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L’Age sombre s’est abattu sur l’univers musical depuis presque dix ans, imposant son règne tel un despote. Le tyran est d’origine allemande l’un des berceaux du métal et assure son hégémonie à intervalle régulier… Voici donc le nouvel album de Dark Age, quatre ans d’absence, quatre albums; ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace. Si on remonte le temps et qu’on s’intéresse de plus près à la formation, on peut se rappeler que les teutons avaient fait preuve d’une certaine volonté de se démarquer des autres groupes en imposant un style Heavy/Death Métal mélodique dans lequel des subtilités étaient incorporées apportant un plus à leur musique. La formation nous propose son cinquième album après certains changements opérés au sein du groupe : le bassiste (Thorsten Eggert) a été remplacé par Alex Henke. La refonte partielle de la formation aurait-elle influencé la composition et est-ce que la maturité gagnée après ces années de dur labeur aurait porté ses fruits?  A la première écoute, Minus Exitus fait preuve d’une facilité d’approche appréciable. Les structures musicales sont faciles à appréhender, aucun problème de complexité à l’horizon. Mais hélas, c’est le seul point positif que j’ai pu noter sur cet album. Puisqu’après plusieurs écoutes malgré mon acharnement et les velléités de puiser du bon, j’arrive à la simple conclusion que la découverte extrême s’arrête là. Autant vous mettre en garde : Minus Exitus ne marquera pas l’histoire du métal, et ce, pour de multiples raisons qui me paraissent évidentes.  Premièrement, le groupe a fait le choix de jouer des titres d’une homogénéité accablante d’ennui. Les guitaristes ne se font plaisir que sur des soli plus ou moins catchy (« Minus Exitus ») ou sur la partie instrumentale de cet opus « Instrumental » (même les titres sont peu recherchés et clichés à souhait). Ce sont les uniques morceaux qui laissent libre-cours à l’expression des gratteux. Le chanteur, plus présent, a quasiment perdu son charme. J’ai retrouvé la dualité chant clair/saturée que j’apprécie tant, mais l’interprétation de Eike Freese est mauvaise « Exit Wounds » comporte chant limite black métal (?!!) et a contrario le refrain sur « No Way Home » est incarnée par une voix claire sans intérêt (en plus du refrain lui-même). Néanmoins, cette dualité a tout de même le mérite d’aérer la structure d’une uniformité écrasante (« Seven », « Black September »).  Autre Point, je déplore le manque de renouvellement et d’expérimentation musicale qui m‘avaient fait apprécier le groupe. Les riffs sont génériques et n’arrivent pas à saisir l’auditeur, la batterie menée par André Schumann passe inaperçue et n’apporte pas le support que l’on attend sur les refrains. Bref cet album est un désert musical où la médiocrité marque au fer rouge la galette jusqu’à la dernière note. Nos Allemands auraient pu s’en sortir avec les honneurs à la condition d’avoir fait preuve de personnalité… Or ce n’est pas le cas, l’identité de la formation se dissout au travers des pistes et n’arrive pas à faire surface. La platitude de Minus Exitus règne et renverse les quelques titres qui arrivent tout juste à sortir du lot : « Minus Exitus », « The Dying Art Of Recreation », « Life for Blood ». Les sonorités s’incorporent dans une bouillie mélodique poussive riche en breaks qui ne retiendra pas mon attention. En outre, Cet album est gavé de remplissage n’apportant que désagrément. J’aurais pu mettre la moyenne à cet opus, cela supposerait donc qu’au moins la moitié de l’album serait d’un certain niveau, mais ce n’est pas le cas. Par conséquent, la sanction est sans appel.  Minus Exitus aura au moins eu le mérite de s’inscrire premier dans mes déceptions 2008. J’avais fondé beaucoup d’espoir dans cette formation mais hélas, cet album n’a absolument pas su me convaincre ou me faire hocher de la tête. Je trouve ça vraiment regrettable de voir ce groupe techniquement remarquable n’arrivant pas à se trouver des morceaux accrocheurs ou simplement jouissifs. L’assaut a été faible, et trop inspiré de l'engagement précédent, la riposte sans merci entrainant la chute du prince des ténèbres. Il a été vaincu et tombe au sol genou à terre laissant son territoire à la merci des innombrables prétendants. Après cet effondrement saura-t-il retrouver la tactique et les armes qui le remettront sur le trône? En attendant la réponse c’est avec mélancolie que je m’en vais réécouter l’album précédent …   - ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 07 février 2008
Whysy

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