tuent, privilégiant sans doute la richesse musicale à l'explosivité de la jeunesse. Après trois albums, rien de déconnant là dedans même si l'extrême jeunesse des membres du groupe (le chanteur a 22 ans !) force l'admiration.

Évoluer de la sorte était un pari risqué, on ne peut pas dire que ce soit un échec car ces gars-là prouvent avec "Megalomania" qu'ils sont de sacrés compositeurs. En revanche, le groupe a gagné en richesse ce qu'il a perdu en fougue et en accroche. L'intention est louable, le résultat est surprenant, vous voilà prévenus !

L'album dans un coquille de noix : "Megalomania", c'est la jeune femme qui s'est casée et a jeté ses débardeurs fluos mais qui se met à porter des chaussons lapins.

0 Comments 25 septembre 2014
Whysy

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