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Attention ce que vous allez lire, est une chronique de Black! j’en vois certains qui commencent déjà à fuir, rassurez vous, je ne vais pas parler de Black poilu et cornu, mais de Black aux accents jazz et progressifs. Ici point d’éloge des forces des ténèbres, mais une ode à la nature, en particulier aux océans et aux bois. Bon, maintenant que quasiment tout le monde est parti, on va pouvoir parler de ce magnifique album entre rares survivants.

Mais quel album ? Merkur de Klabautamann ! Klabautaquoi !? il est fou ce Whysy, la folie le guette sans doute à cause de ce fameux groupe dont personne n’a jamais entendu parler. Une petite présentation rapide du groupe s’impose. Klabautamann, est un duo allemand composé de Tim Steffens et Florian Toyka accompagné par un batteur session Patrick Schröder. Un petit tour des photos promo nous montrent un duo le sourire aux lèvres sous un parapluie bleu et rose, bien loin des poses trves, viriles, peinturlurées auxquels nous ont habitué le style. Délivrant à l’origine un black empreint de touches folks, ils ont progressivement incorporé d’autres influences venant du progressif et du jazz pour arriver à un style assez particulier dans leur dernier album en date “Merkur”.

Pas de chichi, ni d’introduction pseudo épique, le vif du sujet est directement attaqué avec “Unter Bäumen”. Les caractéristiques inhérentes au style sont bien présentes, chant extrême, riffs en trémolo et batterie caractéristique. Mais dès la moitié du morceau survient un break qui provoquerait un arrêt cardiaque chez les blackeux restés coincés dans les 90’s. Et oui Klabautamann c’est ça, des passages typiquement blacks puis de longs breaks influencés par la scène progressive et certaines touches de jazz fusion.

Le chant a pas mal changé depuis le premier album, dans le bon sens. Il se rapproche de celui de Grutle Kjellson dans la mi-période d’Enslaved. Alors bien sûr il faut accrocher au chant typé black mais le chant n’est pas la partie la plus importante de l’album, c’est la cerise sur le gâteau en quelque sorte. Ça serait vraiment dommage de ne pas écouter l’album à cause du chant. Ce qui fait la force de cet album, c’est la qualité des compositions. On commence doucement, puis à chaque piste la puissance grandit pour finir en apothéose dans un déluge de chaotitude (ça mérite même que j’invente un mot) sur la piste éponyme. Les influences sont brassées sans cesse, la batterie change de rythme constamment enchaînant passage black et progressif avec une facilité déconcertante selon les ambiances. La puissance de la nature est en marche et rien ne peut l’arrêter. Les parties progressives ne s'opposent absolument pas aux parties blacks, tout se mélange admirablement bien et de façon à former un tout naturel qui ne choquera pas les auditeurs qui se sont lancés dans l’écoute.

Le duo nous dévoile tout son talent tout au long de l’album, en extrayant de chaque source d’inspirations le meilleures et en faisant un style quasiment unique. Ainsi sur “Lurker In The Moonlight”, des guitares bien lourdes y côtoient des acoustiques électriques le tout appuyé par une basse bien présente. L’influence Viking est pas loin sur “When I Long For Life” qui ressemble à du vieux Enslaved. Les breaks quand à eux peuvent s’apparenter à ce qu’on retrouve du côté du free jazz, avec de longs passages instrumentaux qui flirtent bon avec l’improvisation. Merkur quant à elle, tutoie la perfection du songwriting, un des meilleurs morceaux du groupe tout album confondu pour ma part. A partir d’une introduction sauvage et d’un break inattendu,  s'emmêle avec grâce des passages plus progressifs et folks avec du plus extrême, sublime ! L’émotion n’est pas en reste avec “Noturn” qui conclut l’album en toute beauté avec un chant exclusivement clair à la limite du murmure par moments et faisant bien ressortir le thème de l’album, la beauté de la nature.

Que dire de la production à part qu’elle est parfaite, tous les instruments sont parfaitement équilibrés et audibles. Mention spéciale aux lignes de basses, j’aimerais bien en entendre d’aussi bonne qualité plus souvent.

Un des albums majeurs de 2009 dans son style, qui faute de promotion est passé complètement inaperçu à mon grand dam. Pour ceux qui veulent écouter du black rafraîchissant sortant des sentiers battus cet album est un must. Jetez-y une oreille au moins, juste pour voir ce qui se cache derrière cette très belle pochette.

Whysy

0 Comments 06 mars 2011
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