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Le Brésil n’est plus depuis presque 20 ans maintenant une Terra incognita du monde métallique. Les percées fulgurantes d’Angra-Shaman-Matos et de Sepultura ont permis l’éclosion d’une scène dynamique qui, régulièrement, nous fait parvenir des groupes sympathiques et talentueux (Aquaria, Caravellus et Adiastasia que sont-ils devenus ceux-là ?? ;) ) . Ce pays est ainsi devenu un pôle secondaire de l’organisation métallique du monde (après la triade métallique Europe-Eu-Japon) aux côtés des productions de l’Europe centrale et orientale post-communiste en plein essor.

Vougan est une de ces formations brésiliennes qui s’apparente à cette envolée du métal sud américain des années 1990 puisque ce nouveau groupe s’est fondé sur les décombres de feu-Dark Avenger qui officiait de 1993 à 2001 dans un Power heavy métal  classique reprenant dans ses thèmes les aspects les plus mythiques de l’histoire arthurienne. Trois membres (le batteur, le bassiste et le guitariste) de cette première expérience musicale se retrouvent aujourd’hui dans Vougan qui a publié en 2007 en indépendant son premier album Mind Exceeding.

Pourquoi Dark Avenger s’est-il dissous ? Parce que nos sympathiques brésiliens ont voulu proposer une musique nouvelle qui nécessitait de faire table rase du passé. La démarche de Vougan est en effet très versatile et hétérodoxe car le quintet souhaite proposer un Power métal progressif très travaillé et métissé de nombreuses influences (cinématographique avec des orchestrations sur l’introduction Inner Ghost qui impose une structure duale mi bande son de gladiator, mi intermède à la Angra avec percussions et pipeaux andins), Trash (grognements discrets mais récurrents sur Silent Souls, On the Road et Ghost, riffs alambiqués de la plupart des titres ), influences orientales sur le début de L.O.S.T dont l’intermède central de percussions rappelle Holy Land et morceaux bien speed comme on les aime sur les monstrueux et épiques Behind the lies et Silent Souls. Bref Vougan fait ce qui lui plait avec une ouverture d’esprit qui ravira les amateurs éclairés de combinaisons musicales fouillées et inclassables.

Inclassables ? Attention amis lecteurs, cela ne signifie pas pour autant bordéliques.L’influence dominante relève d’un métal progressif décoiffant : Les breaks se multiplient avec bonheur dans les titres les plus ambitieux (Ghost dans un esprit très Andromeda) alors que les soli se partagent entre un claviériste, Giordanno Martins et le guitariste Hugo Santiago Certains sont véritablement héroiques comme sur Behind the lies (l) ou LOST . Deux titres sont même totalement instrumentaux (sur 10 c’est assez marquant surtout que ce diptyque porte le nom de l’album) et présentent tout le savoir-faire du groupe entre des lignes de piano mélancoliques pour Mind Exceeding part I et une composition toute en démesure, très découpée là encore par des changements de rythmes très intéressants où les musiciens laissent libre cours à leur talent et leur inspiration. Une vraie réussite (piano bar, spatial, orgue, guitare échevelée un régal dream theaterien !).
L’autre influence est cependant à chercher du côté d’un Power métal hargneux et percutant, presque Dragonforcien pour le premier titre mené tambour battant. Le chant d’IzackSalvatierra fait énormément penser à celui de Kelly Sundown Carpenter sur le premier album d’Outworld (il convient d’ailleurs de signaler que Carlos Zema, le nouveau chanteur de ce groupe texan a fait partie de Vougan à la naissance du groupe et ses compagnons ont semble-t-il cherché un successeur dans le même registre). Ce chant est strident (parfois Halfordien sur Behind the lies), agressif la plupart du temps, fait d’envolée maîtrisée (ah ces latins) suraigüe sur LOST ou On the Road(on croirait même la présence d’une invitée féminine sur le premier titre cité et ces Ouh ouh ouh concluant Unspeakable un véritable régal pour les amateurs de speed transalpin) ou se veut plus poser sur la ballade Unspeakable ou certains passages de Endless Nightmare. Un chant donc peu commun qui pourrait entraîner des réactions très tranchées, un peu comme la glace au café (nom d’une femme à barbe te roulant une galoche, vous pensiez réellement amis lecteurs échapper à mon expression zazoutesque habituelle ?? ;) )  mais qui colle parfaitement au caractère protéiforme de Vougan.

Ce disque est par conséquent amis lecteurs très contrasté ce qui peut dérouter au premier abord. Vougan présente une musique peu accessible mais a cependant bien réussi son pari de créer des titres originaux qui séduiront les amateurs exigeants de nouveautés.

0 Comments 25 janvier 2008
Whysy

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