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Si on devait citer un groupe qui n'a jamais dévié de sa trajectoire, je crois que c'est Brainstorm qui remporte la palme dans la catégorie « ligne de conduite ». A la fois, constants et appliqués, les Allemands ont toujours su faire preuve d'intégrité. Dans une précédente interview pas si vieille, Torsten Ihlenfeld nous avait bien dit qu'il continuerait dans sa spécialité car le musicien pense qu'il faut « faire ce qu'on sait faire de mieux » et laisse de côté les expérimentations et ne se soucie guère des nouveaux horizons. Et pourtant malgré de (très) bons albums, Downburst montrait des signes de fatigues et le groupe accusait le coup en sortant un album en demi-teinte. Près d'un an après, le combo change de label et pour marquer l'événement nous voilà encore gratifié d'un autre opus : Memorial Roots. Et devinez quoi, c'est du power mélodique !  Bien évidemment, il ne fallait pas s'attendre à ce que les guitaristes compositeurs (Torsten et Milan) changent de trajectoire ou se contredisent en si peu de temps. C'est pendant leur tournée que les idées ont germées dans leurs têtes et n'ont pas hésiter à se dépasser, repoussant les limites physiques et spirituelles pour faire naitre cet album ancré dans les racines du groupe. Apparemment, les musiciens pris d'une soudaine mélancolie (ou d'un élan marketing), nos hommes ont affirmé qu'ils voulaient renouer avec le début de leur carrière. Donc si on applique ce raisonnement à la lettre, d'un power mélodique on retourne sur du … ben du power mélodique. Cette histoire commence à être vraiment bancale... Ce qui ne l'est moins c'est la technique, le groupe reste irréprochable et du coup il paraît stagner, c'est ce qui arrive quand on a atteint le top après tout. Les morceaux maintenant imprégnés de la patte brainstormienne sont reconnaissables parmi tant d'autres. « Cross The Line » ou « Shiver » afficheront cette aptitude, en somme un medley des albums antérieurs reprenant des semi-ballades, des refrains qui font mouches et de furtives variations déjà entendues auparavant, irréprochable, mais toujours la même rengaine.  En plus clair, cet album est carré comme toute la carrière des Allemands, mixant adroitement des riffs plus ou moins accrocheurs, des envolées de guitares renversantes et des refrains banals et qui pénètrent facilement les esprits (« Forsake What I Believe », « Nail Down Dream »). Les seuls morceaux qui sortent du lot sont « Ahimsa » avec ses chœurs fédérateurs mettant en relief un refrain colossal et « The Final Stages of Decay » avec sa rythmique martiale vaillamment appuyée par Dieter toujours aussi opérationnel. Le reste sombre dans le conventionnel et les chansons s'ajoutent à la longue liste de Brainstorm. « Victim » est un exemple concret de ce que peut être un titre écrit rapidement qui ne se révèle pas très intéressant voire perfectible, mais au final semble plus taillé pour la scène. N'oublions pas que la formation est dotée d'un showman de grande envergure et que dans leur démarche, les teutons doivent penser à cette dimension (surtout vu le contexte dans lequel s'est écrit cet opus).  Petit à petit, je commence à comprendre pourquoi Andy va de temps en temps sur Symphorce pour s'aérer la tête. La complémentarité des deux groupes doivent le satisfaire, Symphorce (la qualité) exploite beaucoup mieux notre frontman et n'hésite pas à l'emmener sur des territoires plus sombres en le poussant à travailler ses vocalises. Brainstorm (la quantité) est plus régulier et lui permet d'utiliser ses cordes vocales... Parce que sur Memorial Roots, on ne peut pas dire que le chanteur soit exploité à cent pourcent de ses capacités. On a affaire à un vocaliste vieillissant, sous utilisé et qui tient honnêtement la baraque grâce à ses oscillations entre le grave et le aigu, mais sans véritables éclats. Le groupe s'enferme ostensiblement dans son carcan de power mélodique et se bloque des possibilités qu'il serait pourtant possible d'aborder étant donné les ressources bien présentes. Il faudra donc se contenter du minimum, sur le chant et les mélodies faute à la limitation désirée.  C'est la deuxième fois que je tiens ces propos envers nos intéressés, ça commence à faire lourd. La première fois, ils avaient le bénéfice du doute, mais cette fois ci, on sait que l'obstination n'arrivera pas à canoniser notre bande et au contraire, c'est l'effet inverse qui se produit. L'enlisement dans le genre est ce qui fait défaut, lorsque l'on connait pas le groupe Memorial Roots est un album catchy, dompté par des passages accrocheurs, etc... Mais moi, ca me laisse de marbre, j'ai connu toutes les sorties et je vois plutôt un groupe qui s'enterre, qui se limite et incapable d'innover... Je vois une carrière qui commence sérieusement à sentir le réchauffé et c'est ce que je déplore. Étant un grand amateur de leur prestations, j'avoue que maintenant je m'en lasse et je me pose des questions sur leur avenir. Du coup, je sanctionne en abaissant la note de un point par rapport à ce que peux valoir qualitativement cet album.   - ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 08 novembre 2009
Whysy

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