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Il y a peu de temps, à l'occasion de la chronique du dernier album de Solid State (So Solid), était évoqué le cas des groupes français qui, dans un clan arrivent à sonner comme un groupe "international", et dans l'autre jouent une musique affichant clairement les couleurs bleu blanc rouge, la plupart du temps ayant choisi de s'exprimer en français dans leurs morceaux. Ce point n'est pas une tare bien sûr, de nombreux groupes tels que Trust, ADX ou Vulcain ont connu un succès retentissant malgré l'emploi de notre bon vieux français, et les albums de groupes récents comme Demon Tool et son surpuissant "Soleil Rouge" montrent que l'on peut être français et chanter dans sa langue sans pour autant paraître ridicule. Après tout, il n'y a pas de raison.

Mais pourtant, il subsiste des groupes qui semblent s'escrimer à sonner "franchouillard", et Arkhasis, groupe à l'honneur aujourd'hui en fait partie, publiant en cette année son tout premier album, "Monde Parallèle". Originaire d'Epinal, c'est après plusieurs changements de chanteurs qu'en 2007, Bruno Barbillon se dédouble et choisit d'assurer chant et guitare, pour conduire un line-up inchangé à ce jour. Existant depuis 1995, Arkhasis mêle dans cet album des compos venant d'époques diverses, et présente donc ce "Monde Parallèle" aux allures de résumé de leurs 15 ans de carrière.

Musicalement, on œuvre dans un heavy speed rappelant beaucoup ADX ou Sigis, utilisant mélodies et double pédale tout au long des 9 morceaux qui jalonnent l'album. De ce côté là, le groupe n'a pas à rougir, possédant un son plus que correct et assurant ce qu'il faut derrière. Par "assurer ce qu'il faut derrière", comprenez-y un groupe qui joue une musique pas trop mal foutue et montre qu'il sait composer des morceaux un tant soient peu complexes. Ce n'est donc pas la dessus que l'on va se plaindre, même si certains plans sont un peu bordéliques et semblent davantage peu maitrisés que savamment calculés (la partie instrumentale de Matricule en est un parfait exemple). Après tout, un morceau comme Un Seul Doute est diablement heavy et n'a pas à se carapater devant les productions actuelles.

Non, là où Arkasis fâche et handicape sévèrement son album, c'est au niveau du chant. Qu'il soit principalement en français (2 morceaux sont chantés en anglais) n'est pas le problème; ce qui choque, c'est son exécution, globalement molle et manquant de hargne, puis sa voix, plus agaçante qu'autre chose, faisant traîner certaines fins de phrase à en irriter nos oreilles et prenant des intonations pas franchement heureuses. Et il ne s'agit pas de cas isolés, c'est une constante sur l'album. De l'ouverture de Matricule ("blééssééé, résiiiignéééé) à Monde Parallèle ("...qui ne meuh plééé paaaaa"), le chant mine toute tentative de relever les morceaux, ce qui est bien dommage, car, encore une fois, si la musique n'est pas révolutionnaire, tourne un peu en rond et n'est pas d'un rigueur irréprochable, elle est plus qu'honnête, et bon nombres de groupes ne se hissent pas à ce niveau. A défaut d'être renversant, cet album comporte tout de même quelques bons moments.

En effet, Monde Parallèle s'avère, plutôt réussi, dans le genre speed, de son intro au solo, supporté par des chœurs tous sauf ridicules, et des morceaux comme Un Attrait montrent la capacité du groupe à composer de bonnes power ballade, et à y glisser de bons soli, chose qui malgré tout, force le respect. Les musiciens ne sont vraiment pas des manches et c'en est d'autant plus dommage que la pénibilité du chant ruine chaque écoute de cet album qui de "pas trop mal" en devient "agaçant" et l'écouter en entier s'avère de plus en plus dur au fil des écoutes. Et même le chant en anglais est heurté par les mêmes approximations d'interprétation et ajoutent en sus un bon accent bien français qui ne fait pas les affaires d'Arkhasis.

Couplé à la relative redondance musicale, ce "Monde Parallèle" à la belle pochette est au final plus pénible qu'autre chose, et va plus donner envie de réécouter les albums d'ADX qu'autre chose, même si on sent un certain potentiel d'évolution. Pour le coup, on peut vraiment passer son tour, en espérant toutefois un futur album mieux troussé.

0 Comments 02 octobre 2010
Whysy

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