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Winterlong : voici un nom qui en dit long sur la provenance de ce groupe. En effet, le groupe vient du nord suédois où les loups et les ours des glaces sont plus courants que les êtres humains. Le groupe se forme en 1998 autour de la personne de Thorbjörn Englund guitariste de talent inspiré par des personnalités telles Malmsteen, Marty Friedman, Satriani… Winterlong en est donc à son quatrième album, intitulé Metal Technology, pour cette aventure se sont joint à lui quelques musiciens plus ou moins connus, le plus connu étant sans conteste le batteur Andreas Lil (Vanden Plas, Section A, Abydos).

Winterlong pratique sur ce Metal Technology un métal étonnant qui emprunte à divers champs musicaux. Ainsi on aura tantôt une pensée pour les finlandais de Lordi lorsqu’on entend le groove développé lors de certains riffs aux accents 80’s, mais aussi pour le chanteur Tim Owens car la voix aiguë aux aspects repoussants de prime abord font penser définitivement aux hurlements du Ripper.
Néanmoins, j’ajouterais que la musique de Winterlong se détache définitivement des influences précitées par l’emploi d’atmosphères et ambiances indus, la distorsion parfois métallique de la guitare y étant pour quelque chose. Toutefois c’est le clavier qui est à la base de ces ambiances, noires et industrielles et par moments électroniques renforcées par la lourdeur du son et des riffs qui pèsent sur nos âmes un peu plus chaque seconde. Ces atmosphères me font penser un peu à ce que fait Depeche Mode même si ce n’est pas mon domaine, je ne m’aventurerai donc pas outre mesure dans d’hasardeuses allusions.

Les morceaux se doivent d’être directs car ne s’écartent pas du cadre (3min02-5min04) soit peu de variations. Mais il n’en faut pas plus pour les membres de Winterlong pour nous offrir un album homogène et malgré tout divers par les nouveaux éléments intégrés d’un morceau à l’autre. En effet, au long de l’album on est saisi par de subtils passages qui nous font dire « tiens pas mal ça », sur The Hunter ce sera aussi bien le riff d’entrée que je n’avais jamais entendu, que le groove développé au cours du morceau, l’alternance d’une voix aiguë et grave, et un piano discret qui s’immisce subtilement dans un cadre qui ne semblait pas lui être propice. Est-il besoin de préciser un refrain efficace si on supporte la voix aiguë ?
La suivante And So We Remember interpelle l’auditeur par l’alternance de passages indus assez posés et d’instants plus heavy. Une nouvelle fois, le refrain charme, un voile noir nous permet seulement d’entrevoir cette mystérieuse chanson où apparait subrepticement un chant féminin, fantôme de quelques instants.
De là, on pénètre des contrées plus heavy où s’impose à l’auditeur le son de la double pédale du batteur qui en use sans concessions, avec agilité et savoir-faire ; qui sont deux choses différentes… Soit dit en passant le guitariste fait également un solo impressionnant et n’a rien à envier au batteur. Le chanteur semble en retrait par rapport aux instruments et sa voix grave se fond dans de sombres méandres sonores. Maybe because it’s Go To Hell.
Une fois de plus le groupe vient métisser sa musique qui s’impose toujours à nous de tout son poids et nous plonge dans l’obscurité. My Nevermore représente donc un savant dosage d’éléments électro, pouvant faire penser à du Prodigy mais vaguement, et d’éléments heavy et néo classique que le guitariste introduit par un solo intéressant surtout lorsqu’il s’inscrit dans pareil contexte.
Like Ships In The Night est un condensé d’un peu tous les éléments précités mais on a ici l’avantage d’entendre plus longuement l’ange envolé quelques pistes plus loin, niveau voix ça ressemble à du Tarja Turunen si c’est pas elle, qui c’est ? Je suppose que ce doit être Stella Tormanoff chanteuse du groupe Star Queen et petite amie de Thorbjörn. La chanson est agréable mais n’est pas transcendante.
Ensuite, le groupe se lance dans des sonorités qui nous projetteront dans les années 80’s avecShouting Out The World, on s’attendrait presque à entendre un vroom d’Harley Davidson. Ce morceau est franchement sympa, solo et refrain se révèlent terriblement efficaces. On aura une pensée pour Judas Priest pour qui on lèvera son verre en hommage pour ce monument du métal ; les offrandes ce sera après la retraite les gars, autant dire que je ne suis pas pressé. Pression en parlant de ça, hey barman….
On A Demons Night = Instrumentale : Deuxième chanson marginale qui vient s’écarter du cadre indus sombre, infraction déjà commise lors de la piste précédente. Cette chanson est prétexte à nous gratifier des talents du guitariste qui se lance dans des solos incroyables rappelant ceux de Michael Romeo, et bien sûr Yngwie Malmsteen au niveau des sonorités néo classique mais le son très heavy le rapproche définitivement de Romeo même si les deux maitres ne sont jamais très loin l’un de l’autre.  
The Touch Of Evil est curieuse car même si elle est une addition des choses vues précédemment, les lignes de chant du refrain rappellent le speed mélodique mais chanté d’une manière sombre et quelque peu torturé pour coller à l’atmosphère un poil horrifique. La chanson est plaisante mais sans plus. On passera Cleaning The Machine qui n’est pas très intéressante où ne figure pas d’innovation digne de citation. On achèvera avec Badlands, chanson un poil plus épique où les mélodies sont hélas un peu voilées par la lourdeur des autres instruments. Le refrain n’est pas très convaincant, toutefois la piste se révèle surprenante par son changement subite de registre à la troisième minute, et oui vous êtes sur la chanson de 5 minutes alors pourquoi pas devenir un poil progressif ? Mais bon le changement bien que surprenant ne donne rien de bien intéressant par la suite. L’album s’achèvera sur cette petite déception.

Winterlong et son Metal Technology plein de lourdeur vient nous proposer une musique sombre matinée de nombreuses influences qui font de cet album un cocktail intéressant de par ses mélanges , ma foi, assez originaux. L’album s’écoute bien, on prend plaisir à basculer d’un horizon à un autre même si le son Winterlong reste présent tout au long de l’album. Le guitariste s’illustre avec brio lors d’exercices complexes mais demeure hélas assez classique mais quoiqu’il en soit agréable. Le groupe nous fournit ici un album convaincant auquel il manque encore des éléments pour qu’il passe la seconde et accède au niveau supérieur.


Dreamer

0 Comments 08 mai 2006
Whysy

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