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Voici le premier album de la pianiste et chanteuse Ophelia Dax. J’ai récemment eu à chroniquer le dernier album de Jesus On Extasy et je ne pensais pas recroiser l’un de ses membres de si tôt. Même si les deux formations exercent dans un registre dit gothique, leur musique respective est tout à fait différente. Alors que Jesus On Extasy présentait un electro goth rock popisant, Leandra s’oriente vers une musique plus atmosphérique.

Ophelia Dax possède une formation classique, mais ce n’est pas pour cela que l’on aura droit à une surcharge de piano sur l’album. Les compositions s’appuient davantage sur des nappes de claviers et des effets électroniques servant de support à la voix.
Les tempos sont assez lents dans l’ensemble et varient peu, même là où on attendrait une envolée comme sur Noisy Awareness.
Lie To Me et The Art Of Dreaming sont tout à fait plaisantes et l’on s’immerge avec plaisir dans l’ensemble grâce à des ambiances légères et fluides. Noires et enrichies de mélodies très bien trouvées, ces dernières donneront le ton pour l’album.
D’autres chansons comme Naked Eyes ou Couloured offrent des ambiances plus mystiques et torturées.Tyberi Folla peut se rapprocher de ce registre, avec peu de paroles et un côté Indus/électro prononcé associé à une petite mélodie rappelant le son des portiques que l’on place au-dessus des berceaux des enfants pour les endormir.
La guitare électrique restera peu présente, sauf à considérer les dernières minutes de Lullaby pour lesquelles on aurait attendu une véritable explosion, mais hélas il n’y en aura pas.

A de rares moments le piano viendra mener la danse, ce sera le cas pour Angeldeamon, Pi et Son Of Venus (Danny’s Song) qui nous gratifient de quelques parties virtuoses et ce rien de folie vient tout à coup donner un réel intérêt à l’ensemble qui jusque-là manquait considérablement de variations et restait assez plat. Mais la meilleure chanson, d’un point de vue instrumental, restera Inverted Mirrors Of Decay qui tranche avec le reste par ses variations et son émotion et notamment par sa prenante narration finale.

Au niveau du chant, on compare souvent son style à Bjork. N’étant pas expert de Bjork, je le comparerai à celui de Eilera. Elle possède aussi une voix lui permettant d’aller dans les graves. On se trouve là bien loin des chants féminins aigus. Mais à la différence d’Eilera, Leandra peine à diversifier ses compositions, peut-être en raison du nombre réduit d’instruments. Cela dit, Ophelia Dax gagnerait à diversifier l’ensemble, car même si sa voix est belle et possède de bonnes capacités, elles ne sont pas exploitées au mieux. L’album manque de folie, là c’est le fan de progressif qui parle, mais quand on a une formation classique on devrait pouvoir facilement tendre vers cela.
Ces variations manquantes handicapent certaines chansons comme Noisy Awareness ainsi que la plupart des compositions avec les claviers et le fond électro qui manque de véritables breaks révélant une véritable puissance ou émotion méritant d’être manifestées de manière vive.

Ce premier album est donc plutôt réussi et prometteur, mais il manque encore quelque chose pour que l’on arrive à savourer cet album d’un bout à l’autre sans s’en servir simplement comme musique de fond. La production est tout à fait honorable. Nous avons là un album noir, intimiste et agréable. Les amateurs du style peuvent sans doute y trouver leur compte. Pour ma part, je m’emplis de toute la beauté de la voix et des compositions d’Eilera.

Dreamer

0 Comments 26 mai 2008
Whysy

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