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Mob rules est le dixième album de Black Sabbath sorti en 1981, le second avec Ronnie James Dio au chant. Le line-up est quasiment identique à celui de l’album précédent, Heaven and Hell. Le seul changement, c’est Vinnie Appice qui remplace Bill Ward, le batteur historique, derrière les fûts. Pour les fans de Black Sabbath, il y a en général deux périodes, la période Ozzy et le reste. Si le Sabbat Noir a connu une tripotée de chanteurs, Dio a sans doute était le plus marquant, derrière le Prince des ténèbres bien sûr, et il va le prouver avec cet album.

La première chose qui saute au yeux, c'est que pour une fois sur un disque de Black Sabbath la pochette vaut qu'on s'y intéresse, l’illustration est empruntée à Greg Hildebrandt. Glauque à souhait, elle traîne derrière elle sa petite légende, on pourrait y lire “Kill Ozzy” mais il faut un sérieux travail d’auto-persuasion pour voir l’inscription. Vient ensuite le moment de mettre le vinyle/CD/mp3 en route.

Quoi de mieux pour ouvrir un album qu’une piste bien catchy et sur ce point, Turn up the Night fait le café. Même si le fan de Black Sabbath flippera 5 secondes en croyant entendre l’intro de Symptom of the Universe, on se rattrape vite avec un rythme entraînant et le “Turn Up the Night” vient naturellement aux lèvres lors du refrain, il n’y a pas meilleur signe d’une bonne chanson. L’album est assez homogène si l’on excepte la conceptuelle E5150. Ses sonorités bien électroniques donnent dans la science-fiction voire le space opéra, dans le sens littéraire du terme, ce qui fait assez tâche avec le reste de l’album qui va plutôt taper dans les bas-fonds et le glauque. Certains voient en cette piste l’intro du morceau éponyme de l’album, d'autres plutôt l’épilogue de l’excellente Sign of the Southern Cross qui, bien qu’affublée d’une mise en jambe ridicule où Dio nous montre qu’il peut aussi imiter la voix d’une petite fille, ralentit le tempo pour nous livrer un rythme quasi doomesque avec ses guitares plaintives. Le morceau phare de l’album, Mob Rules, envoie du gras et finit de convaincre que ce serait une erreur de se limiter aux années Ozzy. Sans être culte, on reconnaîtra aisément les riffs de guitare à l’écoute et on regrettera que le solo soit plutôt anecdotique.

On peut remarquer une certaine rupture après Mob Rules ce qui ne devrait pas choquer outre mesure, en 81 Mob Rules était la dernière piste de la Face A du 33’. En parlant de face, la B comprend des pistes moins ambitieuses mais tout aussi sympathique à écouter. Pour ceux qui trouvait que Dio avait une voix commune, le petit bonhomme prouve qu’il avait du coffre et des octaves plein son sac et nous en fait la démonstration tout au long de l’album, amenant à la vie des pistes qui aurait été fades sans lui. Dans l’ensemble on reconnaît la patte Black Sabbath, même si ce n’est pas évident sur certains morceaux de la deuxième moitié de l’album qui sonnent selon moi plus Hard que Heavy pour ceux qui y voient une différence.

Over and Over parachève cette galette de manière tragique et magique avec une ligne de basse comme je les aime, de celle qui donne envie de sortir sa basse du placard pour en jouer. On revient dans un rythme lent, pour une quasi-balade sur laquelle personne n’emballera vu le solo de gratte qui l’orne de fort belle manière et malgré les coeurs très 80’s qu’on nous sert.

Une fois les a-priori sur l'ère post-Ozzy dissipés, cet album est bon voire excellent par moment même s'il n’y a pas forcément de quoi faire faire trois fois le tour de son smoking à un pingouin.

0 Comments 07 mars 2012
Whysy

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